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Appel à un espace francophone de démocratie méditerranéenne
Publié dans Leaders le 20 - 03 - 2013

Le 20 mars, la communauté francophone célèbre sa journée internationale avec, pour slogan, « le français est une chance ». Francophone convaincu, français de cœur, je me permets de m'inscrire en faux contre un tel slogan pour noter le néant sidéral qu'il recouvre et ce au nom de la vérité tel que le donné social de la communauté francophone le donne à voir de par le monde.

Ce faisant, j'ose dire à la France, qui est l'âme du mouvement francophone ou du moins sa cheville ouvrière, qu'afin que le français soit vraiment la chance qu'il était réellement : le mot d'ordre de liberté par excellence, la francophonie doit devenir un partage de la démocratie tout autant que celui de la langue de Molière.

Aujourd'hui, la solidarité et le partage ne doivent plus se limiter à des slogans creux, des initiatives désincarnées et des mesures déconnectées de la réalité des peuples, ces 22 millions de francophones dont près de 50 % sont sur ce continent sinistré de la démocratie qu'est l'Afrique.

Certes, la réalité du monde est à la crise, mais celle-ci est surtout dans nos têtes, car elle est d'abord et avant tout mentale, touchant nos valeurs les plus essentielles, avant d'être économique ou financière.

Or, la première des valeurs à célébrer et à préserver en notre époque est incontestablement celle de la démocratie ! Aussi, si l'on est, à juste titre, fier en francophonie que l'usage de la langue française progresse dans le monde, que le français soit la cinquième langue la plus parlée sur terre et la seule, outre l'anglais, à être parlée sur les cinq continents, il nous faut malheureusement nuancer cette fierté avec l'état lamentable de la démocratie dans l'aire francophone.

Alors, la question qui s'impose d'elle-même est de savoir ce que fait le mouvement francophone pour aider à ce que germe cette démocratie et pour soutenir toute démocratie naissante, même si cela peut paraître relever de l'utopie en certains points ou dans certaines situations; car, depuis quand l'impossible est français ?

Que l'exemple malien soit l'occasion de tirer la leçon qui s'impose, à savoir le soutien nécessaire, immédiat et inconditionnel que doivent toujours apporter les démocraties constituées aux jeunes démocraties émergentes qui ont l'absolu besoin de consolider leurs acquis dans un espace de démocratie en totale synergie et parfaite symbiose avec les démocraties instituées.

On avait là un Etat où une expérience démocratique modèle devait réussir et qui a sombré dans le drame le plus horrible. Les raisons de cette horreur sont multiples, mais ne doivent surtout pas être réduites au seul extrémisme religieux; ce serait alors une absolue aberration et la plus monstrueuse des malhonnêtetés intellectuelles. En effet, l'extrémisme religieux, aujourd'hui vilipendé, ne s'est nourri que de la persistance d'une politique d'exclusion de la part des démocraties anciennes à l'égard de la nouvelle démocratie, manifestée par le maintien des frontières que la transition démocratique et sa logique auraient imposé d'ouvrir aux ressortissants de la jeune démocratie.

Et nous y voilà ! Le maître mot pour instaurer une démocratie durable, notamment dans les anciennes dictatures qui cherchent à réussir leur transition vers la modernité politique, le moyen le plus sûr surtout pour assurer sa pérennité, est que cela se fasse dans une aire de liberté, un espace de libre circulation pour les citoyens de la nouvelle démocratie, notamment sa jeunesse guettée par le désespoir, dont celui de rallier les mouvements extrémistes. Tout le reste n'est, au mieux, que langue de bois et, au pis, pure malhonnêteté !

La francophonie doit épouser les valeurs de notre époque qu'est la postmodernité. Or, une francophonie postmoderne suppose que ce mouvement donne à la solidarité et au partage dont il se réclame une dimension éminemment concrète, soit une dimension politique. L'espace francophone doit devenir progressivement un espace de démocratie où la libre circulation humaine est garantie aux pays ayant entamé sérieusement leur processus de transition démocratique, comme c'est le cas aujourd'hui de la Tunisie.

