Il semblerait que certaines parties qui se disent, officiellement, neutres et en dehors de la course à la présidence, aient jeté dans l'arène leurs portes paroles officieux, dans une nouvelle polémique, au timing très bien choisi, pour protester contre les pratiques du gouvernement dans ce qu'ils ont appelé « une grave atteinte aux libertés », en parlant de la reprise du contrôle des mosquées qui étaient aux mains de prédicateurs salafistes takfiristes. Le but de la manœuvre, en ce moment précis de la campagne, étant d'agiter le spectre d'un possible retour de la tyrannie et de ka main mise de l'Etat sur le discours religieux et les prêches dans les mosquées, en allusion à ce à quoi il faudrait s'attendre en cas d'élection d'un des deux candidats en lice dans la course à la présidentielle. Donc, il s'agirait d'une façon contournée d'appeler au vote pour le candidat qui avait laissé les mosquées aux mains des salafistes pour qu'ils y pratiquent leur endoctrinement des jeunes tunisiens en vue de les envoyer au charnier du « Jihad ». C'est ainsi que lors d'une conférence de presse tenue dans la journée du mercredi 17 décembre 2014 un certain nombre d'associations religieuses et représentants des syndicats des imams relevant d'une centrale syndicale connue pour sa loyauté à certaines parties politiques, ont mis en garde contre le retour des pratiques de l'ancien régime et la restriction des libertés. L'imam Ridha Jaouedi a considéré la fermeture de certaines mosquées et le changement de certains imams comme un précédent dangereux soulignant l'existence d'une campagne féroce de mensonges et d'accusations. En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme l'imam a précisé que la lutte de ce fléau ne signifie pas la lutte contre les imams. Ils ont par ailleurs appelé le ministère de l'intérieur à mettre fin au contrôle des imams qui est du rôle du ministre des affaires religieuses. Ont, par ailleurs, participé à cette conférence d'autres illustres imams qui se sont distingués par leur discours takfiriste et leur obédience à certaines parties politiques, et qui avaient déjà déclaré leur soutien à un candidat contre l'autre, comme le Cheikh Bechir Ben Hassen.