Le samedi 16 mai, au Café des Palmes à Cannes en France, Fleur Pellerin, ministre française de la Culture et de la Communication, remet les insignes de Commandeur des Arts et des Lettres à la productrice tunisienne Dorra Bouchoucha. Nous avons contacté la productrice tunisienne au festival de Cannes. Une distinction de cet ordre ne peut que contribuer à rehausser l'image du cinéma tunisien qui peine à percer sur la scène mondiale et même arabe par son manque croissant de créativité et par son incapacité à surprendre. Les honneurs rendus à Dorra Bouchoucha samedi dernier viennent couronner sa présidence du Fonds Sud certes, mais cela contribuera à associer au moins le nom du cinéma tunisien à une expérience qui réussit. «Je suis honorée de la distinction qui m'a été attribuée par Mme Fleur Pellerin, ministre française de la Culture et de la Communication, dit Dorra Bouchoucha , distinction qui récompense ma présidence du Fonds Sud puis de l'Aide aux Cinémas du Monde pendant 3 ans, de 2010 à 2012, couronnée par la sélection de 20 films au Festival de Cannes, dont la Palme d'or de l'année dernière, mais également mon travail de productrice, d'organisatrice d'ateliers d'écriture et de responsable des JCC. Depuis le début de ma carrière de productrice, j'ai milité en faveur du cinéma tunisien, africain et arabe et je continuerai de le faire. Il est toujours gratifiant de voir son travail reconnu et récompensé». Interrogée sur les raisons de son refus de diriger les JCC cette année, elle répondra : «A l'issue de la session 2014 des JCC, alors que j'avais annoncé mon intention de me retirer, j'ai accepté, sur insistance de M. Mourad Sakli, puis de Mme Latifa Lakhdar, d'être reconduite dans ma fonction de directrice pour capitaliser sur le succès de la manifestation, pour en faire un festival annuel et pour pérenniser une équipe qui a donné la preuve de son efficacité. Cependant, ayant deux longs métrages en production, l'un en tournage et l'autre à tourner en fin d'automne, ne pouvant pas présenter les films que je produis, ce qui pénalise leurs réalisateurs, et n'ayant plus l'énergie nécessaire pour lutter contre les pesanteurs administratives, j'ai préféré proposer à notre ministre de la Culture et du Patrimoine de nommer Brahim Letaief comme directeur de la 26e session, je resterai comme le souhaitent Brahim et l'équipe la marraine des JCC». Notons que Brahim Letaief et Dorra Bouchoucha ont créé ensemble en 1992 l'Atelier de Projets des JCC qui perdure et qui s'est transformé en Atelier d'aide à la finition «Takmil » et le Mipac (Marché du film). «Il a donc l'expérience nécessaire pour mener à bien la prochaine session et l'équipe déjà rodée se tiendra à ses côtés. Il pourra compter sur moi à tout moment. Les grandes lignes du festival sont déjà tracées, dont une partie de la sélection, l'affiche est prête et grâce aux contacts noués ici à Cannes nous allons en préciser plusieurs aspects, nous constatons un vif intérêt de la part de nos interlocuteurs étrangers pour les JCC et un désir d'appuyer la démarche démocratique de la Tunisie», conclut-elle.