J'agis en politique pour un espace méditerranéen de démocratie qui ringardise la moribonde, sinon mort-née, Union Pour la Méditerranée, cet exemple parfait de la bonne idée dévergondée, étant sacrifiée sur l'autel d'une realpolitik qui n'a plus de sens en notre monde actuel.

Aussi, en ce jour de festivités de la francophonie, j'appelle tous les francophones avertis et convaincus de faire en sorte que leur espace — encore réduit au théâtre, sinon à l'opéra bouffe du politique et aux jeux de cirque — se transforme en un espace francophone de démocratie. Pour cela, la francophonie doit doter urgemment son mouvement de la vraie dimension pertinente et sérieuse qui lui manque : l'intégration et la solidarité toujours de plus en plus poussées et constamment encouragées des régimes démocratiques, les plus anciennes démocraties soutenant les dernières venues.

Je les exhorte à agir pour faire que la francophone ose s'élever au-dessus de ses jeux actuels devenus de simples jeux à la romaine en faisant de leur 7e édition, prévue à Nice du 6 au 15 septembre 2013, l'acte de naissance de l'espace francophone de démocratie méditerranéenne.

Rappelons que les jeux de la Francophonie, événement d'envergure internationale organisé tous les quatre ans et alliant sport et culture, rassemblent autour d'épreuves sportives et culturelles une jeunesse issue des cinq continents. Et l'on sait qu'on compte environ 96 millions de francophones en Afrique, un continent essentiellement jeune. Ainsi, les jeux offrent incontestablement à cette jeunesse du monde entier l'expérience de la compétitivité internationale permettant l'émergence de nouveaux talents et de champions en herbe. De fait, l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) affirme placer les jeunes au centre de ses priorités et de ses actions; aussi multiplie-t-elle les programmes destinés à favoriser leur insertion dans la vie active, mais au sein de leur société, et à leur faciliter l'accès à l'information.

Il lui reste à faire en sorte que ces programmes ne se limitent plus aux réserves étatiques actuelles en s'étendant désormais à tout l'espace francophone transformé ainsi en un espace de liberté. Son action présente tendant à faire émerger de jeunes talents, et qu'elle pratique sous forme de volontariat international donnant une expérience d'un an pour la concrétisation d'un projet professionnel, doit s'articuler sur une stratégie de libre circulation, la seule de nature à encourager la floraison des multiples projets novateurs dont les jeunes sont partout porteurs et qui ne peuvent voir le jour faute de liberté de circulation humaine.

C'est que, lorsqu'on n'hésite pas à décréter nécessaire la liberté de circulation des marchandises pour l'économie mondiale et le commerce, à plus forte raison faut-il que pareille liberté soit appliquée aux humains, seules sources véritables des richesses !

On s'accorde à dire que l'espace francophone représente actuellement 20 % du commerce mondial des marchandises et 14 % du revenu brut mondial avec 30 % de sa population qui a moins de 30 ans. Mais combien représente-t-il de pays réellement démocratiques ? Et quel est le pourcentage des jeunes francophones fiers de parler le français, langue de la liberté et de l'égalité, tout en faisant quotidiennement l'expérience concrète de ces valeurs avec le droit d'user de cette liberté en circulant sans entraves dans le monde entier comme le fait invariablement la jeunesse des démocraties avérées ?

Voilà deux des quelques questions pertinentes que le mouvement francophone gagnerait à se poser en ce jour anniversaire pour que les festivités de la journée soient parfaitement utiles et ne relèvent pas de la poudre de perlimpinpin.

J'appelle donc solennellement le mouvement francophone à profiter de la situation actuelle en Tunisie pour réussir sa mutation nécessaire et envisager l'expérimentation de la libre circulation humaine dans son espace en commençant avec l'espace tuniso-européen moyennant la technique du visa biométrique de circulation que j'ai conseillée et qui a l'avantage d'être parfaitement conforme aux réquisits de sécurité européenne.

L'avantage en sera double du fait que la démocratie est actuellement en marche en Tunisie, même si elle risque d'avorter d'un moment à l'autre, et que le volume de la communauté tunisienne dans le monde, y compris en Europe, demeure insignifiant tout en constituant une des présences humaines les plus paisibles.
Le challenge est de taille pour l'avenir; osera-t-on le relever ?

Tags : Francophonie Tunisie France


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