Ils sont jeunes, actifs, intellectuels et ambitieux ! Ils sont la jeune garde d'une nouvelle Tunisie qui bouge. Ils ont choisi comme nom JID (Jeunes indépendants démocrates). Contrairement à la connotation politique du nom de leur association née post-14 janvier, ils se veulent apolitiques et leur mission n'est autre que de vulgariser l'information politique pour la rendre plus accessible et mieux assimilée par la gent juvénile. Pour cela, ils ont décidé de créer leur propre journal électronique : jidtunisie.net. A vos claviers ! Le maître dit : «Ecrivez ! Une lettre, un journal ou jetez quelques notes sur le papier en parlant au téléphone, mais écrivez ! Ecrire nous rapproche de Dieu et de notre prochain. Si vous voulez mieux comprendre votre rôle en ce monde, écrivez. Efforcez-vous de mettre votre âme par écrit, même si personne ne vous lit — ou pis — même si quelqu'un finit par lire ce que vous vouliez garder secret. Le simple fait d'écrire nous aide à organiser notre pensée et à discerner clairement ce qui se trouve autour de nous. Un papier et un stylo opèrent des miracles, ils soignent les douleurs, réalisent les rêves, restituent l'espoir perdu. Les mots ont un pouvoir». C'est avec ces mots magiques de Paulo Coelho extraits de son livre Maktub qu'on peut qualifier la philosophie de 11 jeunes étudiants de divers horizons universitaires (droit, médecine, cinéma, langues, sciences, etc.). Comme l'atteste la rubrique «Qui sommes-nous ?» du jidtunisie.net. «Le projet du collectif est né d'un sentiment d'incompréhension et de désinformation manifeste, partagé par toute la jeunesse tunisienne en ce début 2011 riche en émotions. Nous avons remarqué que la plupart des 18-30 ans manifestaient soudainement un grand intérêt à l'égard de la politique du pays, mais que le désintérêt politique et le très gros manque de fiabilité des médias auxquels la censure du régime dictatorial nous avait habitués font que les connaissances nécessaires à la compréhension de l'information, souvent critiquable, ne sont pas toujours acquises. En d'autres termes, c'est sur une jeunesse perdue dans un labyrinthe politique devenant chaque jour plus sinueux que la Révolution a levé le rideau». Face à ce constat, et vu le rôle qu'a joué la jeunesse tunisienne pré et post-14 janvier ainsi que l'importance de leur proportion dans la démographie du pays, ces jeunes étudiants se sont fixé comme objectif de créer une plateforme d'information distillant des infos bien imprégnées par une ligne éditoriale objective avec une sauce jeune. Myriam Ben Slimane, membre du comité de rédaction et chroniqueuse nous a déclaré : «Primo, notre objectif est d'informer la jeunesse tunisienne sur ce qui se passe dans notre pays, que ce soit au niveau politique et/ou socioéconomique. Secundo, contribuer à leur éducation politique en leur fournissant un produit journalistique bilingue (arabe et français) et bien synthétisé tournant autour de différents concepts (droits de l'Homme, liberté d'expression, régimes politiques, démocratie, laïcité, citoyenneté, partis politiques et leurs mouvances...). Tertio, sensibiliser les jeunes aux enjeux de cette révolution, le rôle qu'ils peuvent jouer sur la scène politique et surtout les encourager à découvrir et à s'intéresser davantage à la vie politique de leur pays». De son côté, Hella Nouri renchérit : «Notre association est composée de quatre équipes : une chargée des investigations, la rédaction, l'administration et une autre chargée de la communication et de la création. Il reste à préciser que notre webmagazine depuis le 14 janvier 2011 a couvert plusieurs séminaires et conférences. Et chaque fois on est surpris d'être les seuls jeunes présents dans l'événement». Elle ajoute : «A travers nos écrits, on est à l'écoute des jeunes et on essaie de prendre en compte leur avis. Je pense que c'est beaucoup plus cool de recevoir l'information de la part des jeunes». Enfin, selon les dires des membres de cette association, jidtunisie.net a comme finalité de jouer le rôle du fil conducteur «entre les jeunes et les personnalités politiques pour faire parvenir la voix des jeunes à ceux qui se doivent de l'écouter». Voilà une très belle initiative jeune et citoyenne qu'on doit saluer et encourager. Les filles ! Les gars ! Bravo et bon vent !