Des poètes venus du Portugal, du Brésil et de Tunisie pour célébrer la culture lusophone. Plus de 240 millions de personnes dans le monde célèbrent, chaque année, la langue portugaise. La lusophonie inclut l'Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, Macao, le Mozambique, Sao Tomé-et-Principe, le Timor oriental et, bien entendu, le Portugal. Depuis 2009, ces pays ont décrété le 5 mai Journée de la langue portugaise et de la culture des pays de langue portugaise. Une Journée que l'on fête bien au-delà des frontières lusophones et que partagent les pays amis. La Tunisie en fait partie, avec un événement poétique et musical qui s'est tenu avant-hier à Ennejma Ezzahra. Le CMAM (Centre des musiques arabes et méditerranéennes) est un partenaire culturel de l'ambassade du Portugal, a expliqué Luis Faro Ramos, ambassadeur du Portugal en Tunisie, en annonçant le programme de la soirée. Convivialité et «amizade» (amitié en portugais) étaient à la base de l'ambiance qui a prévalu au patio du palais du Baron d'Erlanger. Sur scène, des micros et un piano attendaient de donner vie aux mots choisis pour jeter un pont entre la Tunisie et le Portugal et le Brésil, les deux seuls pays lusophones représentés sous nos cieux. Quant à la langue portugaise, elle a été célébrée à travers les vers de ses poètes, dans l'universalité des sentiments qu'ils mettent en vers. Et puis, le poète tunisien Aboulkacem Chebbi (1909-1934) était de la fête avec sa «Volonté de vivre », ou «Vouloir la vie», lu dans sa version portugaise par Adelino da Silva, conseiller de l'ambassade du Portugal, avant d'être merveilleusement chanté en arabe par Asma Ben Ahmed, accompagnée par Nada Mahmoud au luth et Riadh Bédoui au piano. Afin que tout le monde soit de la fête, des traductions en arabe, en portugais et en français ont été distribuées aux invités. Parmi l'œuvre du poète brésilien Manuel Bandeira (1886-1968), la fameuse comptine «Trem de ferro» (train à vapeur), un texte musical que le chargé d'affaires de l'ambassade du Brésil, Alexandre de Lima, a interprété avec le cœur d'un enfant. La dernière partie du programme a été dédiée au poète portugais Luis de Camoes (1525-1580). «Passent les époques, changent les nostalgies», a-t-il écrit de son vivant. Son poème a été lu dans sa langue originale par l'ambassadeur du Portugal en Tunisie. Un extrait de sa traduction en arabe, faite par Mounir Hentati et Ali Louati a été chanté par Asma Ben Ahmed. Tout ce beau monde a été applaudi par le public. La soirée a bien résumé l'esprit de la culture lusophone, une culture humble et généreuse, qui sait aller vers l'autre et faire de lui un prochain.