Rencontre aujourd'hui entre Othman Battikh et des représentants des imams mécontents Le syndicat national des imams et des cadres des mosquées (OTT), avec les associations religieuses autorisées, a appelé à un sit-in de protestation, mercredi 15 avril, devant le ministère des Affaires religieuses. Les raisons du mécontentement des imams membres du syndicat, sous la houlette de l'imam extrémiste de la mosquée Sidi Lakhmi de Sfax, Ridha Jaouadi, se résument en deux points essentiels. Le premier, la nomination par Othman Battikh, ministre des Affaires religieuses, de nouveaux collaborateurs au sein de son département et le limogeage d'autres qui ont été nommés par les gouvernements précédents. Pas de décisions officielles Le second reproche au ministre Battikh est celui d'avoir ordonné un prêche unifié, dans toutes les mosquées, lors de la prière du vendredi et d'œuvrer ainsi à un retour en arrière, en l'occurrence à l'époque de Ben Ali, dans le formatage du discours religieux. Accusation catégoriquement réfutée par le ministre samedi dernier lors d'un déplacement à Bizerte. A noter que toutes ces accusations ne sont pas fondées sur des décisions officielles ou des circulaires ministérielles, mais à partir d'informations publiées dans les médias. Aujourd'hui, il est prévu que le ministre des Affaires religieuses reçoive des représentants des imams mécontents en vue d'écouter leurs critiques et doléances et leur fournir les explications nécessaires et au besoin les démentis. Le mécontentement des imams s'exprime sur fond de décision gouvernementale de mettre sous contrôle de l'Etat toutes les mosquées de la République, en particulier celles construites de manière anarchique et celles où on continue de prêcher le discours takfiriste incitant à la haine. A ce jour, 90 mosquées sur un total de 187 restent encore hors contrôle et le ministère des affaires religieuses compte bien les remettre sur le droit chemin soit par la régularisation de leur situation soit par leur fermeture.