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Le Prix Nobel à la Tunisie : Un temps pour les louanges et un temps pour les critiques
Publié dans Leaders le 11 - 10 - 2015

Par Aïcha Gaaya, Paris - Une fois de plus, la Tunisie a créé la surprise. Défiant les pronostics et contredisant celles et ceux qui érigeaient Angela Merkel ou le Pape François en grands favoris, le quartette du dialogue national tunisien a tiré son épingle du jeu en remportant le prix Nobel de la paix.
Spirale de l'autocritique ou spirale de l'autosatisfaction
Les premières questions ont été d'ordre sémantique, ou plutôt orthographique. Ecrit-on « quartet » ou « quartette ». Une fois la réponse à cette question de forme apportée, il s'agissait pour la plupart de comprendre, sur le fond, de qui était composé ce groupe protéiforme et hétéroclite, réunissant l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) et l'Ordre national des avocats. Mais qui est donc cette alliance, m'ont demandé des amis peu familiers avec la cuisine politique interne tunisienne ?
Au-delà de la vague de soutien qui a déferlé sur les réseaux sociaux de la part de responsables politiques et d'internautes, nombreuses étaient les critiques et les fustigations provenant de certains tunisiens empreints de désillusions, de cynisme ou de fatalisme. Alors oui, certes, il y a un temps, quasi continu, pour la critique constructive et les invectives. Mais il y en a un autre, bien plus rare, duquel il faut également savoir jouir : le temps des louanges. L'auto-flagellation qu'aiment souvent s'infliger les tunisiens aurait pu connaître une trêve salutaire, l'espace d'une journée, l'espace d'un instant, historique.
En effet, après la soumission de la lettre de candidature pour ce prix tant convoité le 20 janvier 2015 par le président Béji Caïd Essebssi[1], rares sont celles et ceux qui ont sincèrement cru à une possible victoire. En effet, ce prix paraît asynchrone par rapport aux évènements qui animent et agitent actuellement la Tunisie, et cette distinction apparaît pour certains comme une sorte d'anachronisme.
Les analyses des phénomènes et évènements politiques, économiques ou sociaux liés à la Tunisie sont-elles condamnées à suivre la spirale de l'autocritique perpétuelle d'une part ou de l'autosatisfaction démesurée de l'autre ?
Un temps pour les louanges
Qu'importe à vrai dire : les temps des procédures de comités comme celui décernant le prix Nobel de la paix et de l'actualité sont rarement concomitants. Mais il faut cependant souligner qu'en ces temps troubles, une telle nouvelle est une véritable bouffée d'oxygène, qui suscite un redoublement d'énergie pour garder le cap, dans une région traversée par les troubles politiques et sociaux. À un moment où la Tunisie s'est vue endeuiller par des actes odieux (assassinats politiques et tentatives d'assassinats, attentats au Bardo et à Sousse), pouvoir évoquer ce pays pour ses acquis ne peut que consolider sa verve et sa détermination à poursuivre ce chemin escarpé vers les acquis démocratiques. Et potentiellement encourager ses partenaires économiques et alliés politiques à soutenir un pays qui tente de s'extirper du marasme économique dans lequel il est empêtré, en remettant la valeur confiance sur la table. Investisseurs et entrepreneurs internationaux ou locaux prêteront peut-être un regain d'intérêt aux opportunités qui s'offrent à eux.
Pourtant toujours prompts à titrer sur les difficultés rencontrées par la Tunisie, rares sont les quotidiens français à avoir fait leur couverture sur cet événement historique. Il fallait faire preuve de patience pour trouver dans son kiosque à journaux habituel la Une qu'on pourrait garder dans ses tiroirs et qu'on pourrait montrer fièrement à ses enfants dans plusieurs années.
Un temps pour les critiques
« Ne prête à la louange qu'une oreille ; ouvre les yeux à la critique ». Le conseil d'André Gide est trivialement exact. Bien sûr, les chantiers qui attendent ce pays sont titanesques : lutte contre le terrorisme - intérieur, à l'heure où la Tunisie érige un mur avec la Libye, pensant limiter le risque terroriste alors que tous les actes perpétrés sont le fruit de nationaux, engendrant ces enfants prêts à commettre un parricide - lutte pour le développement économique et régional, lutte contre la corruption qui gangrène le pays, lutte pour l'enracinement des libertés individuelles.
Mais peut-être que le fil rouge de cette construction démocratique, qui ne peut se faire sans heurts, sans bringuebalements sociaux et politiques, est en réalité l'espoir pour les générations futures. Peut-être construisons-nous, à force de vigilance, une histoire que nos enfants et petits-enfants apprendront et étudieront dans les livres avec un sentiment de fierté. Peut-être que la société civile, saluée par le biais de ce prix, a compris que son rôle de contre-pouvoir est clé, et marche main dans la main avec l'autocritique exacerbée. Sûrement à juste titre.
Mais à cet esprit critique, peut-être pouvons-nous, l'espace d'un court instant, accorder un répit pour reprendre son souffle afin de mieux accomplir ce qu'un autre prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai, jeune mais ô combien édifiante de sagesse affirmait « bâtissons notre avenir dès à présent, et faisons de nos rêves la réalité de demain » [traduction de l'auteur] [2]
La journée de trêve étant écoulée, retournons au travail.
Aïcha Gaaya
[1] Lien vers la lettre envoyée en janvier 2015 au comité pour le Prix Nobel de la paix : https://www.facebook.com/Presidence.tn/photos/a.281368748587856.67418.271178572940207/969827156408675/?type=3&theater
[2] « Let us make our future now, and let us make our dreams tomorrow's reality », Malala Yousafzai


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