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Quand l'archet fait danser les mots
Poètes et paroliers pour l'éternité: Ridha Kalaï
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 05 - 2010

L'homme est multiple. Son génie créateur dépasse les limites de ce qui consacre habituellement ce qu'on appelle «les artistes d'exception», tant il s'est distingué sur plusieurs plans à la fois. On connaît le violoniste qui a fait de «Zarzis» et de «Jerba» les deux compositions purement instrumentales les plus réussies dans la mémoire collective. On connaît aussi le compositeur qui a découvert et lancé Oulaya, qui a fait presque entièrement le répertoire et la carrière de Hédi Kallel (que Dieu le garde !), qui a enrichi le répertoire de Hédi Mokrani, de Mohamed Ahmed (l'éternel jeune), de Nourhane, de Safia Chamia… On connaît enfin le créateur et le directeur de la Troupe «El Manar» (1950) qui a brillé de mille feux en Tunisie, servant de rampe de lancement d'artistes jeunes qui ont fait carrière depuis. Mais, dans cette rubrique, nous allons nous intéresser surtout au poète, car Ridha Kalai a écrit de très nombreuses chansons, dont la plupart sont restées des succès inoubliables jusqu'à nos jours.
Ainsi ce qui distingue cet artiste hors normes sont bel et bien les facettes multiples de sa créativité qui tire sa force de son pouvoir d'improvisation. Mais Ridha Kalai, poète, est-il aussi génial que celui que nous considérons tous comme le meilleur violoniste de tous les temps?
Sa vie:
Mohamed Ridha Kalai, naît le 8 mai 1931 à Tunis. Les études primaires se passent tant bien que mal dans le quartier de Bab Jédid. Son père travaille dans le tissage de la soie. Violoniste à la méthode ancienne (arbi), il joue souvent du Sami Chawa; son phonographe ne s'arrête que pour reprendre immédiatement. La boutique de Abdelaziz Jemaiel rassemble tous les jeunes fans de musique. Ridha n'a pas le choix ; son père tient à faire de lui un bon violoniste. Il le met chez Jemaiel et l'oblige à écouter du violon du matin au soir. Il y prend goût. Mais la guerre survient et la famille se déplace à Hammam-lif, puis revient à Tunis. Un grand violoniste italien, Sitrino, lui sert de maître et Fathia Khairi le lance dans ses galas comme instrumentiste et ne peut plus se passer de ses services.
Son œuvre immense :
Il n'a pas encore vingt ans quand il crée la célèbre troupe «El Manar» et s'attaque à la composition. Avec Oulaya qu'il appelle «Fatet el Manar», il crée Dhalamouni Habaibi qui récolte un franc succès. Il lui offrira plus tard : Idha nahwek  et qamarou al Kharif, paroles et musique. Enfin, Al fouçoul al arbaa (les quatre saisons), paroles de Mahmoud Bourguiba. En véritable chasseur de voix, il fait la connaissance de Hédi Kallel ; celui–ci est connu pour son interprétation de Farid Latrach. Ridha lui offre un répertoire on ne peut plus réussi et ses chansons deviennent de véritables tubes. Souvenez-vous : inti inti inti walla blech, malek ya malek, Mnaira écrite pour faire plaisir à la femme d'un de ses musiciens, hal ghira elli fik, nerjaalek lazem nerjaalek, smaira ya smayretna, ya fatma ya bent el am, ya bent el falleh, et bien d'autres dont la plus reprise par tous : ya dar el habaieb.
Pour sa part Naâma, qui est en éternelle compétition avec Oulaya, au grand plaisir des amoureux de la chanson tunisienne, Ridha  écrit et compose deux excellentes chansons : habibi ya ghali et surtout Ech alina qui marque la carrière de Sayda Naâma avec un style aussi léger qu'agréable qui rompt avec la chanson lourde (mais non moins agréable) qui règne à l'époque.
Dans le même genre, Safia Chamia chante Kalai, paroles et musique : la la ma nhibbekchi, ana sghira w ma naarafchi. Louhloubet el masrah casse la baraque avec ce tube et confirme sa place dans le show ou chanson spectacle. Deux autres grands interprètes réussissent à chanter ses paroles et à fredonner ses mélodies ; il s'agit de Hédi Mokrani avec ya mahla el fann et lech ya ridi lech ? et Mohamed Ahmed avec ya wih qalbi ma hannani. Quant à la belle Nourhane, pour qui Ahmed Kalai compose dans les années soixante-dix, un de nos textes la radio (lidhaa), elle obtient une belle chanson :  kather mil machi w jay, rana whachnek ya wkhay! paroles et musique de Ridha Kalai qui n'hésite pas à offrir un tube plein d'humour : andi wildi ya hodhar à Hédi Semlali.
«Je suis un oiseau libre !» :
Les succès écrits et composés par Ridha ont servi à propulser des chanteurs au premier rang de la scène, alors qu'ils ne faisaient que commencer. L'unanimité était ainsi faite sur l'immense talent de l'artiste multidimensionnel qu'était Ridha Kalai. Du coup, le «ministre» de la culture de l'époque, (plutôt secrétaire d'Etat car il n'y avait pas encore de «ministres»), lui proposa de diriger le service musical. Ridha déclina cette offre alléchante et lui répondit :  «j'ai toujours été un oiseau libre qui ne supporte pas les cages !». Ainsi fut Ridha Kalaï, génial, rénovateur, moderniste, créateur et …libre.
Demain, vendredi 7 mai, au sixième anniversaire de sa disparition, nous aurons tous une pensée pour un artiste unique dont l'archet exceptionnel a toujours fait danser nos sens et un poète dont les mots continuent de nous donner du plaisir.


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