Il a fait une carrière de star, ceux qui ne l'ont pas connu au sommet de sa gloire, retiennent tout de même quelques-uns de ses titres phares «Ya Dar El Habayeb» figure dans le top ten de son répertoire. Hédi Kallel, décédé, dimanche 15 mars 2015, à l'âge de 83 ans, était une des figures emblématiques de l'âge d'or de la chanson tunisienne à côté de Ridha Kalai, Youssef Temimi, Oulaya, Naâma, Ali Riahi Hédi Jouini et d'autres encore. C'était une époque exceptionnelle, on l'appelait les années «folles» à la tunisienne (les années 50) et Tunis était euphorique avec ces artistes, chanteurs, musiciens, auteurs et paroliers... Hédi Kallel a accompagné des milliers de fêtes, sa voix a séduit plus d'un. En véritable dandy, à l'allure parfaite et à l'élégance jamais entachée d'aucune faute de goût, il a donné de la joie partout où il passait. Sa retraite fut, hélas, pénible, on le croisait parfois du côté de son quartier du Kram, toujours aussi élégant, mais la vieillesse faisant des siennes avec les problèmes pécuniaires, sa maigre pension ne lui permettait pas de joindre les deux bouts. Un élan de solidarité, hyper médiatisé, lui a permis de trouver un nouveau gîte loin de ses repères, de son quartier, loin des siens. Peut-être l'artiste qu'il était n'a pu vivre ce déracinement, il tira sa révérence, dimanche, alors qu'on fêtait les Journées musicales de Carthage et qu'on rendait des hommages posthumes à plus d'un grand du monde de la musique... Adieu l'artiste !