L'affaire de l'assassinat en Libye des deux journalistes tunisiens Soufiène Chourabi et Nadhir Ktari a dominé l'actualité tout au long de la journée d'hier. Ont-ils été réellement assassinés, comme l'a annoncé le gouvernement libyen de Tobrouk, ou existe-t-il encore une lueur d'espoir selon laquelle les aveux des assassins sont faux ? Hier, on a cherché par tous les moyens à savoir comment les autorités tunisienne ont réagi à l'information révélée par les médias. Mokhtar Chaouachi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, s'est trouvé dans l'obligation d'intervenir sur les ondes de radio Mosaïque pour répondre aux reproches selon lesquels le dossier des deux journalistes enlevés depuis près de 8 mois n'a pas bénéficié de l'intérêt requis. Il a martelé à plusieurs reprises que l'action diplomatique a ses règles et que le département n'a pas failli à son devoir en suivant l'affaire dès son déclenchement. Sauf que la complexité de la situation sur le terrain en Libye a fait que les efforts de la diplomatie tunisienne n'ont pas abouti. De son côté, Naoufel Laâbidi, directeur de l'information au ministère des A.E., a indiqué que «la Tunisie a demandé plus de précisions au gouvernement libyen». Le consul général de Tunisie à Tripoli, Brahim Rezgui, a été dépêché à la ville libyenne de Bayda pour se renseigner sur le sort des deux journalistes. Pour le moment, on ne sait pas si le diplomate tunisien va participer à l'enquête menée par la justice libyenne à l'encontre des cinq individus arrêtés qui ont reconnu avoir exécuté Soufiène Chourabi et Nadhir Ktari. A l'heure où nous mettions sous presse (vers 20h00), la situation était toujours confuse et l'on ne savait pas si les aveux des assassins ont été confirmés par la découverte des corps des deux journalistes tunisiens. Au ministère des Affaires étrangères, on multiplie les déclarations toutes les heures sans pour autant assouvir la soif de tous d'une information qui viendrait mettre un terme définitif à ce suspense de bas étage.