Outre l'enjeu, le challenge est de reconstruire la stature africaine du CA. La double confrontation avec Chlef marquera-t-elle la fin d'une sacrée disette continentale pour le Club Africain ? C'est qu'en coupe de la CAF, le bilan des participations est assez faible. En dépit d'une finale disputée en 2011 et d'un dernier carré atteint en 2003, aucun souvenir impérissable n'a permis de graver le nom du CA au panthéon du continent. C'était une autre époque quand Faouzi Rouissi enfilait les buts sur les pelouses africaines (meilleur buteur de la coupe de la CAF en 1991 avec seize réalisations). En ces temps-là, même les plus pessimistes des supporters n'auraient pas imaginé qu'il faudrait attendre aussi longtemps (sporadiquement) pour voir de nouveau le CA sous les feux des projecteurs africains. Et pourtant ! C'est dire qu'outre l'enjeu, le challenge est de reconstruire la stature continentale du Club Africain. Avec un résultat positif, le club tunisois ferait un pas supplémentaire vers une éventuelle reconnaissance de son appartenance à l'élite du football africain. Mais nous n'en sommes pas encore là. C'est que durant la dernière décade, l'on a rivalisé de superlatifs pour présenter la «ré-introduction» clubiste en compétition africaine (CAF ou CL). Visibilité continentale, ré-apprentissage, reconquête africaine...Sauf que l'habit ne fait pas le moine, la toge ne fait pas le sénateur ! Si le CA est impatient d'atteindre de nouveau les étoiles continentales que caressent régulièrement ses concurrents locaux (CSS, EST et ESS), il lui faudra plus que de la nostalgie pour se transcender. Et il a actuellement un bon wagon de retard, quoique la traversée du désert pourrait vite prendre fin en cas de campagne réussie. Acte fondateur Daniel Sanchez le sait plus que quiconque. Pour atteindre les cimes continentales (le carré d'as), l'expérience et la science tactique seront les clés du succès. Face à des Algériens bons tripoteurs de balle, le métier du noyau dur clubiste ne sera pas de trop. Le staff technique pourra d'ailleurs compter sur un groupe bien en jambe actuellement. Culture de la gagne, bonne dynamique et penchant offensif sont les atouts du onze clubiste. Reste à fructifier toutes ces qualités sur le terrain synthétique de Chlef et le tour sera joué. Volet logistique du déplacement, la délégation du CA prendra un vol régulier cet après-midi. Une seule répétition est prévue au programme, soit demain vers 16h00 sur le tartan de Chlef (aire de jeu d'un stade de 30.000 places). Comme l'ont souligné plusieurs observateurs, les deux récents succès en championnat ont eu valeur «d'acte fondateur». Reste à poursuivre dans cette voie. Evoluer sereinement en toute humilité et surtout garder la confiance, l'audace, la rigueur et la solidarité. Car du point de vue compartiments de jeu, le CA a enfin trouvé chaussure à son pied. Au milieu avec l'association Hedhli-Belaïd-Nater. Sur les flancs avec des latéraux qui apportent le surnombre (dédoublement) et sur le front avec une attaque qui crache le feu. Grosso modo, nous sommes en présence d'un onze qui carbure mieux. Enfin volet équipe-type, seul Djabou, suspendu, manquera à l'appel. Au CA depuis 2012, le Fennec va prolonger cette semaine jusqu'en juin 2017. Au même titre que son compère de l'attaque Khelifa. «Sabergoal» sera clubiste pour les trois prochaines années suite à un accord trouvé avec l'Olympique de Marseille en contrepartie d'une somme rondelette.