Aucune issue n'est en vue. Les meneurs de cette action cherchent à faire durer le calvaire des usagers en durcissant leur position et en défiant la Centrale syndicale Dans un communiqué qualifié «d'important et d'urgent», l'Ugtt s'est totalement désolidarisée avant-hier du mouvement engagé à la Sncft par un groupe de cheminots. La Centrale syndicale affirme, de plus, que ces perturbations sont l'œuvre de certaines parties qui ont des agendas particuliers à accomplir. Des sanctions et des mesures disciplinaires devront être prises à l'encontre des auteurs de ces actions. Toujours est-il que depuis jeudi dernier, selon les protestataires, des agents de la Sncft sont venus de Jendouba, Gafsa, Gabès, Bizerte, Sfax... pour réclamer des augmentations de salaire, des primes et le limogeage d'un responsable. Des accusations désignent l'URT de Sfax (l'Union régionale du travail) d'être derrière cette fronde. Les responsables syndicaux de l'Ugtt l'affirment sans ambages. Ils ajoutent qu'il y a, clairement, la main de responsables de certains partis politiques derrière cette grève impromptue. D'ailleurs, cette fronde est on ne peut plus claire à Sfax avec les employés de la Steg qui font cavalier seul sans aucun encadrement de leur Centrale et sans son aval. Les frondeurs font cavalier seul Cette révolte des structures régionales a de quoi inquiéter les responsables de la Place Mohamed-Ali qui sont tous montés au créneau pour critiquer les meneurs et menacer de prendre les mesures disciplinaires les plus sévères. Le citoyen, en fin de compte, demeure le dindon de la farce. De nombreux voyageurs venus de l'intérieur et de la banlieue sud n'ont pu rentrer chez eux jeudi dernier. Tous les trains, y compris ceux des grandes lignes, sont restés sur une voie de garage et n'ont pu quitter la gare de Barcelone. Des milliers d'élèves, d'étudiants et de citoyens ont été lourdement lésés par cette action inopinée et malvenue. La plupart des usagers ont montré leur mécontentement et leur exaspération quant à la légèreté avec laquelle agissent ces agents de la Sncft qui se moquent des désagréments subis par les utilisateurs. Jusqu'à hier, vendredi 15 mai, aucun signe positif n'était en vue. Pis encore, la colère des protestataires à l'intérieur du hall de la station Barcelone était à son comble, en début d'après-midi. Mais de l'autre côté, les usagers et les badauds commençaient à s'impatienter. Le «Dégage» des usagers à l'encontre des grévistes D'ailleurs, ce sont eux qui ont commencé à crier «dégage» à l'adresse des cheminots grévistes. Le dénouement de cette crise ne serait pas pour bientôt puisque les grévistes promettent un durcissement. Le black out est total. Personne ne sait rien quant à l'issue de cette énième mésaventure des usagers. Durant la matinée, un dispositif sécuritaire avait été mis en place devant l'entrée principale de la gare centrale et toutes les issues étaient fermées. Un grand nombre de trains stationnait à l'intérieur. Les curieux racontaient les histoires de ces voyageurs qui ont passé leur nuit à la belle étoile ou chez des hôtes de fortune. De très mauvaises surprises attendaient ceux qui ont emprunté les trains du «jeudi noir». Beaucoup d'autres citoyens attendent d'être remboursés. Ils s'emportent contre le fait qu'aucune solution n'ait été trouvée. Pourquoi, se demandent-ils, on n'utilise pas les bus pour les solutions d'urgence?