Une centaine d'entreprises industrielles a été mise à l'épreuve. Le bilan est qualifié de positif Lancé il y a trois ans, avec des financements européens de l'ordre de 33 millions d'euros, le Programme Environnement-Energie (PEE), qui vise à soutenir la politique nationale dans le domaine, est venu à son terme. Premier bénéficiaire et principal porteur d'assistance technique à une centaine d'entreprises industrielles, le Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet) a tenu à rendre compte des pas franchis jusque-là. Dans cette optique, les résultats du programme de mise à niveau (MAN) environnementale ont été présentés lors d'une journée organisée, récemment, dans la banlieue nord de la capitale, en présence de chefs d'entreprises qui ont bénéficié d'une action d'accompagnement et de suivi. L'objectif consiste, a priori, à mieux répondre à leurs besoins en stratégie de management environnemental à même de renforcer leurs capacités de gestion des difficultés rencontrées à ce niveau. D'après Mme Amel Jrad, directrice générale du Citet, le bilan est positif étant donné que la majorité des entreprises ciblées sont en train de faire l'objet de diagnostic et d'encadrement technique. Pour ce faire, une partie du financement à hauteur d'environ 6 millions de dinars leur a été consacrée, en guise de don provenant de l'Union européenne, partenaire stratégique de la Tunisie depuis 1995, date de signature de l'accord d'association bilatéral. La MAE dans tous ses états L'intervention du Citet, toujours selon son responsable, a porté, essentiellement, sur l'appui fourni aux entreprises ayant, volontairement, adhéré au programme MAE. Un appui censé les initier aux prérequis nécessaires en matière de certification «ISO 14001», d'éco-labellisation des produits et services, mais aussi au niveau de l'épuration des eaux usées industrielles. Cette formation à la carte est de nature à créer une valeur ajoutée et faire en sorte que la centaine d'entreprises encadrées demeure, ainsi, capable de parer à ses problèmes écologiques. C'est que l'entreprise d'aujourd'hui n'a plus, tout bonnement, une simple vocation économique. De même que son patron qui est appelé, plus que jamais, à rectifier le tir, de manière à changer de vision à l'égard de l'environnement industriel. Celui-ci n'est qu'une composante d'un système de management productif. La maîtrise de l'énergie en est aussi un maillon de taille. Sa rationalisation constitue bel et bien une condition sine qua non pour une entreprise citoyenne. C'est pourquoi le programme européen PEE s'est donné pour slogan «Plus d'environnement, moins d'énergie» De fait, l'activité économique, à l'aune des nouveaux défis climatiques, est un ensemble cohérent, où tout volet dépend de l'autre. Cela dit, il n'y a pas de compétitivité sans une rentabilité, tout comme toute entreprise ne peut retrouver son image de marque sans être en harmonie avec son environnement industriel. C'est là une question de responsabilité sociétale qui doit, par ricochet, animer l'initiative privée de produire propre et de commercialiser dans les normes reconnues. Le volet formation et sensibilisation à la culture environnementale au milieu industriel n'est plus, de ce fait, à démontrer. Cela revient, d'un autre côté, au rôle stratégique dévolu au Citet. Mme Jrad l'a démontré dans sa communication focalisée sur les prestations innovantes dans le marché d'assistance technique. Un marché qui, précise-t-elle, puise dans l'expertise typiquement tunisienne, de quoi s'en féliciter. Et de se prononcer là-dessus, en soulignant qu'une telle action d'assistance à l'entreprise devrait s'inscrire dans la durée. Une chose est sûre : l'évaluation de ce PEE à mi-parcours ne devrait nullement créer la rupture. A preuve, la directrice générale du Citet a annoncé l'engagement de son département à agir sur la même lancée et à poursuivre le suivi dans la perspective d'une nouvelle coopération. La preuve par trois De l'avis des spécialistes, la mise à niveau des entreprises est une œuvre de développement intégral qui évolue au fur et à mesure des exigences économiques et environnementales. Cette démarche obéit, sans aucun doute, aux facteurs temps et argent. D'où l'apport de l'assistance technique recherchée. Elle est à double niveau : le diagnostic des difficultés de management environnemental et les pistes de résolution des problèmes à adopter. Le tout pour la pérennisation de l'entreprise, à l'intérieur et à l'extérieur de son environnement ambiant. L'enjeu d'un tel accompagnement a été bien examiné à travers un débat animé par M. Samir Meddeb, expert en la matière, qui a porté sur le thème «Capitalisation et perspectives». Au-delà des attentes futures formulées de part et d'autre, la preuve de l'efficacité d'accompagnement a été, finalement, vérifiée par trois importantes entreprises : le Groupe chimique de Gabès, une société pétrolière et un hôtel à Mahdia. Il s'agit, du reste, des témoignages recueillis respectivement sur la certification ISO 14001, l'audit énergétique et l'éco-labellisation des produits et services. Trois volets qui font partie des piliers de la mise à niveau environnementale.