GRENOBLE (AP) — Le calme semblait revenu hier matin dans le quartier de la Villeneuve, à Grenoble, malgré trois tirs sur une voiture des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC). Le préfet de l'Isère a réuni dans la matinée son équipe pour organiser, en liaison avec le maire de Grenoble et le procureur de la République, une rencontre entre l'ensemble des acteurs publics locaux concernés, à la demande du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. «Cette nuit, c'était assez calme sur la Villeneuve puisqu'on n'a pas eu d'incendie de véhicule. En revanche, dès 22h35 (dimanche), on a repéré un individu qui portait une arme et qui nous a tiré dessus (...) et plus tard dans la nuit on a encore été victimes de deux tirs», a déclaré la directrice départementale de la sécurité publique Brigitte Jullien sur RTL. «Il vise tout particulièrement le véhicule de la brigade anti-criminalité». «Cet individu se promène dans la cité et notre objectif c'est de l'interpeller. Dans la journée, cela se passe bien. La nuit, on peut dire qu'il n'y a plus d'affrontement, d'incendie de véhicule et j'espère que cela va perdurer», a-t-elle ajouté. «Mais l'ordre n'est pas encore rétabli parce que cet individu traîne toujours avec cette arme et peut-être qu'un deuxième traîne aussi». En parallèle de l'enquête judiciaire, «on ne lâche pas le terrain pour autant», a souligné Mme Jullien. «On ne peut pas supporter que la police devienne une cible pour ces malfaiteurs. Je ne parle pas de jeunes, je parle d'individus qui ne respectent rien, qui sont armés et qui veulent vraiment en découdre avec nous». Dimanche, quatre personnes soupçonnées d'avoir tiré à balles réelles sur des policiers avaient été interpellées. Les premières violences avaient éclaté dans la nuit de vendredi à samedi, avec des affrontements entre forces de l'ordre et casseurs après le décès jeudi soir lors d'une course-poursuite d'un des auteurs — originaire du quartier — de l'attaque contre le casino d'Uriage-les-Bains (Isère). La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a pour sa part adressé hier une lettre au procureur général près la Cour d'appel de la ville dans laquelle elle lui demande de veiller «à la création de groupements locaux de traitement de la délinquance au sein des quartiers particulièrement concernés par la délinquance». Elle souhaite aussi qu'il «participe aux instances qui se mettront prochainement en place» pour «associer les différents services de l'Etat et les acteurs publics locaux». M. Hortefeux a annoncé en effet dimanche soir avoir demandé au préfet de l'Isère d'organiser dès cette semaine, en liaison avec le maire de Grenoble et le procureur de la République, une réunion rassemblant l'ensemble des acteurs publics locaux concernés pour «faire un point d'ensemble sur la situation locale et arrêter les réponses spécifiques et concrètes à apporter pour une sécurité durable à Grenoble, et tout particulièrement dans le quartier de la Villeneuve».