Du 14 mai au 15 juin, le mois d'inauguration de l'Institut français de Tunisie. Le nouvel institut français de Tunisie a ouvert ses portes, regroupant tous les services de coopération et d'action culturelle. Afin de célébrer cet événement et la fin du chantier à l'ancien lycée Petit Carnot, devenu, dėsormais, le local de l'IFT, tout un programme a été concocté. Ce « mois d'inauguration» comporte concerts, expositions, spectacles et portes ouvertes. Le coup d'envoi en a été donné jeudi dernier avec un concert de Zied Zouari, Lee Roy et Souad Massi. En fin d'après-midi, les premiers venus se sont installés sur le gazon du patio de l'IFT. Le bâtiment a adopté le thème du blanc en gardant sa structure. Tout autour de la cour, les salles de la médiathèque, et au premier étage, les salles classe et de conférence. Le violoniste tunisien Zied Zouari a ouvert le bal avec ses compositions à la rencontre des mėlodies d'Occident et d'Orient. Son violon se trouvant à la base de chaque partition, il est soutenu par la guitare, la basse et la batterie. Lui et ses musiciens chanteurs ont revisité plusieurs registres, chanté en français, en anglais et en turc, sur des rythmes dansants, et on a dédié un titre à la Tunisie. Avant la montée sur scène de Lee Roy et pendant que les techniciens préparaient la scène, le public a pu visiter une exposition photographique signée Anis Mili. «Déambulation (s) au Petit Carnot» est l'intitulé de cette exposition qui retrace la mutation du lycée en IFT. Les photographies qui jouent sur le contraste ombre-lumière montrent les travailleurs à l'œuvre, et les murs se dénuder pour changer de figure. Avec l'arrivée de Lee Roy, l'ambiance a commencé à se réchauffer. Plus de monde était présent et les mix qui accompagnent ses chants énergiques de Lee Roy sont irrésistibles. Le chanteur hip-hop est un expert en human beatbox dont il a fait la démonstration avec brio. Souad Massi: changement de registre Le patio de l'IFT était comble, avec un public debout, attendant l'arrivée de la chanteuse algérienne. Souad Massi a été annoncée par l'ambassadeur de France en Tunisie, François Gouyette, qui a expliqué avoir choisi des artistes au projet musical qui allie les deux rives, afin de fêter l'ouverture de l'IFT. Arrivant sur scène, souriante et sérieuse à son habitude, la chanteuse a commencé avec l'un de ses succès, «kilyoum» suivi d'un autre «Loukan jit» avant de surprendre l'assistance en chantant le poème d'Abulkacem Chebbi «La volonté de vivre». C'était un aperçu du programme de la soirée où elle a voulu introduire les chansons de son nouvel album «El Mutakallimun», hommage à la poésie arabe. «J'en avais ras-le-bol de toutes les images associées à la culture arabe. J'ai voulu rendre hommage à ces mutakallimun parce qu'ils nous ont laissé tellement de belles choses à partager avec tous ceux qui ne connaissent vraiment rien à la culture arabe», dit-elle dans la description de l'album. Ahmed Matar, Al-Mutanabbi, Elia Abu Madhi figurent parmi les poètes revisités sur des compositions rock, créole, reggae ou andalouse. Certaines lui ont réussi, d'autres moins mais c'est un autre visage de la chanteuse qui se manifeste, elle qui a quitté l'Algérie en 1999 suite à des menaces de mort. Réclamées par le public, les chansons de ses débuts ont meublé une partie de la soirée. «Kalbi», «Hayati» ou encore «Rawi», qu'elle a écrite à l'âge de 17 ans, quand elle ne savait pas quoi faire de sa vie, décrit-elle, ont enchanté l'audience qui récitait par cœur les paroles. Et le meilleur pour la fin avec son fameux «ghir enta». Pendant toute la soirée, les passants ont pu suivre ce concert grâce à un écran installé devant l'entrée de l'IFT. Son mois d'inauguration se poursuit jusqu'au 15 juin avec des performances musicales le vendredi 15 mai, deux journées portes ouvertes les dimanches 17 et 25 mai et une exposition du peintre tunisien Jellal Ben Abdallah, du 21 mai au 6 juin. Jusqu'a la fin du mois, la médiathèque fonctionnera sans discontinuer.