Le secteur des microentreprises se caractérise par un taux de valeur ajoutée de l'ordre de 65%. De même, la valeur ajoutée par emploi s'établit à 11.081 dinars en moyenne. L'Institut national de la statistique a réalisé en 2012 une enquête structurelle auprès des microentreprises employant moins de six salariés, à l'instar de celles réalisées en 1997, 2002 et 2007. L'enquête, dont l'échantillon a porté sur 7.076 microentreprises, contre 8.172 en 2007, permet de suivre l'évolution des activités des microentreprises et leurs caractéristiques dans les différents domaines de la production, de l'emploi et des salaires et d'évaluer la part du secteur informel dans le PIB. Les résultats de l'enquête, publiés récemment, se focalisent sur la présentation des principales caractéristiques économiques des microentreprises et des petits entrepreneurs (production, investissement). Le champ de l'enquête, sur les microentreprises de 2012 couvre les activités non agricoles. «Il est défini sur la base du répertoire national des entreprises qui comprend 626.102 unités au 31 décembre 2012. Le nombre d'entreprises de moins de 6 salariés intégrés dans le champ de l'enquête s'élève à 608.146». La note de l'INS montre que les entreprises ayant répondu aux questionnaires de l'enquête sont au nombre de 7.076, pour un taux de réponse de 49,1% et par conséquent un taux de non-réponse élevé de 50,9% qui s'explique notamment par une importante proportion d'entreprises fermées (15,5%), non retrouvées (17,3%) et refus (16,8%). Potentialités et fragilités Les résultats de l'enquête montrent que «l'effectif des personnes employées par les microentreprises est estimé à 666.284 emplois avec une forte composante masculine (77,9%). Cet effectif représente 24,4% de l'emploi non agricole tel qu'il est évalué par l'enquête nationale sur l'emploi en 2012». C'est dire que 10,8% des emplois couverts appartiennent aux entreprises des secteurs de l'industrie et de l'artisanat, alors que 41,2% de ces emplois sont effectués dans des activités commerciales et de réparation, les secteurs de services occupent environ 44,4% de l'ensemble des effectifs employés. L'enquête montre, par ailleurs, que 65,1% des emplois sont occupés par des personnes «qui gèrent leurs propres unités en tant qu'indépendants (39,1%) ou patron et associés (26%), alors que les salariés ne représentent que 28,1% des effectifs employés et les apprentis sont dans une proportion de 1,1%. Le reste des effectifs (5,7%) sont des emplois non salariés et sont constitués d'aides familiaux». Par ailleurs, l'enquête a fait ressortir une production de l'ordre de 11.308,7 millions de dinars, dégageant ainsi une valeur ajoutée de 7.383,1 millions de dinars. «Par rapport à la production, le secteur des microentreprises se caractérise par un taux de valeur ajoutée de l'ordre de 65%. De même, la valeur ajoutée par emploi s'établit à 11.081 dinars en moyenne, elle varie de 4.715 dinars au niveau des communications à 15.389 dinars dans les hôtels et restaurants». Par ailleurs, les moyennes des salariés cachent souvent de fortes disparités. En effet, la répartition des salaires des microentreprises en fonction de leurs niveaux de salaires comparés au Smig fait ressortir : 49,9% des salariés ont un salaire inférieur au Smig, 10,3% ont un salaire inférieur à la moitié du Smig et 20,9% inférieur à 75% du Smig. A l'évidence, l'objectif principal de l'enquête «réside dans la détermination des variables économiques dans un cadre très proche du système comptable des entreprises : il s'agit de fournir des résultats comptables des microentreprises du secteur informel». Le second objectif assigné est de «collecter une information détaillée sur la main-d'œuvre, ses caractéristiques, son niveau de formation, ses conditions de travail et le niveau des revenus liés au travail, aussi bien pour les employés et travailleurs que pour les entrepreneurs eux-mêmes». L'enquête retient également les caractéristiques des microentreprises à travers toute la république ainsi que les microentrepreneurs du secteur informel à partir d'un certain nombre de critères relevés dans l'enquête, à savoir l'âge, le sexe, le niveau de formation ou calculés à partir des réponses, comme la valeur ajoutée, le niveau d'investissement. «Un tel objectif doit permettre de mieux comprendre les comportements des microentreprises et d'aider, dans un contexte d'ouverture, à la définition de politiques de promotion ou d'appui mieux adaptées : il s'agit de connaître les potentialités, mais aussi les éléments de fragilité de ce secteur important de l'économie tunisienne».