En se retirant de la course à Carthage à quelques jours du scrutin, Mustapha Kamel Nabli a mis du temps pour comprendre qu'un candidat indépendant n'avait aucune chance de remporter une élection de cette envergure, ni même d'y faire bonne figure. Pourtant, MKN y croyait tellement qu'il avait demandé à Béji Caïd Essebsi de se retirer, arguant du fait qu'il avait plus de chances de remporter les élections. Le voilà édifié. Son retrait lui a au moins évité une défaite cuisante car il n'est jamais parvenu à décoller dans les sondages bien qu'il ait mené une campagne propre et intelligente si l'on excepte l'impair du bulletin de santé qu'il a cru bon d'exhiber lors de la présentation de sa candidature alors que rien ne l'y obligeait. La bipolarisation entre CBE et Marzouki qui a laminé les autres candidats et qu'il invoque pour justifier son geste n'y est pour rien. Ce qui a fait surtout défaut à Nabli, c'est l'argent, le nerf de la guerre, et une puissante machine électorale. Carthage, ce sera donc dans quelques années. En attendant, il serait bien inspiré de faire son profit de l'expérience qu'il a acquise au cours de sa campagne électorale et de se redéployer en conséquence. Reste à savoir, si ce retrait va avoir une conséquence sur les résultats des élections. Dans une conférence de presse, Nabli s'est contenté de critiquer Moncef Marzouki tout en précisant qu'il ne se retirait pas en faveur de Béji Caïd Essebsi. Il est certain qu'un appui franc et sans équivoque en faveur du candidat de Nidaa Tounès aurait été d'un grand apport pour celui-ci. Ce n'est pas le cas. L'électrochoc attendu n'aura donc pas lieu et le geste de Nabli restera isolé. Néanmoins une grande partie des électeurs qui s'apprêtaient à voter pour lui pourraient bien reporter leurs voix sur Caïd Essebsi. Lire aussi Mustapha Kamel Nabli : un retrait des présidentielles en cri d'alarme
