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Tunisie- La catastrophe économique pour les Nuls
Publié dans Business News le 25 - 09 - 2013

« Profiter de la pénurie pour augmenter les prix mène tout droit en enfer. Déjà à Rome, les spéculateurs étaient condamnés à la lapidation ». Selon l'approche exprimée dans cet extrait du livre « L'économie pour les Nuls », le gouvernement d'Ennahdha ira probablement en enfer. Pourquoi ? La réponse est toute simple et elle est vécue chaque jour que Dieu fait : l'économie tunisienne sombre dans les abysses d'une crise jamais connue, même pas du temps des « dictateurs ».
Cela fait deux années que cela dure, et cela dure encore. Aucune des bouées de sauvetage jetées jusqu'ici aux gouvernants, notamment de l'extérieur, n'a su remettre sur pied ne serait-ce qu'un seul secteur économique. Faut dire que les bouées de sauvetage envoyées à la Tunisie ne mènent pas à bon port, par surcroît, sur fonds de stratégie économique aux abonnés absents et des plans de « sauvetage » foireux.
Et puis, les tractations politiques ne sont de repos pour personne. Le contribuable, asséché par les réalisations économiques du meilleur gouvernement de toute l'histoire, ne sait plus où donner de la tête et encaisse ainsi les augmentations des prix, la baisse de son pouvoir d'achat et l'augmentation des taxes. Ce contribuable a l'air de s'y connaître bien mieux en politique qu'en économie, sinon comment expliquer l'absence de réaction face à toutes les aberrations économiques que nous fait subir le gouvernement islamiste ? Voici donc, la catastrophe économique pour les Nuls.
Trois volets économiques que nous abordons ci-dessous pour dépeindre avec des couleurs primaires le paysage économique actuel.
Le premier volet concerne la croissance économique et le déficit budgétaire. Le taux de croissance au titre de l'année 2013, sera établi à hauteur de 3%. En comparaison avec l'année de référence qu'est 2010, soit avant l'avènement de la révolution, ce taux était fixé entre 4,5% et 5%. Toutefois eu égard aux dégâts de l'année 2011 où une contraction du PIB de l'ordre de 1,9% a été enregistrée, la barre des 3% constitue une véritable reprise de croissance.
Mais attention ! Le spectre du terrorisme et de la violence politique instaure une instabilité sécuritaire dont l'impact sur la croissance économique est de premier ordre. C'est que la Tunisie en a connu des assassinats politiques et des attaques terroristes en cette année 2013 ! D'ailleurs, la première réaction économique à la suite de ces tragiques événements, s'est manifestée au travers de la chute du Tunindex (indice de la Bourse de Tunis), une chute spectaculaire de -1,80%. De ce fait, et bien que l'année 2012 ait marqué la reprise économique avec 3,6% de taux de croissance, celle de 2013 marquera une nouvelle rechute.
Quant au déficit budgétaire, il représente une véritable plaie. A fin 2013, le ministre des Finances, a déclaré que le taux du déficit sera de 7%, ce qui demeure sous-contrôle. Faux ! D'après des experts économiques, le déficit budgétaire de cette année oscillera entre 10 et 11%. Quand bien même, nous aimerions accorder le bénéficie du doute et adopter le chiffre de 7%, le déficit budgétaire aura quasiment doublé en glissement annuel : en 2012, il s'est établi à 4,8%. Sachant que le déficit budgétaire signifie que l'Etat dépense plus ce qu'il ne reçoit (les recettes hors remboursement d'emprunt sont inférieures aux dépenses hors emprunt), cela implique que les caisses de l'Etat ont un creux d'environ 10% à remblayer. Sous l'hémicycle, le montant de 5,1 milliards de dinars a été annoncé pour situer le niveau du déficit budgétaire. Pis, un économiste parle même d'un déficit de 10 milliards de dinars au titre de l'année 2014.
Le deuxième volet concerne l'endettement extérieur de la Tunisie. Pour l'année 2013, la dette extérieure du pays a atteint les 46% du PIB selon les différentes déclarations du ministre des Finances. Par moment, ce taux flirte avec les 47%, mais tant que le seuil des 50% n'est pas franchi, le ministère des Finances ne se fait pas encore de cheveux blancs. Ne pouvant trop accorder de crédit et de confiance au patron des Finances, on a couru aux nouvelles auprès d'experts en économie. Mais les nouvelles ne sont guère bonnes : selon Mourad Hattab, le taux d'endettement de la Tunisie sera de 180%, soit 27 milliards de dollars de dettes extérieures à fin 2013.
Le pays s'est endetté jusqu'au cou pour se permettre un budget additionnel, en d'autres termes pour pouvoir financer les dépenses du gouvernement. Mais le fait est que le remboursement de ces dettes devra absolument passer par le contribuable, ce sera à lui et à lui seul de payer la dette extérieure de la Tunisie sans en réaliser une once de profit. Petit rappel au passage : l'une des plus grosses et encombrantes dépenses de l'Etat est celle de l'Assemblée nationale constituante : 35 millions de dinars soit près de 120 mille mois le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti). Et le compteur n'a pas fini de marquer…
Ce qui dérange concrètement dans cette histoire d'endettement ce sont deux choses de la plus haute importance : la première consiste en la nature de la dette, elle est à caractère consommatif, ce qui signifie qu'il n'y aura pas de retour d'argent en guise de rendement sur investissement si cette dette avait été employée dans la création de projets et non pour le financement des dépenses de l'Etat.
La deuxième est en rapport avec la chute du dinar tunisien sur le marché des devises, une chute record de 10,5%, sachant que plus le dinar se déprécie, plus le remboursement de la dette va coûter les yeux de la tête au gouvernement, ou plutôt au contribuable. Ce dernier ne recevra pas de lettre de crédit de la part de la Banque Mondiale ou du FMI auprès desquels le gouvernement de la Troïka s'est noyé dans les prêts, mais devra boire le calice jusqu'à la lie au travers de mesures douloureuses pour s'acquitter de la dette.
Le troisième volet touche à l'inflation. Cette dernière traduit l'accroissement des prix de manière continue et généralisée ce qui correspond à une baisse durable de la valeur de la monnaie du dinar. A fin décembre 2010, le taux d'inflation était de l'ordre de 4,4%, un taux raisonnable qui prouve une certaine maîtrise des prix des produits de consommation. A fin décembre 2013, le taux d'inflation s'établira à 10%, soit le double en l'espace de trois ans.
Cela fait des mois que des économistes, que l'on traite d'alarmistes, pessimistes et contre-révolutionnaires, n'ont eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme. L'économie nationale va mal, se porte très mal de jour en jour et ce à cause de la politique foireuse d'un gouvernement inconscient des dangers que pareille stratégie peut engendrer sur les tissus économiques et, par ricochet, sur la bourse du contribuable. Aujourd'hui, la Tunisie est au bord de la faillite et les politiques laissent faire, trop occupés à s'arracher les droits aux sièges de pouvoir. Nadya B'CHIR


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