Bouderbala jure sur son honneur que le président Saïed ne s'est pas mêlé de l'ARP    Trump renvoie la cheffe de l'agence de statistiques après de mauvais chiffres de l'emploi    Championnat arabe de basket-ball : l'équipe tunisienne s'impose face au Qatar 79 à 72    L'éclipse du siècle passera par la Tunisie... en 2027    L'art du deal ? La Tunisie fait surtout l'art de la sieste    Supercoupe de Tunisie : Chokri Khatoui veut sa revanche face à l'Espérance et un premier titre en carrière    Alerte météo : l'INM place la moitié du pays en vigilance jaune    "On m'a volé ma place en médecine" : que cache l'affaire du Kef ?    Festivals : le SNJT dénonce la présence de faux journalistes et appelle à un encadrement strict    Najet Brahmi - La loi n°2025/14 portant réforme de quelques articles du code pénal: Jeu et enjeux?    Algériens, Européens... La Tunisie attire, mais peine à se réinventer, alerte Amel Djait    Tribunal de Siliana : les agents de polices ne sont pas autorisés à fouiller les téléphones des suspects    Il y a 38 ans, le 2 août 1987, des bombes dans les hôtels de Sousse et Monastir    Ahmed Jaouadi qualifié à la finale du 1.500 mètres nage libre    Glissements de terrain : l'urgence grimpe à Sidi Bou Saïd    Ghazi El Ayadi pour la première fois sur la scène du Festival international de Hammamet en près de trente ans de carrière artistique    Orientation 2025 : Plus de 75 % des bacheliers satisfaits de leurs choix    Etats-Unis : quatre morts dans une fusillade dans un bar    L'intelligence artificielle en passe de créer 130 millions de nouveaux emplois dans le monde    Tesla condamnée à verser 243 millions de dollars après un accident mortel impliquant l'Autopilot    L'Italie annonce des largages d'aide humanitaire sur Gaza    L'Etoile du Sahel officialise l'arrivée de l'attaquant Mohamed Dhaoui et du gardien Sabri Ben Hassan    Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères reçoit l'ambassadeur d'Egypte à Tunis    Festival international de Carthage : une nuit symphonique pour célébrer l'universalité des cultures    Trump accorde un sursis : les droits de douane reportés au 7 août    Tourisme : la Tunisie enregistre une progression de 9,8 %, selon l'ONTT    Enseignement de base : une journée de colère fin août et une grève le 7 octobre    Bassem Ennaifer évoque une possible baisse du taux directeur en septembre    La FTF lève les sanctions sportives infligées aux clubs pour les débordements de leurs supporters    Injection plastique : OTH s'offre la totalité de Techniplast    Alerte météo : orages et fortes chaleurs attendus ce vendredi 1er août    Lotfi Bouchnak au festival Hammamet : Tarab et musique populaire avec l'icône de la musique arabe    Prix Zoubeida Béchir : appel à candidature pour les meilleurs écrits féminins de 2025    Un responsable sécuritaire de Nabeul placé en détention pour une affaire de drogue    LG s'engage pour une chaîne d'approvisionnement automobile plus durable et conforme aux normes environnementales    Des fouilles au temple de Tanit et Baal Hammon révèlent des découvertes historiques à Carthage    REMERCIEMENTS ET FARK : Hajja Amina ANENE épouse BEN ABDALLAH    Ces réfugiés espagnols en Tunisie très peu connus    « Transculturalisme et francophonie » de Hédi Bouraoui : la quintessence d'une vie    Tunisie : une vidéo virale prétendant montrer une soucoupe volante montre en réalité la lune    Oussama Mellouli analyse le Coup de théâtre d'Ahmed Jaouadi    Ons Jabeur se mobilise pour les enfants de Gaza    Prochainement : Votre complice de fête IA – L'OPPO Reno14 F 5G est là pour voler la vedette !    Météo en Tunisie : vent fort près des côtes, températures en hausse    Le Quai d'Orsay parle enfin de «terrorisme israélien»    Giorgia Meloni à Tunis ce jeudi pour une visite de travail    Ahmed Jaouadi remporte la médaille d'or des 800 m NL aux Championnats du monde à Singapour    Mohammed VI appelle à un dialogue franc avec l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un artiste authentique
Musique : Hommage à Ahmed Hamza
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 03 - 2011

La nouvelle fit l'effet d'une déflagration qui se répercute dans le silence désolant de notre consternation : le plus grand chanteur populaire Ahmed Hamza, n'est plus. Il a été fauché par l'évidence de la mort, traitesse, à la suite d'une maladie incurable.
