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La Tunisie de 1956 à 2016 : de la culture du « travail d'abord» à celle du « salaire d'abord»
Publié dans Leaders le 29 - 03 - 2016

Avant de vous dévoiler mes propres graphiques chiffrés sur la Tunisie (comment elle a évolué depuis son indépendance en 1956 à nos jours), je vous livre quelques réflexions personnelles.
A travers ces quelques graphiques simples, on voit, en effet, que l'évolution globalement vertueuse de l'économie des années 1956-2010 (hors donc les aspects politiques négatifs : répression, dictature, contrebande, corruption) a commencé à s'inverser depuis 2011 (en raison justement de l'aggravation de certains travers anciens, dont notamment la corruption et la contrebande et l'apparition de nouveaux, dont la mauvaise gestion et l'anarchie).
La plupart des observateurs tunisiens indépendants sont d'accord sur cette évolution négative alors que le pays est entré dans un tournant vivifiant : une démocratie (sans frein) avec l'avènement d'une centaine de partis politiques (contre deux seulement en 1956 et une dizaine en 2010), liberté d'expression totale, liberté de manifestation populaires et libertés syndicales… Mais sur le plan des libertés de croyance, on assiste à un net recul, avec des mouvements radicaux tolérés pour ne pas dire encouragés par l'une des composantes majeures de la vie politique nationale : ses courants islamistes, marginaux chez nous depuis des siècles, veulent subitement imposer leur mode de vie à l'ensemble du peuple tunisien. Un peuple pourtant connu pour sa modération, son réformisme, son ouverture sur l'Occident et son pragmatisme. Les courants moyenâgeux soutenus officieusement par nos « amis » des pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et du Qatar, veulent mettre fin au malékisme plus que millénaire adopté et adapté par la Tunisie à ses propres traditions et cultures. Cette tentative d'imposer le wahhabisme aux Tunisiens n'est pas la première dans notre histoire : au XIXe siècle, le guerrier Ibn Saoud, en pleine ascension, a envoyé une lettre menaçante au Bey de Tunis pour lui enjoindre de se soumettre... Lettre traitée avec mépris. Mais ce sujet nous égare loin…
La première République, sous le règne de la dictature éclairée de Habib Bourguiba (1956-1987) suivie par la dictature perverse de Zine el Abidine ben Ali (1987-2011), a pu transformée la Tunisie : d'un pays rural en 1956 à un pays "économiquement" développé (avec l'objectif de Ben Ali d'instaurer la convertibilité du dinar en 2015). Mais Ben Ali n'est pas arrivé, comme il le souhaitait, à battre le record de longévité de Bourguiba au pouvoir (31 ans). L'accroissement manifeste des inégalités et des injustices sous son règne ont entrainé sa chute brutale, comme celle avant lui du Roumain Ceausescu (1989).
Aveuglé par un pouvoir sans frein, Ben Ali a succombé à sa propre cupidité et à celle de son entourage familial. Sa police ne pouvait plus contenir la révolte de tout un peuple à partir de décembre 2010. Je dis bien révolte, et pas révolution...
Car Bourguiba en avait connues des révoltes, il a su les surmonter : en 1968-1969 (la paysannerie et l'aristocratie terrienne se soulèvent contre la collectivisation des terres agricoles), puis en 1972 (les étudiants protestent contre la mainmise du parti unique, notamment lors du "samedi noir" du 5 février), ensuite en 1978 (c'était au tour du syndicat ouvrier de manifester son hostilité face à la politique « libérale » de Hédi Nouira, notamment lors de la grève générale du 26 janvier, le "jeudi noir"), ensuite en 1980 (attaque de la ville minière de Gafsa par commando tunisien entrainé en Libye et armé par le colonel Kaddafi, le 27 janvier) et, enfin, en décembre 1983-janvier 1984 (les émeutes du pain, dont le prix allait être doublé par une décision abrupte de Mohamed Mzali).
