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Communautarisme militaire : quelle place dans la société ?
Publié dans Leaders le 02 - 10 - 2017

La Tunisie traverse une triple crise, sévère et durable, à la résolution de laquelle le militaire pourrait humblement mieux contribuer, s'il saisissait quotidiennement les occasions légitimes et réglementaires, en mettant en valeur un corpus de valeurs trop peu partagées, de nos jours, dans la communauté nationale.
Une crise des valeurs, d'abord, qui fait disparaître le sens de l'intérêt général au profit d'un individualisme exacerbé et un communautarisme hermétique, tous deux générateurs de dissensions potentielles. Cette crise traduit une perte d'adhésion progressive mais inéluctable, des hommes et des femmes de la nation aux valeurs de respect et de travail ainsi qu'une incompréhension, voire un refus de toute notion de l'autorité de l'Etat.
Une crise identitaire, ensuite, qui souligne la perte de sentiment d'appartenance à une communauté nationale qui protège et rassure. Notre société semble être en effet déboussolée dans son identification et sa quête de sens dans l'action quotidienne. Ce sentiment d'appartenance ne peut se bâtir que si son élément de base, la famille, reste préservé.Or,aujourd'hui, cette dernière est sérieusement mise à mal avec le phénomène d'individualisme dans lequel les intérêts de l'individu priment sur ceux de la nation.
Une crise économique, enfin, qui est en train de mettre toute une nation à genoux.
La dégradation économique couplée à la dégradation sociale - les deux vont de pair - sont bien là.
Ce cadre morose, mais bien réel, auquel l'armée n'échappe pas complètement, traduit la problématique de la résilience nationale. Alors qu'il est de de la responsabilité de l'institution militaire, de ses hommes et de ses femmes, de protéger la nation et ses intérêts vitaux, l'armée peut apporter sa contribution au projet que représente une reconstruction progressive mais solide de la cohésion nationale qui semble faire tant défaut aujourd'hui.
Loin de vouloir jouer le rôle d'une garde prétorienne d'un sentiment national à la dérive, l'institution militaire devrait s'adapter à la société qu'elle défend et dont elle tire sa légitimité.Maisen même temps, l'armée devra garder une vision propre à l'individu et de la vie en collectivité. Cette vision constante est fondée sur la spécificité militaire qui se distingue de tout autre métier.
Le soldat accepte de mettre en danger sa propre vie. C'est, fondamentalement,cette proximité avec le danger qui demeure l'horizon indépassable du métier de soldat .Celui-ci est profondément structurant et conditionne tout un système de valeurs propres qui pourraient se synthétiser dans la notion de “frère d'armes». Un vrai ciment de ce qui pourrait paraître comme une construction théorique aux prétentions idéalistes réside dans ce fluide impalpable de la fraternité d'armes, qui unit les uns aux autres et transcende la chaîne hiérarchique.
Ainsi, Il faut aujourd'hui oser écrire qu'il existe un véritable communautarisme militaire même si ce terme est le plus souvent connoté de manière négative. A contrario des idées reçues, il apparaît que le communautarisme militaire est à considérer de manière positive, tant du point de vue de l'individu que celui de la Nation.
Cette approche ne vise pas à particulariser le monde militaire par rapport au monde civil ou de provoquer un phénomène de repli sur soi d'une armée perçue comme une microsociété qui se placerait alors à part de la nation, au détriment de l'intérêt de cette dernière.
Face à la poussée des phénomènes communautaristes aux conséquences parfois dramatiques et où les manifestations du délitement du lien social se multiplient dans l'ensemble des sphères de notre société, force est de constater que le communautarisme militaire est plutôt fédérateur et inclusif que centrifuge et exclusif. Il est, par conséquent, propice à l'épanouissement du lien social.
L'adhésion aux valeurs essentielles de la Nation se transmet d'abord par l'entraînement quotidien au service du pays .Les symboles patriotiques et l'appropriation des valeurs fondent naturellement le parcours de formation initiale du soldat. Cette adhésion s'accroît ensuite tout au long de la carrière.
L'armée en tant qu'institution, véhicule un corpus de valeurs, de savoir-faire et de savoir-être qui imprègne peu la société tunisienne. A ce titre, elle doit communiquer avec l'agora nationale afin de mettre en valeur l'expertise, le sérieux et le dévouement des hommes et des femmes qui la servent.
Evidemment, il ne saurait être question de transformer notre société en une parodie d'institution militaire force est au moins de reconnaître que cette approche de la communauté et de l'individu, toute singulière qu'elle puisse être, n'en constitue pas moins une piste de réflexion recevable.
En définitive, le terme «communautarisme militaire» conduit probablement à particulariser le monde militaire par rapport au monde civil. C'est pourquoi, il serait pertinent de revoir la manière dont les militaires, d'active, de réserve ou retraités interagissent avec leurs homologues civils, hommes et femmes publics ou simples citoyens.
Puisque nous, soldats, sommes fiers de nos valeurs,de nos traditions, de nos savoir-faire et de notre communauté soudée et solidaire, puisque nous sommes convaincus qu'ils sont une réponse possible au mal-êtretunisienambiant, diffusons-les sans honte et sans fausse modestie. Faisons-le au quotidien, auprès de nos amis, connaissances, voisins ou élus locaux. Au-delà de la simple acceptation par l'opinion de la chose militaire, il y a un enjeu de résilience nationale dont tout le monde devra certainement être conscient.


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