Redonner confiance aux jeunes Outre le chômage, l'abandon scolaire, le phénomène du suicide et la petite délinquance, les jeunes Kairouanais se caractérisent par leur faible engagement politique et social. En outre, 40 % de la population de la région a moins de 25 ans et ne vit pas sous un ciel parfaitement serein surtout qu'il y a souvent une rupture totale entre la jeunesse affiliée à différentes associations et celle qui ne l'est pas. D'où l'importance des clubs ruraux et des maisons des jeunes qui encadrent même ceux qui n'appartiennent à aucune ONG mais qui désirent néanmoins avoir des contacts avec leurs camarades. Ainsi, ils peuvent le faire librement et se consacrer à ce qui les intéresse. Notons qu'il existe dans tout le gouvernorat 13 maisons des jeunes et trois itinérantes bien aménagées et équipées surtout au sein des clubs de musique, d'environnement, de théâtre, de poésie, de multimédia, de lecture, de cinéma et de santé. En outre, les bus itinérants sillonnent les localités rurales éloignées et proposent des activités qui font le bonheur des jeunes villageois assoiffés de loisirs. Madame Khaoula Taktak, commissaire régional à la Jeunesse et aux Sports, nous précise dans ce contexte que l'objectif des différentes activités proposées au sein de toutes les structures de jeunesse, dont beaucoup ont été rénovées, est de promouvoir les loisirs aussi bien en ville qu'en milieu rural afin que le produit culturel et récréatif soit à la portée de toutes les franges sociales et qu'il réponde à tous les goûts. Les jeunes Hedi Fejji et Nada Rachdi, renchérissent «Ici, au sein de la maison des jeunes de Kairouan, nous trouvons ce que nous avons toujours espéré surtout en ce qui concerne les compétitions culturelles et sportives, les ateliers de formation en informatique et en Internet, les projections de films suivies de débats, les caravanes sanitaires, les chantiers de volontariat, les expositions variées et les différentes excursions. De ce fait, les Maisons des jeunes ne sont plus désertées comme dans le passé!». Il n'existe que trois clubs ruraux Notons que d'importants projets sont en cours de réalisation dans le gouvernorat de Kairouan dont la création d'une salle polyvalente et d'un terrain moderne aussi bien à Oueslatia qu'à Chrarda - Néanmoins, il n'existe dans tout le gouvernorat que trois clubs ruraux, ce qui est très insuffisant en comparaison d'autres gouvernorats : Sousse (16), Mahdia (15), Sidi Bouzid (16), Siliana (4), Zaghouan (6). C'est pourquoi le commissariat régional à la jeunesse et aux sports a élaboré un projet avec la collaboration du gouvernorat de Kairouan pour créer d'autres clubs ruraux qui permettraient aux jeunes de s'épanouir et de se divertir. Ridha Jaballah, élève à El Ala, nous confie ses impressions : «Ici, en milieu rural, on s'ennuie à mourir pendant les vacances. On ne sait pas où aller d'autant plus que les activités organisées au sein de la maison de la culture sont très banales. Personnellement, il m'arrive de passer des heures sous un arbre tout en regardant s'allonger les ombres et voleter les papillons.. Ce serait bien si on nous créait un club rural qui apporterait bien des solutions à tous ceux qui sont confrontés à l'enlisement moral et physique et à l'ennui...».