Bourguiba a su, à chaque fois, remonter la pente, faire le dos rond et surtout parler à son peuple avec sincérité : on m'a induit en erreur… Il annulait les décisions injustes et le peuple se remettait aussitôt au travail...
Hélas, le dernier coup lui sera fatal : il sera asséné par les intégristes du Mouvement de la tendance islamique (MTI), fondé par Rached Ghannouchi, au pouvoir depuis 2011… Pour mater la violence islamiste, Bourguiba fit appel à "son bras de fer", le général Ben Ali, qui ne tarda pas à le chasser indignement de Carthage (7 novembre 1987).
Mais Ben Ali saura poursuivre la politique économique de Bourguiba, mais ne tardera pas à scier une à une les branches sur lesquelles Bourguiba étaient assis : la popularité (sauf à la fin de son règne, une fin minée par les comportements serviles et malsains de son entourage immédiat), un bon système éducatif, un bon système de santé et surtout une intégrité exemplaire.
Sous Ben Ali, la vitrine tunisienne de la « croissance économique » (une moyenne de 5% par an) et du développement (infrastructures modernes et bâtiments luisants). Cette « vitrine » cachait de plus en plus le carcan policier et la chape de plomb qui pesaient sur les Tunisiens. Les familles Ben Ali et Trabelsi rivalisaient à qui mieux mieux dans l'accumulation des richesses et le détournement des lois en leur faveur. Lui et ses familles prenaient soin de ne pas toucher le « petit peuple » (la fameuse classe moyenne) et de ménager les riches (seulement ceux qui acceptaient de un lourd tribut pour avoir la tranquillité). Le pillage de l'économie nationale n'épargnait aucun secteur. Grâce à des ministres serviles et une justice à leurs bottes, grâce à une ribambelle d'avocats et de rabatteurs véreux). Jusqu'au jour où tout bascula.
Dépourvu du flair et de la sagesse de Bourguiba, Ben Ali ne comprit pas le message. Il n'a pas pu balayer autour de sa porte : sa mafia le tenait, en fait, à la gorge... Il prit la fuite, suivi par les plus grosses fortunes de son entourage.
Le peuple, occupé par sa révolte joyeuse, ne s'est aperçu de rien sur le moment. Et, à ce jour, hélas, la « révolution » n'a pas fait le ménage comme il se doit. C'est pourquoi je ne la considère que comme une « révolte ». Les dirigeants ont certes changé, mais les nouveaux n'ont pas placé, comme Bourguiba en 1956, l'intérêt du peuple en avant. La priorité pour les uns était de se servir des « indemnités » (pour la répression ancienne) et pour les autres de jouir du pouvoir. Des indemnités qui restent à ce jour un mystère : combien, à qui, comment, pourquoi ? Les familles des martyrs et des fellaghas de l'indépendance n'ont jamais, à ce que je sache, demandé « réparation », tout comme les vrais militants de la gauche (les Perspectivistes des années soixante). Pourquoi, les Islamistes, qui ont utilisé la religion à des fins politiques, se sont-ils arrogés le droit de se faire « rembourser » les années de prison et de tortures ? Pourquoi, ne l'ont-ils pas fait de façon transparente et publiquement ? Dieu seul le sait. Mais les gens du peuple savent, dans chaque ville, qui a acheté ou construit en toute vitesse des villas et des immeubles à coup de milliards (de nos millimes).
J'ai redit révolte. Car s'il s'agissait d'une révolution les choses ne se seraient certainement pas passées ainsi. Après la révolte, des "politiciens" et des "opportunistes" de tout bord ont accaparé la victoire du peuple et proclamé une « révolution », annoncé une deuxième République et instauré des "Ligues de protection de la révolution". Parmi eux, on trouve des apparatchiks sauvés de l'ancien régime et des ex-opposants rentrant fringants d'un exil doré à Londres ou à Paris.
