Au Relais Culturel de Sousse du 1er au 29 avril. Didactique et divertissant. Avant-hier, a eu lieu le coup d'envoi d'un cycle de quatre longs-métrages qui retracent, sur l'écran, le cheminement de l'acte créatif de la naissance de l'œuvre jusqu'à son aboutissement, tout en mettant en scène la figure de l'artiste et son impact sur le monde. À travers quatre magnifiques portraits d'artistes célèbres ou injustement méconnus, on (re)découvre par le biais du 7e art les peintres: Auguste Renoir, Vincent Van Gogh, Séraphine Louis et la sculptrice Camille Claudel. A la fin de chaque projection, Asma Osman, enseignante à l'Institut supérieur des Beaux-Arts (ISBA) de Sousse, et Raouia Becheur, plasticienne, animent un débat tout en présentant le film et l'artiste en question. «Ma peinture ne s'explique pas, elle se regarde» L'ouverture du cycle a eu lieu avec la projection du long métrage «Renoir» de Gilles Bourdos, un biopic, sorti en 2012 et qui a reçu le César des meilleurs costumes Le film jette la lumière sur le peintre Auguste Renoir, au crépuscule de sa vie, sur fond lointain de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Côté casting, Michel Bouquet compose un Renoir vieillissant époustouflant tandis que Vincent Rottiers incarne à la perfection le fils et que Christa Théret irradie dans le rôle d'Andrée. Le film est un véritable festival pour les yeux, c'est qu'il donne à voir autant de pendants et de répliques aux chefs-d'œuvre du peintre. La lumière se concentre subtilement sur les personnages (surtout féminins), les caresse, dévoile leurs émois, leurs fêlures, leur sérénité, à la manière impressionniste de Renoir. Outre sa valeur esthétique, l'intérêt du film réside, également,dans son aspect documentaire, biographique, subtilement saupoudré de fiction. Un beau et subtil dialogue se fait tout au long du film entre la peinture de Renoir et le cinéma de Boudos sans donner d'explication mais juste le plaisir de voir et d'apprécier, comme disait l'auguste vieillard, «ma peinture ne s'explique pas, elle se regarde». Au programme du cycle également «Van Gogh» de Maurice Pialat (César du meilleur acteur 1991), qui sera projeté, mercredi 8 avril à 15h00. Le film retrace les derniers jours du peintre Vincent Van Gogh venu se faire soigner chez le docteur Gachet à Auvers-sur-Oise. Terribles derniers jours partagés entre une création intensive, des amours malheureuses et le désespoir. Mercredi 22 avril à 15h00, suivra le long métrage «Séraphine» de Martin Provost (2008). Un film à succès qui, à sa sortie en 2008, a raflé tous les Césars possibles ; celui du meilleur film, de la meilleure actrice, du meilleur scénario original, de la meilleure photographie, des meilleurs costumes, du meilleur décor et de la meilleure bande originale. Femme de ménage et peintre, actrice des plus atypiques du mouvement pictural dit «naïf» ou « primitif » (où s'illustra notamment Henri Rousseau dit le Douanier), Séraphine Louis dite « Séraphine de Senlis » (1864-1942) campée par Yolande Moreau fait l'objet d'un subtil portrait signé Martin Provost qui s'intéresse à la période de sa vie à partir de sa rencontre avec le collectionneur qui allait révéler son œuvre au public, Wilhem Uhde (Ulrich Tukur ). Le cycle prendra fin, mercredi 29 avril à 15h00, avec la projection du long métrage «Camille Claudel» de Bruno Nuytten. Sorti en 1987, le film séduit et obtient le César du meilleur film, de la meilleure actrice, de la meilleure photographie, des meilleurs costumes et du meilleur décor. Il raconte l'histoire de Camille Claudel (Isabelle Adjani) qui, passionnée par la sculpture, entre dans l'atelier du plus grand sculpteur de l'époque, Auguste Rodin. Elle devient sa muse et sa maîtresse et ravive sa créativité, quelque peu éteinte. La rupture avec ce dernier et ses difficultés pour imposer son œuvre la conduiront peu à peu vers la folie. Une belle sélection de films à (re)voir absolument !