Ahmed Hamza nous a quittés ! Comment accepter cette frustrante nouvelle? Ebranlée depuis le départ de Ali Riahi, Saliha, Oulaya, Dhikra… la musique tunisienne est à nouveau orpheline.
Qui est cet artiste ?
De son vrai nom Ahmed Ben Abderrahmane (ou Rhaïem) Ben Ahmed Hamza, il est né le 14 décembre 1930 à Sfax, dans une maison située à l'impasse Sidi Sébaï n° 12, derrière les remparts de Sfax au quartier Borj Ennar.
A cinq ans, il fréquenta le kouteb (école coranique) Sidi Ezzaïm. Par la suite, il fut inscrit dans une école franco-arabe, située à Moulinville qu'il quitta quelques années plus tard.
Premier essai
Dès son jeune âge, Ahmed Hamza était doué pour la musique. Il a mis en notes une chanson scolaire Achraqa al karim, un hymne scolaire, qu'interprétait avec un groupe de jeunes élèves, lors des fêtes de fin d'année scolaire.
Le vertige de la musique
Son père, propriétaire d'un café à Sfax, organisait des concerts publics chaque soir sur la terrasse. Il faisait appel aux musiciens Ouannès Kraïem et Ali Chalgham qui interprétaient adouar et mouwachahat. Ahmed Hamza essayait de les imiter, commençant par jouer du luth. Son père, qui maîtrisait trois instruments, luth, mandoline et piano, lui donna ses premières leçons.
A côté de la troupe de cuivre (ou fanfare) qui s'appelait Troupe de musique moderne et qui était dirigée par le grand musicien Hédi Chenoufi qui donnait des cours de musique aux jeunes, il y avait à l'époque aussi un orchestre fondé par Ouanès Kraïem et composé de jeunes musiciens, qui animait les entractes des représentations théâtrales à Sfax. O. Kraïem choisit le jeune Ahmed Hamza, qui avait quitté l'école pour s'occuper du café de son père, comme luthiste.
Par la suite, l'artiste Mohamed Aloulou, chef d'orchestre et grand joueur de «qanoun» (cithare), proposa à Ahmed Hamza de faire partie de son orchestre en qualité de musicien et de chanteur.
C'est ainsi qu'il ne tarda pas à participer aux fêtes de mariage en interprétant les tubes, notamment, de Abdelwaheb et de Férid Latrache.
Un heureux hasard
Alors qu'il n'avait que 18 ans, il sillonnait, dans la voiture d'enregistrement de Radio-Tunis, les artères de Sfax avec le regretté Mohamed Hefdhi qui cherchait de nouveaux talents dans le domaine de la chanson. Ce dernier fit enregistrer trois chansons à Ahmed Hamza: Zitoun fi laghsann, paroles de Mohamed Bourogaâ et musique de Ouanès Kraïem, Kam sama el fen, paroles d'Ahmed Salem Belghith et musique de Ali Chalgham (cette chanson a été reprise quelques années plus tard par la grande chanteuse disparue Oulaya) et Fine el yamin illi héleftou, paroles de Ahmed Salem Belghith et musique de Mohamed Aloulou.
A son retour à la capitale, Mohamed Hafdhi diffusa les chansons d'Ahmed Hamza sur les ondes de Radio-Tunis.
Soirées ramadanesques
Au mois de Ramadan de l'année 1956, Ahmed Hamza se produisit pour la première fois devant le public de la capitale. Il interpréta la première chanson de sa propre composition Kounna thnine, écrite par Abdelaziz Bel Haj Taïeb. Il était accompagné lors de ses concerts ramadanesques par l'orchestre du musicien Mohamed Ahmed. A ses côtés, il y avait les vedettes Safia Chamia et Asmahane Ettounsia. Ces sorties publiques étaient données à la salle Kortba de Bab Souika.
En 1957, Ahmed Hamza a été admis au sein de la chorale de Radio-Tunis. Sur 50 candidats, les 13 voix admises étaient : Ahmed Hamza, Youssef Témimi, Mohamed Ahmed, Mustapha Charfi, Hédi Mokrani, Hédi Kallel et Mohamed Sassi, côté hommes. Les chanteuses retenues à la chorale étaient Oulaya, Safia Chamia, Naâma, Nadia Hassan, Narimane, B'chira Tounsia et Nébila Turki.
