Né à Tunis en 1961, Moncef est aveugle de naissance. Envoyé en Suisse à l'âge de 2 ans pour soigner ses yeux, il est adopté par une famille suisse peu de temps après. A 6 ans, il commence à prendre des cours de piano, fortement encouragé par son père adoptif, un grand fan de jazz jouant souvent des disques de Louis Armstrong ou Fats Waller à la maison. Doué d'une remarquable mémoire auditive qui lui permet d'apprendre et de rejouer n'importe quelle pièce par cœur, Moncef commence à développer son propre style. En 1987, il obtient un diplôme de professeur de musique du Conservatoire de Genève, où il enseigne aujourd'hui encore l'improvisation de jazz. Musicien professionnel depuis 1983, Moncef s'impose rapidement comme l'un des artistes de jazz suisses de premier plan, grâce en partie à l'œuvre qu'il assemble avec son trio. Durant sa carrière, il joue avec Bob Berg, Alvin Queen, Reggie Johnson, Harold Danko, John Stubblefield, Joe LaBarbera, Michael Brecker, Larry Grenadier, Dee Dee Bridgewater, Bill Stewart, Idris Muhammad, James Cammack, Jack DeJohnette, Tom Warrington, Scott Colley, Sangoma Everett et Billy Brooks, parmi tant d'autres. En 1993, son trio joue en ouverture de Tete Monteliu et Michel Petrucciani. Le reste des années 90 le voit tourner partout en Europe ainsi qu'en Inde, en Australie, en Afrique, au Japon, aux Etats-Unis et au Canada en tant que tête d'affiche. En 1994, il ravit le public des festivals de Jazz de Vancouver et Montréal par de brillantes prestations. L'année suivante, il joue en Afrique où il se lie d'amitié avec Youssou N'Dour. Les deux ont depuis collaboré à de nombreuses reprises, développant un nouveau son jazz africain, et ont été les principaux protagonistes du film à succès Retour à Gorée (CAB Productions), les mettant en scène en 2006. Ce projet suit les musiciens alors qu'ils retracent la route des esclaves ouest-africains depuis le Sénégal jusqu'aux Etats-Unis, revisitant l'évolution des styles de musique des Negro-spirituals au jazz en passant par le Gospel. En 1997, il est élu pour représenter officiellement le Montreux Jazz Festival à New York, Detroit et Atlanta. Depuis, Moncef continue son ascension et construit son propre catalogue, enregistrant avec des formations allant du duo au sextet, voire à l'orchestre symphonique. Moncef Genoud a forgé sa propre synthèse de jazz et d'improvisation, dans une approche délicate et sensuelle, fougueuse et malicieuse, des entrelacs rythmiques et mélodiques. Il cite Art Tatum, Oscar Peterson, Chick Corea, Herbie Hancock, Bill Evans, Keith Jarret et Brad Mehldau comme ses influences, et il est assurément en passe de rejoindre certains de ces noms illustres sur la liste des pianistes de jazz majeurs de sa génération. Moncef Genoud sera présent lors de la seconde partie, accompagné de E.J Strickland à la batterie, James Cammack à la basse et de Grégoire Maret à l'harmonica La première partie de la soirée, à ne surtout pas négliger, sera assurée par Wajdi Cherif et Yassine Boularès.