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L'Allemagne: un partenaire privilégié de la Tunisie postrévolutionnaire?
Publié dans Leaders le 19 - 05 - 2014

L'Allemagne est-elle en train de devenir un partenaire privilégié de la Tunisie postrévolutionnaire? La question mérite d'être posée quand on voit l'intérêt que porte Berlin à notre pays depuis le changement majeur opéré le 14 janvier 2014. Dr Andreas Reinicke, ambassadeur d'Allemagne à Tunis depuis seulement deux mois se met dans les pas de son prédécesseur Jens Plötner, promu au poste stratégique de directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. A 59 ans, le nouveau chef de la mission allemande est un diplomate chevronné, doublé d'un fin connaisseur du monde arabe. Détenteur d'un doctorat en droit international, parfait francophone il a été notamment chef du bureau représentatif à Ramallah, ambassadeur à Damas et Représentant spécial de l'Union Européenne pour le processus de paix au Proche-Orient. Nommé en mars, il a eu le privilège d'accueillir le Chef de la diplomatie allemande venu à Tunis avec son homologue français Laurent Fabius, fin avril dernier. Historique et fortement symbolique, la visite des ministres des affaires étrangères des deux grands pays fondateurs de l'ensemble européen à Tunis marque l'intérêt des deux grandes nations à la transition démocratique en Tunisie.
Avant son déplacement à Tunis, le ministre allemand a donné son sentiment sur les changements majeurs que vit la Tunisie.«Même si les partenaires d'Europe orientale absorbent actuellement beaucoup d'énergie politique, cela ne doit pas nous faire perdre de vue notre voisinage méridional. C'est à Tunis que les changements et mutations dans le monde arabe ont démarré il y a plus de 2 ans. La Tunisie est jusqu'à présent dans la région le seul pays qui a réussi à franchir d'importantes étapes sur la voie vers la démocratie et vers une forte société civile. Le courage et la détermination des Tunisiens méritent tout notre soutien.», a-t-il dit.
C'est au cours de cette visite et en présence du ministre tunisien des affaires étrangères et d'une pléiade d'hommes politiques de tous bords, qu'a eu lieu en grande pompe l'inauguration du nouveau siège de l'ambassade allemande sur les Berges du Lac, dans la nouvelle ville gagnée sur la mer.
Au moment où la crise économique et sociale en France ne fait que perdurer limitant les possibilités de coopération de ce pays avec le reste du monde, l'insolente santé économique de l'Allemagne fait de ce pays une exception en Europe. Publiés fin avril, les chiffres de la croissance au premier trimestre indiquent que l'économie allemande a progressé de 0,8 % par rapport au trimestre précédent. «C'est le rythme le plus fort depuis trois ans», a précisé l'office fédéral des statistiques, Destatis. Par rapport au quatrième trimestre 2013, le rythme de croissance a doublé et par rapport au premier trimestre 2013, qui avait été médiocre, l'économie allemande a bondi de 2,5 %.
L'Allemagne fait exception en Europe. La France a stagné au premier trimestre, l'Italie a connu une décélération de 0,1 % et le Portugal de 0,7%. Si l'Allemagne affiche une santé insolente - qui rappelle à certains sa supériorité au football -, l'horizon risque de s'assombrir, notamment à cause des effets potentiels de la crise ukrainienne. Si le ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, a parlé d'un « départ encourageant dans l'année 2014», son ministère avait prévenu que «la reprise du printemps serait sans doute plus faible que d'habitude». Il maintient sa prévision de croissance annuelle à 1,8%.
Néanmoins cette bonne santé économique a ses limites. La première et la plus criante est le vieillissement d'une population décroissante. Depuis le début des années 2000, l'Allemagne a perdu 400 000 habitants alors que, sur la même période, la France en a gagné 4,9 millions. C'est du reste ce qui explique le faible taux de chômage allemand. Cependant, à terme, les effets positifs de ce déclin démographique sur le taux de chômage auront disparu et pourraient se traduire par une diminution de la production du pays. Parallèlement, le vieillissement de la population entraînera mécaniquement une hausse des dépenses de sécurité sociale.
