Des comédiennes offrent au public des lectures de textes théâtraux. Un rendez-vous bimensuel est installé. Mercredi dernier, la salle le quatrième art attendait le public pour un rendez-vous particulier. «kiraat» aura, en effet, lieu deux fois par mois. Les dramaturges Jalila Baccar et Sonia Zarg Ayouna s'érigent en hôtes pour ces «soirées de lectures publiques de textes théâtraux contemporains tunisiens et étrangers». Comme entrée en matière, la soirée de mercredi a été consacrée à trois escales de l'écriture théâtrale tunisienne du vingtième siècle : Le pâtre des étoiles de Ali Douagi, L'homme zéro (Chapitre quatre) de Ezzedine Madani et Le cercueil de la mariée de Abdelwaheb Jamli. Devant un programme aussi alléchant, le public était conséquent. Les organisateurs ne s'y attendaient apparemment pas, ayant placé la rencontre à l'espace «Entracte» du quatrième art. C'est une salle qui permet, certes, intimité et convivialité entre le public et les comédiens qui ont prêté leurs voix aux textes, mais de nombreuses personnes ont été sanctionnées. Les portes ont été rapidement fermées après avoir reçu les premiers venus, avec de fermes directives de ne plus laisser entrer personne, afin de garantir le silence, si précieux pour savourer les lectures théâtrales. A la beauté de ces trois textes de théâtre tunisiens, s'est ajoutée l'interprétation tout en relief des comédiens. Toumadher Zrelli et Lobna Mlika ont été des voix féminines séductrices, rêveuses ou cruelles, pour insuffler de la vie dans ces textes magnifiques, en sons et en gestes. Oussama Jemai et Ahmed Taha Hamrouni ont également pris part à la lecture. Le plus important reste la voix, instrument que ces comédiens savent manier, et qui a établi un lien sensoriel puissant avec un public conquis, échangeant sourires silencieux au gré des phrases prononcées, exprimant sur leurs visages leur ressenti à l'écoute des textes. Les comédiens ont été à la pointe de la justesse et de la précision. Un art que l'on n'acquiert qu'avec une grande préparation. Celle-ci s'exprimait avec chaque phrase, dans chaque souffle ou pause. Après Le pâtre des étoiles, Ezzedine Madani a parlé du parcours d'Ali Douaji qui était un personnage à part entière. Après avoir été présenté par Hssine Kahwaji, il a tenté de lire un passage de sa pièce L'Homme zéro, avant de céder le micro à Faïza Massoudi pour présenter le texte de Abdelwahab Jamli, lu par Lobna Mlika. Le prochain rendez-vous de «Kiraat» est fixé au 18 mars avec deux nouveaux textes, a annoncé Sonia Zarg Ayouna pendant la soirée de lecture. Un rendez-vous que l'on conseille aux amateurs du genre.