Vienne, Budapest, Tunis, Sfax... C'est une opération compliquée et complexe, préparée depuis longtemps et impliquant depuis l'étranger, un agent recruteur, un agent traiteur et, en Tunisie divers complices, a précisé le ministre de l'Intérieur Hédi Mejdoub, révélant les circonstances de l'assassinat de Mohamed Zouari, jeudi dernier à Sfax. La première séquence de la planification avait commencé le 15 juin dernier, lorsqu'une jeune fille tunisienne avait trouvé sur internet une offre émanant d'une société étrangère cherchant à créer un projet en Tunisie. Contact établi, la jeune fille était invitée, en août dernier, à se rendre pour entretien à Vienne, tous frais payés. Selon elle, son interlocuteur, lui avait indiqué qu'il s'agissait de produire des documentaires pour une chaine télévisée malaisienne (TV1) et lui a présenté une autre personne de nationalité européenne, mais d'origine arabe qui sera son vis-à-vis. Le 6 décembre dernier, elle avait été sollicitée pour se rendre de nouveau à Vienne. Son nouvel interlocuteur lui a alors précisé que le projet consiste à produire un film documentaire relatif à l'aviation et la médecine lui demandant de s'intéresser à Zouari connu pour son excellence dans les drones et lui a indiqué qu'elle sera payée 100 euros par jour, en plus des extra couvrant ses frais de déplacements et autres. Sa première mission a été de couvrir une manifestation à Smenja (dans le gouvernorat de Zaghouan) où Mohamed Zouari été présent. En récompense de son travail bien apprécié, elle a reçu une récompense d'un montant de 2000 euros. Son interlocuteur l'a chargée par la suite de partir couvrir une manifestation culturelle à Sfax où elle a rencontré Zouari. La jeune fille s'est alors présentée à lui et a pu l'interviewer et transmis l'interview à son interlocuteur. Le 12 décembre courant, elle a été contactée par son interlocuteur qui lui a demandé de fournir deux voitures de location, dont une avec porte coulissante ce dont elle a chargé deux personnes de sa connaissance qui ont conduit les deux voitures à Sfax. Consigne lui a été donnée de ne remettre ces voitures à Sfax mais de les laisser non loin d'une mosquée, sise route Menzel Chaker (en proximité de la résidence de Zouari), en laissant la clef dans la boîte à gant ou sur une roue. Il lui a demandé alors de partir immédiatement après à l'étranger. Et c'est ainsi qu'elle s'est rendue le 14 décembre (la veille de l'assassinat) à Budapest. La Police tunisienne qui l'a identifiée après le crime, est entrée immédiatement en contact avec la jeune fille. Usant de son savoir-faire, elle a su la convaincre de rentrer au plus vite à Tunis, par crainte pour sa propre sécurité. Ce qu'elle a fait, se mettant à la disposition des enquêteurs, a précisé le ministre de l'Intérieur.
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