Suite à l'annonce, de la part des partis politiques représentés au Parlement, de leur intention de ne pas accorder la confiance à son gouvernement, Habib Essid a entamé, lundi, un nouveau round de négociations sur la formation éventuelle d'une nouvelle équipe partiellement réaménagée Le chef du gouvernement désigné, Habib Essid, a entamé, lundi, de nouvelles concertions sur la formation du gouvernement. Il a rencontré des représentants d'Ennahdha, d'Afek Tounès et du Front populaire. Ce second tour de pourparlers intervient après l'annonce, par la plupart des partis politiques représentés au parlement, de leur intention de ne pas accorder la confiance au gouvernement dans sa forme présentée vendredi dernier. Le porte-parole du FP, Hamma Hammami, a indiqué, dans une déclaration aux médias, que le chef du gouvernement désigné a montré une volonté d'élargir la composition du gouvernement et d'y apporter des changements. Il a ajouté que la formation du gouvernement telle que présentée par Essid a confirmé le bien-fondé des réserves émises par le FP, qualifiant cette formation de fragile, dont certains membres font l'objet de suspicions. L'objection faite par le FP concernant cette formation est politique par essence, a-t-il dit. Pour sa part, le dirigeant d'Afek Tounès, Riadh Mouakhar, a déclaré à l'agence TAP, que la rencontre de son parti avec le chef du gouvernement désigné a été « très positive». Il a indiqué que Habib Essid a proposé à Afek Tounès plusieurs points, sans en dire davantage. Il s'est, également, gardé de préciser si oui ou non son parti allait intégrer le gouvernement. Ghannouchi : tous les scénarios sont possibles De son côté, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a exprimé, à l'issue de sa rencontre avec Essid, l'espoir de voir les nouvelles concertations aboutir à un consensus national sur la composition et le programme du gouvernement afin d'obtenir une majorité confortable au vote de confiance. Quant à l'éventualité d'un changement de position du mouvement vers un soutien du gouvernement Essid, Ghannouchi a souligné que tous les scénarios sont possibles si l'on parvient à un accord sur la composition du gouvernement et son plan d'action. Le directeur exécutif du mouvement Nida Tounès, Boujemâa Rmili, a expliqué que ces nouvelles concertations visent à sortir de l'impasse et à introduire des arrangements dans la composition du gouvernement. Rmili a nié que ces concertations visent à remanier totalement le gouvernement sans écarter l'éventualité d'y apporter quelques modifications. ULP : attachement aux portefeuilles attribués De son côté, le secrétaire général de l'Union patriotique libre (UPL), Maher Ben Dhia, a affirmé, hier, l'attachement du parti aux portefeuilles ministériels qui lui sont attribués dans le gouvernement Habib Essid. «L'Union patriotique libre s'attache aux portefeuilles ministériels qui lui sont attribués dans le nouveau gouvernement dont la composition a été annoncée, vendredi dernier, par le chef du gouvernement désigné Habib Essid», a-t-il déclaré à l'agence TAP. Le président du parti, Slim Riahi, devait rencontrer, hier après-midi, Habib Essid dans le cadre du deuxième tour des concertations sur la formation du nouveau gouvernement, a-t-il annoncé. L'UPL a obtenu trois portefeuilles ministériels dans la composition gouvernementale annoncée par Essid. Il s'agit du ministère du Tourisme, du ministère de la Jeunesse et des Sports et du ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale. Le chef du gouvernement désigné, Habib Essid, avait entamé, lundi, de nouvelles concertations sur la formation du gouvernement. Ce second tour de pourparlers intervient après l'annonce par la plupart des partis politiques représentés au parlement de leur intention de ne pas accorder la confiance au gouvernement dans sa forme actuelle. L'avis d'un expert Pour Amine Mahfoudh, expert en droit constitutionnel, il n'est, juridiquement, pas faisable d'accorder la confiance au gouvernement Habib Essid alors que l'Assemblée parlementaire n'a pas encore adopté son règlement intérieur. Joint, hier, par l'agence TAP, Amine Mahfoudh a précisé, dans ce sens, que le règlement intérieur comporte des articles fixant les modalités d'attribution de la confiance au gouvernement. Selon lui, ce sont les désaccords entre les antagonistes politiques qui sont derrière le report de la séance de vote de confiance au gouvernement. Il a estimé que du point de vue politique, ce report est judicieux. Il permettra, a-t-il expliqué, au chef de gouvernement désigné d'obtenir une majorité plus que confortable afin de remporter le vote de confiance. Conformément à l'article 89 de la Constitution, le gouvernement doit obtenir la confiance à la majorité absolue (au moins 109 voix sur 217). Une réunion des présidents de groupe et des représentants des partis politiques est prévue aujourd'hui à 10h00 pour trancher les questions litigieuses relatives au règlement intérieur encore en suspens, avait indiqué, lundi, à l'agence TAP, Mohamed Troudi, président de la commission du règlement intérieur au sein de l'ARP. Au cas où il y aura consensus, une plénière est prévue jeudi prochain pour adoption, dans sa totalité, du règlement intérieur, a-t-il précisé. Jomâa prêt à coopérer De son côté, le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes, Mehdi Jomâa s'est dit, hier, toujours prêt à coopérer et à servir l'intérêt de la nation, quel que soit le poste de responsabilité qu'il occupera. Jomaâ, qui avait présenté, lundi, la démission de son gouvernement au président de la République, Béji Caïd Essebsi, a expliqué que cette démission n'est pas hâtive et tend plutôt à offrir l'opportunité au prochain cabinet de se former. A l'issue de son entretien, au Bardo, avec le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, il a encore précisé que « la formation d'un gouvernement est une responsabilité difficile», en allusion aux difficultés ayant accompagné la formation du prochain cabinet ministériel. L'entretien entre Mehdi Jomâa et le président de l'ARP s'inscrit dans le cadre des efforts de concertations et de coordination sur l'évolution de la situation sécuritaire et politique dans le pays, selon un communiqué de la présidence du gouvernement. Mehdi Jomâa avait remis, lundi matin, au palais de Carthage, la démission de son gouvernement au président de la République. Le chef de l'Etat avait accepté cette démission et chargé le chef du gouvernement sortant de la gestion des affaires courantes jusqu'à l'investiture du nouveau cabinet, conformément aux dispositions de la Constitution.