Au lieu de reprendre le travail, en mettant fin à la dictature et en emprisonnant les corrompus, les dirigeants d'un « régime provisoire » ont choisi, par bêtise et incompétence, de tout mettre à plat : la Constitution et les institutions ont ainsi été broyées, les prisons ont été vidées (y compris des bandits de grand chemin et des terroristes islamistes) et les services de sécurité et de renseignement anéantis...
L'anarchie pouvait dès lors s'installer, les profiteurs s'en donner à coeur joie et les intégristes s'entrainaient (à faire du sport) dans les montagnes… Le provisoire durera plus de trois ans. Pour les "élus" du peuple plus le provisoire durait, plus leurs émoluments grandissaient, plus les opportunistes s'enrichissaient et mieux les malins infiltraient les rouages de l'administration, de la justice et de la police (à toutes fins utiles).
Seule l'armée échappera à ce vaste chambardement de la société et des bonnes règles de conduite et de gestion. Elle sera le premier pilier du non basculement de la Tunisie dans une deuxième République islamique. Le deuxième pilier sera lui aussi solide et d'une ténacité surprenante : l'avènement d'une société civile moderne, qui tire son enracinement de l'héritage bourguibien (servir la Patrie et non se servir). Les deux forment un barrage inexpugnable contre les suppôts d'un mouvement terroriste moyen-oriental d'inspiration faussement islamique. Je ne trouve nulle part écrit dans le Coran qu'Allah a autorisé ses adeptes de tuer pêle-mêle des êtres innocents, des femmes, des hommes, des vieillards, des bébés, des enfants, des musulmans et des non musulmans.
Fortes de ces valeurs ancestrales, la Tunisie pourra s'en sortir. Elle a besoin plus que jamais d'un gouvernement fort, compétent et intègre pour rétablir la sécurité et les équilibres économiques et sociaux : mettre fin à l'anarchie qui s'est emparée de la majorité des Tunisiens qui, dans un sursaut de survie, se débrouillent comme ils peuvent ; réduire l'économie parallèle qui est en passe de surpasser et de tuer l'économie formelle ; remettre les grands secteurs économiques en marche (phosphates et industries chimiques, usine de cellulose –alpha etc.), relancer le tourisme (revaloriser et vulgariser le patrimoine, méconnu de la majorité des Tunisiens), reprendre une politique de travaux publics au profit des régions de l'intérieur (routes, eau, électricité, santé), dynamiser les économies locales : les PME, agriculture, pêche) en réduisant les fardeaux fiscaux et administratifs (après 2011, les taxes se sont multipliées pour renflouer les caisses de l'Etat)…
La culture du « travail d'abord » devrait être notre « drapeau » (en plus du rouge et blanc). Et pas la culture du « salaire d'abord ». Il y va de l'intérêt de la Nation. Le gouvernement devrait, avec l'aide de la Banque centrale, rebâtir une stratégie économique et financière à même de remettre le pays au devant de la scène maghrébine et méditerranéenne. Mais, pour cela, il nous faut une Assemblée nationale (des Représentants du peuple) à la hauteur des enjeux, et non au ras des pâquerettes (on discutaille plus qu'on légifère, en attendant le train du progrès file devant nous…). Il faudrait aussi une Justice à la hauteur pour punir et sanctionner les hors-la-loi, quels qu'ils soient.
Nous étions, sous feu Hédi Nouira, précurseurs dans de nombreux secteurs et domaines. Nous avons su garder de l'avance même sous le règne de Ben Ali. Mais, depuis, notre pays recule. Nos banques et nos entreprises ne brillent plus par leur excellence (je ne parle pas de ceux qui font une course effrénée aux profits).
Certes, le pouvoir actuellement en place ne sait plus où donner de la tête : insécurité intérieure, terrorisme, contrebande, revendications sociales et régionales tous azimuts... Que dire du premier gouvernement de Bourguiba en 1956 ! Aujourd'hui, la Tunisie a besoin d'un sursaut majeur, d'un grand visionnaire honnête et courageux, qui ne manquera certainement pas d'être soutenu par un peuple à bout de souffle !
