Les journaux sont un excellent compagnon de route! Mais avec la crise économique de ces dernières années, la presse écrite se plaint d'une nette augmentation des coûts. En parallèle, le boom de la presse électronique et l'arrivée de l'ADSL avec des prix très abordables réduisent relativement peu la marge de manœuvre des journaux. Le téléchargement gratuit sur le web fait tache d'huile partout dans le monde et sème la controverse entre les pros de cette pratique (les altermondialistes) et les contres (artistes, acteurs, cinéastes, musiciens, l'industrie de la musique, etc.). Certes, plusieurs évoquent les méfaits du piratage de la propriété intellectuelle et des droits d'auteurs. Mais on oublie que la presse écrite sur papier en Tunisie a été confrontée depuis des années à une autre variante de piratage : la lecture gratuite des journaux. Un fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Plusieurs Tunisiens ont pris la fâcheuse habitude de feuilleter un journal et de le lire sans le payer ou bien de payer entre 200 et 500 millimes pour lire une pile de magazines et de journaux nationaux et internationaux (comme quoi le revendeur sortira bénéficiaire tant qu'il perçoit presque 50 millimes sur le journal en le vendant). Une pratique tellement banalisée au point qu'elle passe inaperçue. Pour ces lecteurs clandestins, ce geste ne représente qu'un simple péché mignon et un droit universel pour accéder à l'information gratuitement. Alors, on se demande qui va payer les journaux invendus? Est-ce que ces lecteurs clandestins réalisent que ce journal lu gratuitement fait vivre des familles? Et que ce petit bout de papier est le fruit d'un travail acharné de plusieurs protagonistes : journalistes, graphistes, techniciens, etc. Sinon, qui va payer ces gens si chacun de nous ne paye pas son journal ? A signaler que la plupart des bénéficiaires de ces pratiques sont généralement des amis, des proches ou des voisins des revendeurs. Il faut sensibiliser les gens sur les retombées d'une telle pratique sur le secteur, car lire un journal sans le payer est un pas vers la mort de ce dernier. Pour plusieurs,le fait de lire les “news” tout en palpant le papier d'un journal reste un réel plaisir. Et comme le dit le célèbre écrivain brésilien, Paulo Coelho, dans son livre Maktub: “Ecrivez ! Une lettre, un journal ou jetez quelques notes sur le papier en parlant au téléphone, mais écrivez ! Ecrire nous rapproche de Dieu et de notre prochain. Si vous voulez mieux comprendre votre rôle en ce monde, écrivez. Efforcez-vous de mettre votre âme par écrit, même si personne ne vous lit — ou pis — même si quelqu'un finit par lire ce que vous vouliez garder secret. Le simple fait d'écrire nous aide à organiser notre pensée et à discerner clairement ce qui se trouve autour de nous. Un papier et un stylo opèrent des miracles, ils soignent les douleurs, réalisent les rêves, restituent l'espoir perdu. Les mots ont un pouvoir”. Ainsi, espérons que les mots de ce papier auront le pouvoir de mettre fin à ce fléau.