L'artiste et cithariste égyptien Fahmy Iwadh leur apprit une série de mouachahat et le Cheikh Khémaïes Tarnane leur enseigna les 12 noubas du «malouf» et les mouachahat d'Andalousie.
Lauréat de la chanson
En 1958, Ahmed Hamza participa au festival du Corail à Tabarka. Pour la circonstance un concours de chant a été organisé. Ahmed Hamza décrocha le premier prix, grâce à sa composition musicale et à son interprétation de la chanson Ya Tabarka ya ardh el khir, écrite par Abdelaziz Riahi.
Notre artiste s'essaya ensuite au qassid. Le premier qu'il mit en musique a été écrit par M'naouar Samadah et était intitulé Kounti bel amssi janinan. En 1959, eut lieu le premier rendez-vous de Ahmed Hamza avec le grand artiste Mohamed Ennouri qui lui a écrit et composé la chanson Irjaâ ya âmmi yehdik.
Quelque temps après, Mohamed Ennouri a écrit un autre tube, Nosbor, nosbor que Ahmed Hamza a mis en musique et chanté.
A Radio Sfax
Après avoir enrichi son répertoire en composant un nombre considérable de chansons à succès, Ahmed Hamza écrivit plusieurs tubes à ses collègues de la chanson dont Ayna menni edh'dhikrayat, interprété par Naâma et Ya nadimi chanté par Fethia Khaïri.
En 1961, les responsables de Radio Tunis décident de mettre sur pied une radio régionale à Sfax et chargent Ahmed Hamza de constituer une troupe musicale ce qu'il fit quelques jours après, découvrant de jeunes talents dans le domaine de la chanson dont Safoua à qui il a composé Rod balek'rod d'après un texte de Ridha Khouini et Kacem Kéfi qui a présenté Chehloula du poète Ahmed Salem Belghith. Ahmed Hamza révéla également durant cette période une jeune chanteuse Sarah qui, malgré une belle voix, n'a pas percé. Il lui a composé Ya habibi un qassid écrit par Mustapha Bahi.
La soulamia
Après l'orchestre de radio Sfax, Ahmed Hamza constitua la première troupe de soulamia à la radio régionale et chargea Hamadi El Bech de sa direction… Ensuite, vint le tour de la Troupe des arts populaires dirigée par le regretté Mohamed Boudaya auquel revint l'honneur et l'exaltante charge de faire revivre le folklore tunisien de la région. Par la suite, Ahmed Hamza forma la Troupe du malouf dirigée par le même Boudaya qui sait jouer de trois instruments : le piano, la clarinette et la zokra.
Cinéma
Après la radio et la chanson, Ahmed Hamza se tourné vers le 7e art. Il a été le héros du premier long métrage tunisien El Fejr (L'aube) réalisé par Omar Khlifi. La première du film eut lieu le 20 mars 1967 au cinéma Le Mondial.
L'ambassadeur
Dès 1960, Ahmed Hamza a été le digne représentant de la chanson tunisienne en se produisant régulièrement dans les pays arabes.
Il a commencé en 1960, lorsqu'il a été convié par le grand journaliste et historien d'art égyptien Hassen Imame Omar pour chanter sur les ondes de la radio du Caire pour l'émission Ala chatt nil. Il a chanté à l'occasion Hiya et Ala raies labhar. A cette occasion, Mohamed Badra, notre ambassadeur en Egypte, présenta Ahmed Hamza aux grands musiciens Mohamed Abdelwaheb, Mohamed El Mougui et Béligh Hamdi.
Profitant de son séjour au Caire, Ahmed Hamza enregistra pour le compte de la Radio chark el awsset une série de ses tubes, dont Dabbar âlaya et Khalouni la tloumou âlaya.
En 1969, Ahmed Hamza retourne en Egypte, à l'occasion des festivités du millénaire du Caire.
En 1974, il chante dans différents pays arabes dont la Syrie, le Liban et la Libye.
Il s'est produit également au Palais des Congrès à Paris, lors d'un concert public avec Abdelhalim Hafedh.
Là où il est passé, il a fait un tabac avec surtout Jari ya Hammouda.
Il est intéressant de retenir que, depuis son entrée dans le monde de la chanson, Ahmed Hamza n'a jamais imité les grands chanteurs arabes, ni essayé de donner à ses chansons un cachet oriental. Il a toujours présenté et défendu jalousement et avec beaucoup de talent le cachet tunisien.
Ahmed Hamza mourut le mardi 15 mars 2011, à Tunis.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.