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Jerusalem : Donald Trump, nouveau rambo dévastateur?
Publié dans Leaders le 08 - 12 - 2017

Après avoir maintes fois renié la signature de son pays - de la COP22 à l'accord sur le nucléaire iranien, en passant par l'UNESCO, le pacte mondial sur les migrants et les réfugiés de l'ONU - voilà M. Trump enterrant le droit international avec la question de l'ambassade américaine à Jérusalem. Déni des droits des Palestiniens, auxquels il ne laisse que l'amère défaite et qu'il livre pieds et poings liés à la haine sioniste.
Le premier bénéficiaire de la lubie de Trump est Benjamin Netanyahou, sous le coup d'inculpations infamantes après six interrogatoires par la police. Mais Donald Trump ne s'oublie pas non plus: l'immense émotion et la forte indignation soulevées par sa déclaration du mercredi 6 décembre 2017 lui profitent également. Il est, lui aussi, cerné par les affaires et guetté par un « impeachment » bien plus humiliant que celui auquel a échappé Richard Nixon dit « Dirty tricks ».
Guerre aux palestiniens
«La guerre est la paix» semble être la surprenante stratégie de survie de M. Trump, stratégie empruntée au George Orwell de «1984». Mais pour un homme qui n'a jamais fini de lire un livre, «la guerre est une zone de confort» écrit Gilad Atzmon. La Corée du Nord, tout bien pesé, est capable de réduire en cendres Los Angeles ou New York. Puissance régionale, l'Iran n'est pas l'ennemi rêvé pour lancer «courageusement» une guerre contre moins fort que soi. Les Palestiniens, par contre, sont de parfaites cibles: faibles, dispersés, soumis depuis un siècle à un martyr impitoyable, ils constituent d'excellents ennemis. Surtout qu'ils ont osé s'adresser au CPI pour condamner l'occupation sioniste de leur pays ! Sus à ces Arabes, a décidé ce président qui fait les yeux doux aux racistes, aux islamophobes de tout poil et aux suprémacistes blancs américains.
Cerise sur le gâteau: M. Trump satisfait ainsi tous les évangélistes - comme son vice-président M. Michael Pence- qui soutiennent Israël car c'est là que se manifestera le Messie.
De plus, M. Trump renvoie l'ascenseur aux lobbys sionistes américains comme l'AIPAC et à Sheldon Andelson - milliardaire américain des casinos, grand ami de Netanyahou et sioniste enragé - ayant largement contribué à sa campagne électorale.
M. Trump agit comme s'il était le président des seuls suprémacistes, des islamophobes et des racistes de son électorat et non le président de tous les Américains. Un sondage de l'Université du Maryland révèle que 63% des Américains - y compris 44% des Républicains - s'opposent au déplacement de l'ambassade à Jérusalem.
La mort du droit international
Le plus désolant dans cette affaire est d'abord l'enterrement de première classe de tout le corpus juridique du droit international que Jérusalem a pourtant contribué à faire émerger à travers d'innombrables résolutions, textes et décisions après la deuxième guerre mondiale. Le monde n'en deviendra que plus dangereux.
De son côté, coutumier du fait, Israël ne respecte pas la parole donnée. En vertu des accords d'Oslo de 1993, le statut de la Ville Sainte devait faire l'objet de négociations particulières. Rappelons que, dans sa résolution 2334 de décembre 2016 – qui déplait tant à M. Trump pour l'abstention de son pays- le Conseil de Sécurité «souligne qu'il ne reconnaîtra aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations.»
Il est encore plus déprimant de voir toutes ces fortes indignations exprimées par des dirigeants comme M. Erdogan ou que sa Sainteté le Pape. Israël a annexé Jérusalem occupée depuis les années 1980. Depuis 1948, son gouvernement ainsi que son parlement, sa Cour Suprême et sa banque centrale sont installés à Jérusalem-Ouest… et certains feignent de découvrir ce mercredi ces «détails» qui crevaient les yeux!
