C'est en 1977 que j'ai prononcé le nom de Nelson Mandela pour réclamer sa libération au nom de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme. Il avait été condamné à la prison à vie en1964 pour avoir lutté les armes à la main contre la discrimination raciale. Nous avons découvert, à sa libération en1991 après 27 ans de prison, un homme affable au visage souriant, aux cheveux blanchis sans doute par ses années de prison et par ses 68 ans. Ses premières paroles vont étonner le monde entier notamment les Sud Africains. Il tend la main aux blancs, en l'occurrence au président Frederik de Klerk dont il a pu apprécier les qualités de médiation et de conciliation. Il écarte tout sentiment de revanche et plaide la réconciliation et l'égalité entre noirs et blancs. Il confirme ses propos en n'écartant pas de la Présidence de la République Frédérik de Klerk avec qui il partage le prix Nobel de la Paix en 1993. Ils avaient épargné une guerre civile aux Africains du Sud. En 1994, Nelson Mandela devient le premier président noir de l'Afrique du Sud secondé par Frederik Willem de Klerk et Thabo Mbeki en qualité de vice-présidents.
Désintéressé par le pouvoir, à la fin de son mandat, en 1999, il abandonne la vie politique pour se consacrer à la défense de nombreuses causes tout en poursuivant sa lutte contre les injustices et les inégalités sociales. Mandela restera dans l'histoire pour avoir négocié pied à pied avec les partisans de l'apartheid une transition pacifique vers une démocratie multiraciale.
«Je savais parfaitement, disait il, que l'oppresseur devait être libéré, tout comme l'opprimé. Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de sa haine, il est enfermé derrière les préjugés et l'étroitesse d'esprit. Telle était ma mission : libérer à la fois l'oppresseur et l'opprimé».
