L'espoir renaît à l'ASD, mais le doute gagne l'ASG Parti sans même dire au revoir, l'entraîneur Noureddine Bourguiba, revenu à de meillleurs sentiments, a été l'un des premiers à féliciter son ex-équipe pour sa victoire face à l'ASG. Ce succès, il l'a beaucoup savouré même si sur le banc de touche, il y avait un certain Wadii Wechani qui a pris depuis deux semaines le relais. Avec un moral pratiquement à plat, rares étaient ceux qui avaient parié sur une volte-face rageuse des Djerbiens après la débâcle face aux Monastiriens. Et pourtant, ce fut le cas avec de surcroît une formation «vert et blanc» amputée pour diverses raisons de sept titulaires. En l'absence de Yaâcoubi, Mejri, Ben N'cib, Ben Saïd, Dergaâ et Zouhaïr Attia, est venue s'ajouter à la toute dernière minute la défaillance du capitaine du groupe Hédi Bourkhiss. Ce n'était pas de bon augure avant le coup d'envoi, mais au fil des minutes, ce handicap de taille allait avoir l'effet inverse. Hichem Tamzini a été préféré à Khalfaoui dans les buts, Abdennebi en défense et Abduddayem en attaque, longtemps ignorés, font leur apparition dans la formation d'entrée de jeu. L'attaquant libyen qui a pris la place de Bourkhiss a inscrit le premier but et a été l'auteur de l'action et de la dernière passe décisive du deuxième but de Bandiaky Mathieu. «Ces nombreux changements dans le onze de départ ont eu un effet positif sur le groupe avec des joueurs qui voulaient prouver qu'ils avaient leur place dans l'équipe, affirme l'entraîneur Wadiî Wechani. Je n'ai pas eu à leur faire un long discours de préparation pour ce match, mais je leur ai dit tout simplement : maintenant que les dés sont presque jetés pour nous, il faut jouer calmement, sans pression et sans précipitation et le résultat viendra de lui-même. Il nous reste un espoir très mince, c'est vrai, mais nous devons nous accrocher jusqu'au bout. Ce message a été reçu cinq sur cinq et les trois points glanés ont fait renaître cette envie chez nous, cette volonté farouche de défier et de déjouer tous ces pronostics défavorables qui nous voient en Ligue 2 la saison prochaine», conclut-il. Le football qu'on mérite Bien qu'encore à deux longueurs d'avance sur son vainqueur du jour, Férid Ben Belgacem, le coach de la «Zliza», affiche, lui, un certain pessimisme et n'essaie pas de tourner autour du pot : «Nous avons perdu le match qu'il ne fallait pas perdre à un moment-clé du championnat. Venus pour gagner, et uniquement pour gagner, c'est quand même assez décevant pour ne pas dire plus de rentrer bredouille avec zéro point. Ce serait honteux de s'en prendre à l'arbitre Haïthem Guirat, il n'a rien à voir dans notre défaite. Nous devons nous en prendre à nous-mêmes car nous avons été carrément à côté de la plaque et on n'a eu que le résultat et le football qu'on mérite. Avec la lourde sanction de quatre matches à huis clos, le CSS lors de la 26e journée, le derby avec le SG dans la foulée et le CA (28e journée), ça ne va pas être facile de redresser une situation fort compromise. Surtout qu'après ces trois matches, il y aura un déplacement périlleux à Gafsa à une journée de la fin. Mais notre destin, c'est de nous battre jusqu'au bout même si le doute a commencé à s'installer chez nous». Effectivement, rien ou presque n'a marché dans la formation «rouge et noir». Les défaillances individuelles ont pesé sur le rendement collectif dans les trois compartiments. De la défense où la bonne volonté des deux latéraux N'dior et Ksaïri n'a pas suffi, à l'entrejeu où Dembele a été pratiquement absent jusqu'au secteur offensif où les deux fers de lance, Mezhoud et Hamadi, ont paru fort émoussés. Le remplacement de ce dernier par Boulbaba Ghrab n'a pas changé grand-chose, autant d'ailleurs que l'entrée de Jalel Sghaïer à la place de Tarek Amdouni. Ce rendez-vous crucial de la saison manqué de la sorte par les Gabésiens pourra leur coûter cher.