Les manifestants ont accusé la Sncft de nonchalance en matière de sécurité tout le long du chemin de fer reliant la ville des Potiers à Bir Bouregba et tristement célèbre par ses accidents mortels Face aux accidents à répétition sur la ligne ferroviaire Nabeul-Bir Boureguba, dont le dernier en date survenu le 19 février dernier a fait un mort, un collectif de citoyens a organisé, hier matin, une manifestation intitulée «Stop au train de la mort», du côté du passage à niveau du quartier des Jasmins de Nabeul. En effet, ils étaient une centaine à prendre part à cette action citoyenne pour réclamer l'arrêt de ce train qui a coûté la vie à plus de 178 âmes depuis l'entrée en fonction de cette ligne, selon M. Sadok Zgarni, l'un des organisateurs de cette mobilisation. Un vrai danger «Ce train est un vrai danger pour les habitants de Nabeul. Le combat doit se poursuivre pour trouver des solutions aux problèmes de sécurité au niveau des passages à niveau», souligne M. Hassen Mami. Les manifestants ont pointé du doigt les défaillances techniques et les barrières électroniques des passages à niveau, qui, selon eux, sont « constamment en panne ». «Durant quatre jours, du samedi 21 au mardi 24 février, la barrière électronique du passage à niveau de Sidi Mahersi est restée en panne. La Sncft doit assumer ses responsabilités pour ces pannes et le manque de sécurité tout au long de cette ligne qui traverse des quartiers résidentiels», déclare Mme Sihem Khadhar Ezzine. De son côté, un des manifestants, M. Anouar Belhadj, pense qu'il serait plus sage de la part de la Sncft «d'arrêter ce train au niveau de la gare marchande au Sillon Ville» tant que la gestion des barrières électroniques laisse à désirer. Vitesse effrénée «Outre les pannes des barrières électroniques, ce train a la fâcheuse habitude de rouler avec une vitesse effrénée sans prendre en considération le fait que cette ligne traverse une agglomération d'habitations», ajoute Mehdi Maâtoug. Plusieurs banderoles ont été déployées sur les lieux. D'ailleurs, l'un des manifestants a eu l'audace de draper par des banderoles la locomotive du train. Parmi les slogans arborés par les manifestants, on pouvait lire: «Le train de Nabeul vaut danger de mort», «Messieurs de la Sncft, responsables signifie coupables», «Sncft, halte au massacre», «Protégeons nos enfants de ce train assassin». Une mobilisation tous azimuts Les manifestants et la famille de feu Ali Mami ont clôturé leur action par une lecture de sourate Al-Fatiha en hommage à la centaine de victimes fauchées par ce train. Pour ce qui est de la réaction des politiques de la région, nous avons appris que le gouverneur de la région devrait s'entretenir au début de la semaine avec une délégation du parti Afek Tounes pour débattre de ce sujet. Rappelons que La Presse avait déjà évoqué cette question en publiant le 26 janvier 2015 un reportage intitulé «De Nabeul à Bir Bouregba : le train de la mort sévit» mettant en relief les défaillances techniques dans les passages à niveau tout au long de cette ligne ferroviaire, tristement célèbre pour ses innombrables victimes.