L'évolution en chiffres
Dès sa prise du pouvoir en mars 1956, en tant que chef de gouvernement, puis en juillet 1957 en tant que président de la République (désigné par l'Assemblée constituante, il ne sera élu au suffrage universel qu'en novembre 1959), Bourguiba a mis la Tunisie en ordre de marche, sur la route d'un progrès qu'il savait très long et qu'il baptisait "le combat suprême" (d'où le surnom qu'on lui donna de "combattant suprême" : le combat contre la pauvreté, contre l'analphabétisme, l'obscurantisme.
Il donna à son gouvernement plusieurs défis à relever à la fois : des écoles et des dispensaires partout, de l'eau potable et de l'électricité aussi loin que possible. En 1956, l'espérance de vie à la naissance dépassait à peine les 51 ans, le taux de scolarisation des enfants (de 6 à 14 ans) atteignait à peine 30 % dans les villes et 4 % dans les campagnes, l'accès à l'eau potable était disponible pour seulement 9 % de la population, l'analphabétisme touchait 85 % et le nombre de chômeurs était estimé à 700 000 (deux actifs sur trois)... Savez-vous qu'il n'y avait alors que 548 médecins en exercice (dont 189 Tunisiens) ? Ils seront près de 3 000 à la fin de 1987. Le nombre d'écoles primaires était seulement de 121. Il sera multiplié par trente. Et le nombre de lycées qui était de 63 sera multiplié par dix. Même décuplement pour le nombre d'étudiants (2 300 en 1957), pour la consommation d'électricité par habitant et par an (55 kWh à plus de 600). Les exportations de vin en 1958 représentaient le cinquième de nos ventes totales à l'étranger, elles tomberont à moins de 1 % en 1987. C'est dire la transformation profonde de la société sous le règne de Bourguiba (les « trente glorieuses »).
Bourguiba laissa à son successeur un pays debout, même s'il était affaibli par les premières violences islamistes (attentats contre deux hôtel de tourisme en août 1987). Mais Ben Ali laissa un pays miné par les inégalités et gangrené par la corruption. La prospérité apparente (croissance économique moyenne de 5% par an) et l'augmentation régulière du revenu par habitant cachaient mal des inégalités entre les individus et entre les régions. Sous Bourguiba, la valeur du dinar est restée forte : pour avoir un dinar, il fallait donner deux dollars américains. A partir des années 1980, la dépréciation de la monnaie nationale sera régulière : aujourd'hui, il faut donner deux dinars pour avoir un seul dollar.
Notre tourisme est moribond (à cause des attentats). Et nos industries malades (à cause des grèves incessantes). La production globale de richesses économiques n'a cessé de baisser depuis 2011 : une régression nette du Produit intérieur brut (PIB) de 1,9 % en 2011, suivie par une remontée « provisoire » en 2012 à +3,7%, puis une rechute à seulement +0,5% en 2015. On compte redresser la courbe en 2016 (+2,5%), en sachant qu'il nous faut au moins 7 % pour commencer à résorber le chômage et absorber les nouvelles vagues de primo-demandeurs d'emploi.
Pour cela, il faut arrêter la sortie des capitaux tunisiens (qui s'investissent au Maroc et même au Brésil) et les canaliser dans des secteurs productifs et employeurs (et pas seulement dans l'immobilier). Il faut également retenir les investisseurs étrangers qui faisaient notre fierté. Le fléau du chômage, source de tous les mécontentements et des dérives meurtrières, touche aujourd'hui plus de 700 000 personnes (autant qu'en 1956), dont plus de 240 000 diplômés de l'enseignement supérieur. Il faut rétablir la confiance. Il faut, il faut…
Sources : BCT, INS, Ministères
Samir Gharbi


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