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Attentat de Tunis : Il s'appelait Jamel
Publié dans Leaders le 25 - 11 - 2015

Il venait à peine de rentrer de Suède où il avait fait partie de l'équipe sécuritaire qui y escortait le président Béji Caïd Essebsi lors de sa visite officielle. De Stockholm et d'Uppsala, il n'avait presque rien vu, en dehors des lieux officiels et des cortèges, lui qui aurait tant espéré faire ce voyage et aimé découvrir ce pays. Il ne savait pas que c'était sa dernière mission à l'étranger. Jamel (à droite sur la photo) est l'un des valeureux agents de la Sécurité présidentielle tombé, parmi les 12 victimes déplorées, sous l'explosion du bus qui devait le conduire mardi soir au Palais de Carthage, prendre sa vacation. Une vacation de nuit qui s'annonçait paisible, malgré le froid. A chaque jour, son affectation et lot d'effort, la vigilance est toujours en alerte.
Selon les principes de rotation et les nécessités de services, les missions changent de lieux, de personnes à escorter, des évènements à sécuriser. Jamel en avait fait le tour. Carthage, la Kasbah et le Bardo, les présidents Caïd Essebsi, Essid et Ennaceur, et avant eux, Mebazaa, Marzouki, Jebali, Laareyedh, Jomaa et Ben Jaafar, et des leaders de tous bords : Ghannouchi, Chebbi, Hammami, Bouchamaoui, Abbassi et tant d'autres : il avait veillé sur leur sécurité. Sa profession est d'escorter, c'est-à-dire d'anticiper tout risque, protéger, dissuader, s'interposer si nécessaire, défendre. Plus qu'une profession où il excelle, qu'un métier qu'il accomplit avec dévouement et loyauté : une mission.
C'est son choix ! Et son mérite ! On ne rejoint pas la Direction générale de la Sécurité présidentielle et la Protection des personnalités officielles par hasard. On y réfléchi, mesurant l'ampleur des exigences, on s'y prépare pour réussir l'entrée et on s'y dévoue pour mériter le maintien. La sélection est rigoureuse et continuera à se faire chaque jour tout au long de la carrière. Jamel fait partie de ce corps d'élite, conjuguant les compétences techniques et professionnelles avec une grande probité et de hautes valeurs. Tout comme ses camarades d'arme.
En Suède, Jamel avait eu un rapport particulier avec la mort. Prémonitoire. Parmi les tâches dont il avait la charge, il devait s'occuper du cadeau personnel que le président Caïd Essebsi a prévu pour la famille de l'ancien Secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjöld
Les deux hommes se connaissaient de longue date et ont vécu ensemble une séquence mémorable de la guerre de Bizerte, en juillet 1961. Venu de New York s'enquérir de la situation, il était conduit par BCE sur la ligne du front où des soldats français leur ont interdit avec beaucoup d'arrogance l'entrée de la ville. L'image fera le tour du monde. Hammarskjöld ne se laissera pas faire et dénoncera l'attitude française dans un rapport au Conseil de Sécurité qui lui attirera l'ire du ministre français des Affaires étrangères, Couve de Murville. Quelques semaines après, le secrétaire général de l'ONU périra dans un accident d'avion, non-encore élucidé à ce jour, entre le Congo et l'Afrique du Sud.
En visite en Suède, Béji Caïd Essebsi avait tenu à rendre hommage à cette grande figure amie de la Tunisie et demandé à se rendre, dans sa ville natale Uppsala pour se recueillir sur sa tombe. Ce qu'il fera, accompagné du Roi Carl VI Gustave, et en présence des autorités locales et de la famille du défunt. Puis, au Château d'Uppsala, où le père d'Hammarskjöld avait exercé en tant que gouverneur de la province, il recevra longuement ses proches et les dirigeants de sa Fondation. Ce jour-là, Jamel était heureux de tendre aux chargés du Protocole, ce cadre portant la photo historique prise, il y a plus de 53 ans, à Bizerte. Ca sera sa dernière tâche publique, avec une forte symbolique d'hommage à des martyrs.
Jamel et ses compagnons d'armes de la Garde présidentielle tués par les terroristes à Tunis, font partie de nos martyrs.


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