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Le talent dans la peau
Rencontre: Ezzeddine Madani au club Mouhaouarat, cet après-midi à Ibn-Rachiq
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 05 - 2010

Le public de la culture et du théâtre aura rendez-vous demain, à partir de 17h00, à la maison de la culture Ibn-Rachiq, avec le dramaturge national Ezzeddine Madani. Cette rencontre qui s'inscrit dans le contexte des débats culturels qu'abrite cet espace, permettra de revenir sur le parcours atypique d'un emblème du théâtre tunisien.
Portrait d'un maître au succès toujours présent et à la renommée grandissante.
Dévoré, depuis son jeune âge, par l'amour du vrai et du beau, il rêvait de manier la plume et de faire parler les mots comme les virtuoses de l'époque. Il s'est lancé, depuis, dans une quête du savoir, toujours allant crescendo.
Né à Tunis en 1938, Ezzeddine Madani a reçu son premier apprentissage de la vie, au fil de ses incessantes pérégrinations entre les quartiers populaires de Tourbet El Bey et Bab Dzira.
Précocement brillant sur les bancs du collège sadiki et du lycée Carnot, il provoque des malentendus avec ses maîtres et professeurs, pour abandonner, ainsi, études et existence rangée vers une vie de «bohème». Au gré d'un périple sans repères dans les plis sinueux de «Bab Jedid», il assiste fréquemment aux retrouvailles des conteurs de la place, se réjouissant de quelques moments de bonheur inégalés. Les oreilles dorlotées par de fins mots, l'esprit affiné par la portée des énoncés, Madani ne manque point d'un regard social perçant, d'un imaginaire sans frontières, pour reprendre sa quête du savoir et assouvir sa soif d'instruction.
De la sociologie au 7e art en passant par l'anthropologie, la philosophie et les lettres arabe et française, il dévore livres et bouquins. Avec le temps, tout mûrit. L'homme renferme en lui tout un monde, en étant soi-même.
Conscient comme nul autre de la finitude de l'homme, Ezzeddine Madani décide de consacrer sa vie à la plume, en s'initiant à l'écriture théâtrale. Il impressionne par son sens subjuguant du sublime et de la dérision. Son premier accouchement L'homme zéro laisse apparaître les germes d'un génie qui fera beaucoup parler de lui, un génie qui aura à détenir une part de la vérité qui échappe aux esprits ordinaires.
Animé par la même flamme tout autant que poussé par son jusqu'au-boutisme créatif, l'écrivain prouve, pièce après pièce, que la générosité de sa plume ne connaît pas de limites. Les plus phares de ses œuvres, si ce ne sont toutes, telles que Sahib Al himar (l'homme à l'âne), Ezzenj et Hallej relèvent d'une profondeur intellectuelle rarement palpable dans la littérature contemporaine. Madani n'a pas froid aux yeux. Il nous parle du destin, des travers de l'homme et de la nature humaine dans tout son déséquilibre identitaire.
Dans ses œuvres, l'auteur s'adresse à ses lecteurs comme s'il les connaissait par cœur. Aussi, une fois mis en scène, ses textes poussent le spectateur dans ses ultimes retranchements, là où les possibles s'ouvrent grand aux sentiments les plus inattendus.
Plus, Ezzeddine Madani n'est pas uniquement l'enfant prodige des années 40, le jeune féru de théâtre et l'homme qui ne badine pas avec sa passion, c'est aussi une sommité «de la scène culturelle».
Cela dit, riche de son parcours initiatique, de sa grande culture, il occupe le poste de rédacteur en chef de la revue El loughat (les langues) de Ahmed Belkhodja en 1960. Puis, dirige la revue Al hayet athakafia (la vie culturelle) avant de s'occuper du supplément culturel de Al amal.
En fonction d'une passion qui ne bat jamais de l'aile pour la culture, il assure, dans ce qui suit, la direction du festival international de la culture de Hammamet, du festival international de Tabarka, des journées théâtrales et des journées cinématographiques de Carthage. C'est également grâce à lui que plusieurs institutions culturelles ont vu le jour, en l'occurence le festival international de Gabès, l'Association des cinéastes amateurs, le club du cinéma artistique expérimental et le club de la nouvelle au club culturel Abou El Kacem Chebbi.
Cette polyvalence notoire n'affecte pourtant guère l'attachement de l'homme à son domaine de prédilection. Tout autant que le cordon ombilical, qui le lie au quatrième art, n'a pu être en aucun cas brisé.
Un amour qui transcende le temps, mais aussi qui lui a valu grande estime et de multiples distinctions dont le prix du Sultan Aouiss des emirats Arabes Unis. S'y ajoute un notable hommage qui lui a été récemment rendu par le ministère de la Culture en présence de plusieurs figures de proue des secteurs littéraire et artistique.
Dans un tout autre registre, quoiqu'il soit illustre et au parcours extraordinaire, Ezzeddine Madani sait rester humble et modeste, étant humaniste et philanthrope.
Si son œuvre est intemporelle et d'une magie qui transcende l'anecdote, c'est qu'il procède par passion, une fois que la plus grande de ses convictions est immuable: «Il n'y a que les grandes passions qui puissent élever l'âme aux grandes choses».


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