L'Allemagne est, rappelons-le, la quatrième puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon, et la première de l'Union européenne et de l'Europe, avec un produit intérieur brut de 3 601 milliards de dollars en 2013. Longtemps deuxième grand exportateur après les Etats-Unis, elle est aujourd'hui le troisième plus grand exportateur mondial de biens derrière les Etats-Unis et la Chine avec 1 493 milliards d'euros de biens exportés l'année dernière.
Placée à la 2ème ou 3ème place en tant que partenaire économique de la Tunisie, L'Allemagne, ne cesse d'élargir considérablement sa coopération avec notre pays. Actuellement selon l'ambassadeur allemand, les entreprises allemandes ont vu leur nombre atteindre les 260, ce qui représente autour de10% de l'ensemble des entreprises étrangères implantées en Tunisie. La majorité des entreprises allemandes est de taille moyenne. La présence allemande en Tunisie a généré un montant d'investissement direct étranger de plus de 600 millions de DT, et créée quelques 55.000emplois.
Concernant les échanges commerciaux, selon la répartition géographique des échanges, les exportations tunisiennes vers l'Union européenne ont cru de 4,2% en 2013, en raison de l'amélioration des ventes vers la Grande-Bretagne (+26,7%), l'Espagne (+13,4%) et l'Allemagne (+14,1%).Au niveau des importations, les échanges commerciaux avec l'Union européenne ont évolué de 7,4%. La France, l 'Allemagne et l'Italie demeurent les principaux fournisseurs de la Tunisie avec des parts de marché respectives de 14,4%, 7,4%. et 6,3% En revanche, les importations en provenance de la Chine et de l'Inde ont régressé respectivement de 5,4% et 14,4%. La Tunisie enregistre un solde déficitaire au niveau des échanges commerciaux avec L'Allemagne pour 336,9 MDT en 2013, au même titre que d'autres partenaires européens, en l'occurrence l'Italie (605,1 MDT) et l'Espagne (514,6 MDT. Notre pays a toutefois un solde excédentaire avec la Suisse (750,2 MDT), la Libye (746,4 MDT) et la France (90,2 MDT).
Un grand potentiel de coopération existe entre les deux pays. L'Allemagne est déterminée à profiter de ses atouts pour développer ses relations avec la Tunisie. Son soutien à la transition démocratique ne fait pas de doute. Son partenariat embrasse différents domaines, l'économique, le social, la démocratie, les médias, la société civile. La promotion des investissements directs créateurs de richesses est plus que jamais à l'ordre du jour. Le tourisme allemand en Tunisie qui fut à un moment le premier marché de notre destination demeure traumatisé par l'attentat de Djerba en 2002 qui a fait plusieurs victimes de nationalité allemande. Après avoir culminé avec 1 million de touristes en 2001, le marché allemand est tombé à près de 400.000 dix ans plus tard. En 2014, on attend dans le meilleur des cas 480.000 touristes allemands, ce qui serait une performance.
Reste le handicap de la langue. Première langue parlée en Europe et langue officielle en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en Belgique et au Luxembourg, l'allemand est peu pratiqué en Tunisie. Des efforts doivent être faits de part et d'autre mais surtout du côté allemand pour amener plus de Tunisiens pourtant doués pour les langues à apprendre la langue de Goethe. Il est aussi nécessaire de faire une adéquation entre la formation dans les universités tunisiennes et les besoins de l'économie allemande si l'on veut ouvrir la voie à une émigration de Tunisiens en Allemagne qui manquera de forces de travail.
R.B.R.
Tags : Tunisie Jens Plötner Frank-Walter Steinmeier Andreas Reinicke Ramallah Union Européenne Laurent Fabius


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