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Un « Plan Marshall » pour la Tunisie
Publié dans Leaders le 03 - 11 - 2014

La phase transitoire vécue par la Tunisie touche à sa fin. Dans quelques semaines, les institutions prévues par la nouvelle Constitution seront mises en place. La Tunisie aura accompli une étape substantielle dans la voie de la démocratie, en atteignant l'objectif politique de la révolution du 17 décembre – 14 janvier. Mais la marche vers l'objectif économico – social (diminution significative du taux du chômage et réduction du déséquilibre régional) n'a pas avancé d'un pas. Pire, elle s'est compliquée par la hausse vertigineuse du coût de la vie et l'irruption du terrorisme dans le pays.
Certes le gouvernement Jomaa a enregistré plusieurs succès sur les Jihadistes. Le prochain gouvernement, issu des élections du 26 octobre, ne manquera pas de poursuivre l'action de son prédécesseur dans ce domaine. Mais afin d'éradiquer le terrorisme, la bataille ne peut pas être uniquement sécuritaire. Elle est aussi économique et sociale, car ce fléau se nourrit de la misère des populations.
C'est dire que la prochaine étape du pays sera essentiellement de nature économique. Or, le nouveau gouvernement va se trouver devant des caisses quasi-vides et des promesses extérieures non tenues ou conditionnelles. Que pourra-il faire pour faire sortir la Tunisie de l'ornière, s'il ne dispose pas pendant cinq ans de 155 milliards de Dinars, selon les estimations du Programme économique et social de «Nidaa Tounès»? Les experts de ce Parti considèrent que de ce montant, 125 milliards devraient être investis durant cinq ans. Ils pensent que grâce à la stabilité politique, au maintien de la sécurité, et à l'existence de plusieurs projets de développement dont les dossiers sont prêts après des études approfondies, l'épargne nationale publique et privée pourrait dégager cent milliards, et les 25 milliards restants seraient fournis par des investissements directs étrangers.
Il reste 30 milliards pour faire face pendant cinq ans au service de la dette, à la reconstitution d'un matelas de devises, et au financement du déficit budgétaire. En raison de la situation financière actuelle de notre pays, ce montant ne pourrait être que d'origine étrangère. Est-ce que la Tunisie pourra alors trouver auprès des pays amis ces 30 milliards de dinars, soit environ 17 milliards de dollars pour la période 2015 - 2019?
En 2011, les pays du G8, tout en réaffirmant leur appui aux jeunes démocraties tunisienne et égyptienne, n'avaient pas pris d'engagements financiers au nom de leurs gouvernements; ils avaient simplement appelé les Banques multilatérales à fournir 20 milliards de dollars au profit de l'Egypte et de la Tunisie pour la période 2011 – 2013. Il nous semble qu'une telle position est aujourd'hui inappropriée, en raison de l'aggravation de la situation économique et sociale de notre pays d'une part, et de l'irruption du terrorisme d'autre part.
En effet, les prêts qui seraient proposés par ces Banques endetteraient davantage notre pays, dont le volume d'endettement est arrivé à son seuil critique. De plus, certaines conditions de ces Banques ne nous semblent pas actuellement applicables. A titre d'exemple, ces institutions financières demandent que les crédits budgétaires alloués aux Caisses de compensation soient supprimés ou tout au moins diminués d'une manière significative. Or, toucher aux subventions que ces Caisses accordent aux produits de première nécessité, au moment où le niveau de vie de la population est au plus bas, entrainerait des désordres et des révoltes qui risqueraient d'ouvrir la voie aux islamistes extrémistes, partisans de Daesh. Ce serait la fin de la démocratie dans un pays considéré actuellement dans le monde comme une lueur d'espoir pour son environnement régional et arabo – musulman. Ce serait aussi un grand succès pour l'idéologie terroriste islamiste.
Les Etats Unis ont eu dans leur histoire à endiguer le déferlement d'une autre idéologie: le communisme. Ils ont engagé 300.000 de leurs soldats pour arrêter l'invasion de la Corée du Sud par la Corée du Nord communiste. Mais ils savaient que les solutions militaires n'étaient pas suffisantes pour contenir la propagation de l'idéologie communiste. Ils ont imaginé ce qui est convenu d'appeler le «Plan Marshall». Ils ont consacré dans ce cadre, entre 1947 et 1951, en faveur de 16 pays européens, plus de 13 milliards de dollars, dont 85% à titre de dons. Le montant total de cette aide correspondrait selon les experts financiers, entre 130 milliards et 230 milliards de dollars en 2012. C'était une somme très importante. Mais le «Plan Marshal» a atteint incontestablement ses objectifs.
Actuellement, une coalition menée par les Etats Unis, est entrée en guerre contre Daesh, qui lève l'étendard de l'idéologie extrémiste islamiste. Washington y finance ses frappes aériennes. Un expert au Centre américain pour l'évaluation stratégique et budgétaire (CSBA), en évalue le coût entre 2,4 et 3,8 milliards dollars par an. Et tout semble indiquer que la lutte contre Daesh sera longue et coûteuse, car ses ramifications sont nombreuses et disséminées partout dans le monde.
En Tunisie par exemple, elles sont représentées par des combattants qui se terrent dans des montagnes difficilement accessibles ou dans des cellules dormantes, attendant des occasions propices pour accomplir leurs forfaits.
Aussi, pensons-nous que pour éliminer définitivement l'idéologie « daéchienne », la coalition internationale ne doit pas se limiter dans l'action militaire; car là encore, et comme c'était le cas après la deuxième guerre mondiale, l'aide économique pourrait être éminemment efficace. C'est pourquoi un nouveau « Plan Marshal » me semble nécessaire, et notre pays devrait en être le premier bénéficière. Avec les quelque 17 milliards de dollars qui lui seraient octroyés en tant que dons pour les années 2015 à 2019, et qui complèteraient ses moyens propres, la Tunisie serait en mesure de barrer définitivement la route à l'organisation Daesh et à ses affiliés, tout en consolidant sa jeune démocratie.


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