Des magistrats du tribunal de première instance de Tozeur ont dénoncé, hier matin, au cours d'un sit-in, ce qu'ils qualifient d'«abus de syndicats sécuritaires» dans la région. A ce propos, l'adjoint du procureur de la République et membre de l'Association des magistrats, Maher Bahri, a déclaré à l'agence TAP que de nombreux agents de sécurité s'étaient rassemblés, lundi, devant le tribunal de première instance, tout en portant leurs armes et en scandant des slogans hostiles aux magistrats. Ces agents, a-t-il ajouté, protestaient contre les incidents survenus, dans la délégation de Tamaghza, la semaine dernière, où ils avaient été accusés par les magistrats «d'avoir violé le règlement, en procédant à des descentes dans des maisons et à des interpellations sans autorisation judiciaire». Maher Bahri a précisé que le mouvement des magistrats était soutenu par les avocats de Tozeur et de Gafsa, ainsi que par l'Association des magistrats. Pour sa part, Fayçal Raïes, secrétaire général du Syndicat de base des agents de la Garde nationale, a expliqué que les slogans scandés par les agents de sécurité ne cherchaient pas à porter atteinte à la magistrature, mais appelaient à une sécurité républicaine et indépendante et demandaient à ce qu'elle ne soit pas marginalisée. Il a signalé, en outre, que les agents de sécurité avaient le droit de protester avec leur tenue officielle. Le responsable syndical a, d'autre part, affirmé que le rassemblement organisé par les membres de la sûreté devant le tribunal ne représentait aucune forme de menace, ajoutant que les syndicalistes sécuritaires n'étaient pas armés à ce moment-là et que seuls les agents de l'ordre qui protégeaient les environs du tribunal de première instance portaient des armes.