90' qui vont être déterminantes pour la suite du parcours. Courage, patience et perspicacité, nos joueurs en auront besoin Quelques heures nous séparent du match d'ouverture de notre équipe nationale face au Cap-Vert. Quelques heures, les têtes et les jambes partiront dans un long et pénible exercice de patience et d'endurance, un exercice de nerfs où chaque geste comptera, où chaque point perdu ou gagné pèsera sur l'attitude de la sélection de Leekens. La CAN, c'est aujourd'hui que ça commence pour les nôtres. Et tel un élève du baccalauréat, l'équipe a réussi à avoir une bonne moyenne au cours de l'année (18 points et une première place aux éliminatoires), mais il reste l'examen le plus important. Il reste alors à jouer la phase finale, et à passer, dans un premier temps, le premier tour. Le périple en Guinée Equatoriale n'a pas été confortable. Les conditions d'accueil et d'hébergement sont catastrophiques (y compris pour nos confrères). Mais est-ce que c'est quelque chose qui peut être neutralisé ? Oui, si nos joueurs sont plus humbles et se rappellent pour une seconde qu'ils ont tellement vécu le luxe, qu'ils ont tellement logé dans des hôtels «5 étoiles» et qu'ils peuvent, pour une fois, oublier ces conditions inconfortables et puiser dans leur courage. Cette CAN, et toute CAN d'ailleurs, exige des «guerriers» au cœur gros comme ça. Des hommes inlassables qui défendent une «cause sportive et nationale» pour faire plaisir à des millions de Tunisiens assoiffés de performances. On leur demande une seule chose: faites-nous rêver, faites-nous plaisir et jouez pour la Tunisie et les Tunisiens. Le reste, c'est une application tactique; une réussite individuelle et des circonstances de jeu en faveur ou en défaveur. Attaque : nouvelle configuration... Le premier match compte énormément dans une compétition pareille. Gagner, cela vous ouvre grand les portes de la qualification et cela vous aide à passer la vitesse supérieure. Le Cap-Vert, qui nous a dominés à Radès il y a plus d'un an, n'a pas trop changé depuis. Une équipe technique qui joue court, direct et qui compte beaucoup sur les individualités pour faire le break. Quant à notre sélection, elle joue plus en largeur, elle renverse le jeu entre le couloir gauche et droit, et compte sur les accélérations axiales de Chikhaoui et les balles arrêtées (Khazri comme premier atout). Le Cap-Vert va nous poser d'énormes problèmes. D'autant que l'équipe de Tunisie compte plus sur la défense que sur l'attaque. Et si on se rappelle que Khelifa et Ben Youssef n'ont pu aller en Guinée Equatoriale, on se pose la question: que faire pour suppléer deux joueurs titulaires au dernier test face à l'Algérie? D'après les échos émanant du camp tunisien, Leekens devrait changer de configuration en attaque. D'abord, un attaquant de pointe (classique) axial va être utilisé à la place de Khelifa. Hamza Younès reste le premier candidat à une place de titulaire. Le remplaçant de Ben Youssef? Peut-être un M'sakni lancé dès le départ et une formule de trio créateur (Khazri-Chikhaoui-M'sakni). Ou on peut aussi changer de configuration pour jouer avec trois récupérateurs-relayeurs (Ragued joueur de base, Sayehi et Nater ou Sassi). Dans tous les cas de figure, la sélection aura à percer plus à jouer plus vite pour créer des occasions. Les balles arrêtées (coups francs et corners) seront à notre avis un atout considérable pour les nôtres. Le plus important, c'est de bien gérer le match, c'est d'y aller avec la tête et les jambes sans calculs ni peur. Ce match contre le Cap-Vert va être très important pour tout le monde. Messieurs les joueurs, vous savez ce que vous allez faire, vous savez que les yeux des millions de Tunisiens seront braqués sur vous : ne les décevez pas !