Rapport Goldstone sur les crimes de guerre commis à Gaza : L'Autorité palestinienne va saisir le Conseil de sécurité et la CPI Le Temps-Agences - Mahmoud Abbas affirme qu'il renonce à se représenter à la présidence de l'Autorité autonome palestinienne lors du scrutin qu'il a décidé d'organiser le 24 janvier en Cisjordanie en l'absence d'accord de réconciliation avec le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Abbas, qui devait s'expliquer dans la journée d'hier sur sa décision, annoncée devant le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a été élu triomphalement à la présidence palestinienne en janvier 2005, quelques semaines après la mort de Yasser Arafat. De source autorisée palestinienne, on précise qu'Abbas jette l'éponge devant l'absence de progrès du processus de paix avec Israël, plus moribond que jamais depuis l'accession au pouvoir en mars dernier du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Mahmoud Abbas avait prévenu le mois dernier le président américain Barack Obama qu'il envisagerait de se retirer si Washington n'obtenait pas d'Israël un gel de la colonisation juive à Al Qods et en Cisjordanie, avait-on appris dans son encourage le 27 octobre. Le président palestinien reproche au chef de la Maison blanche d'avoir fait machine arrière en renonçant à exiger d'Israël un gel total de la colonisation, en préalable à la reprise des négociations de paix avec Israël. Après le refus catégorique de Netanyahu de concéder un tel gel lors de sa rencontre avec Obama et Abbas en septembre à New York, Barack Obama s'est borné à appeler Israël à la "retenue" et les Palestiniens à reprendre malgré tout les pourparlers de paix. En visite le week-end dernier à Al Qods, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait confirmé cette volte-face en priant Mahmoud Abbas de ne plus subordonner la reprise des pourparlers à l'arrêt de la colonisation, un appel repris à son compte par Benjamin Netanyahu. "Les négociations sont paralysées et le résultat de l'intransigeance israélienne et du rétropédalage de l'Amérique est qu'il n'y a pas d'espoir de reprise à l'horizon", avait alors estimé Nabil Abou Rdaïnah, porte-parole d'Abbas. Selon un participant à la réunion du comité exécutif de l'OLP, le président palestinien a déclaré sa décision irrévocable. Mais l'un de ses proches, Yasser Abed Rabo, a dit que les membres du comité tentent de le convaincre de revenir dessus. A Gaza, un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouri, a déclaré que l'initiative d'Abbas relevait des affaires intérieures du Fatah, le mouvement nationaliste qu'il dirige. ----------------------------------- Rapport Goldstone sur les crimes de guerre commis à Gaza : L'Autorité palestinienne va saisir le Conseil de sécurité et la CPI Le Temps-Agences - L'Autorité palestinienne a fait savoir mercredi qu'elle entendait saisir le Conseil de sécurité des Nations unies et la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre supposés commis lors de la dernière agression israélienne contre Gaza. L'observateur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a appelé l'Assemblée générale à adopter une résolution, issue du rapport Goldstone sur l'agression israélienne, enjoignant Israël et les Palestiniens à mener des enquêtes indépendantes sur des violations des droits de l'Homme présumées pendant l'agression en décembre et janvier derniers. Il a toutefois insisté sur le fait que "les agressions et les crimes" d'Israël ne pouvaient être comparés aux "actions menées par la partie palestinienne en réaction". "Nous sommes déterminés à suivre ce rapport et ses recommandations devant tous les forums internationaux pertinents, parmi lesquels le Conseil de sécurité et la Cour pénale internationale, jusqu'à ce que justice soit faite", a déclaré Riyad Mansour, ajoutant qu'"on ne peut parvenir à la paix sans justice". L'ambassadrice israélienne à l'ONU, Gabriela Shalev, a, de son côté, déclaré que "le rapport Goldstone et ce débat n'agissent pas pour la paix" mais "nuisent aux efforts pour redonner vie aux négociations dans notre région". Le rapport Goldstone -du nom du magistrat sud-africain Richard Goldstone qui l'a supervisé- accuse Israël et les Palestiniens d'avoir chacun commis des crimes de guerre lors de l'opération "Plomb durci". Il demande à Israël et aux Palestiniens de mener des enquêtes crédibles et de traduire les éventuels coupables devant leurs tribunaux. En cas de refus, le rapport recommande que le Conseil de sécurité soit saisi et transfère le dossier à la CPI. Cette hypothèse parait toutefois peu envisageable. Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont en effet déjà fait savoir que le rapport Goldstone n'avait pas vocation à être traité par le Conseil de sécurité, mais par le Conseil des droits de l'Homme, à Genève.