Y a -t- il un commandant à bord
On se demande s'il y a actuellement un capitaine sur le porte-avion USA car le discours de Trump envoie par le fond l'initiative de son gendre Kushner au Moyen-Orient. Celui-ci - qui a pourtant gagné à sa cause le prince Mohamed ben Salman - a fait de nombreuses navettes et rencontré de nombreux décideurs de la région pour résoudre le conflit. Le week-end dernier, Kushner affirmait que les intérêts des Etats Unis au Moyen-Orient étaient tributaires d'un accord entre Palestiniens et Israéliens. Il est clair que le 45ème président des Etats Unis est plus intéressé par sa base électorale que par les intérêts de son pays au Moyen-Orient. A moins qu' « il ne soit dans son propre univers: mentir, manipuler, monter une communauté contre l'autre … » écrit Alain Frachon (Le Monde, 8 décembre 2017, p. 25)
La sortie de M. Trump a néanmoins l'avantage d'exposer comme jamais qu' Israël est une colonie yankee. Un protectorat américain. De plus, elle isole les Etats Unis d'alliés proches: Allemagne, Grande Bretagne, France. Netanyahou est seul à sauter de joie.
Trump élimine définitivement Washington du rôle d'honnête médiateur dans le conflit israélo-palestinien, affirme dans The Economist (7 décembre 2017), M. Saeb Erekat, principal négociateur palestinien. «Enfin» ajouterons-nous!
M. Trump fait de l'hégémonie de son pays un champ de ruines. Il ouvre à deux battants la porte du leadership mondial à la Chine qui, elle, reconnaît Jérusalem-Est comme la capitale de la Palestine. Faire «America great again» prétendait Trump lors de sa campagne électorale. Cela doit faire bien rire du côté de Pékin aujourd'hui!
L'Histoire retiendra que M. Trump, par sa déclaration, veut transformer l'occupation, l'apartheid et le colonialisme israéliens en guerre de religion. C'est ce qu'il y a de plus terrible et de plus alarmant dans l'odieuse prestation de l'actuel locataire de la Maison Blanche.
Dès jeudi matin, sur la radio France Inter, l'ambassadrice d'Israël en France appelait à la rescousse la Bible et 3000 ans d'histoire pour faire de Jérusalem la capitale légitime de l'Etat sioniste.
Pour l'heure, tous les hommes épris de justice doivent voler au secours des 330 000 Palestiniens (37% de la population) vivant à Jérusalem, citoyens de seconde zone, sans droit de vote et dont la majorité est pauvre. A tout moment, l'armée israélienne et les colons les prennent pour cibles. A tout moment, ils peuvent être expulsés et leurs maisons détruites…car le gouvernement de Netanyahou veut faire de Jérusalem une ville exclusivement juive.
Quant aux dirigeants arabes, il nous rappelle ce que disait le grand caricaturiste palestinien Naji al-Ali assassiné à Londres en 1987. Chaque matin, en ouvrant le journal, je me dis que le monde arabe a atteint le fond. Le lendemain, je trouve qu'il est encore descendu plus bas. Ira-t-il plus bas encore demain alors que les peuples sont unanimes pour dire d'Amman à Gaza et comme les Tunisiens jeudi sur l'avenue Bourguiba, à Sidi Bouzid, à Kasserine: Stop à la normalisation?
A tous ces manifestants de prendre courage et espoir dans ce poème de Mahmoud Darwich, dénoncé à la Knesset par le premier ministre israélien Ytzhak Shamir- piqué au vif- le 28 avril 1988:
* Vous qui passez parmi les paroles passagères
* Vous fournissez l'épée, nous fournissons le sang
* Vous fournissez un char, nous fournissons les pierres
* Vous fournissez la bombe lacrymogène, nous fournissons la pluie
Mais le ciel et l'air Sont les mêmes pour vous et pour nous
Alors prenez votre lot de notre sang et partez
Allez dîner, festoyer et danser, puis partez
A nous de garder les roses des martyrs
A nous de vivre comme nous le voulons.
Mahmoud Darwich, « Palestine mon pays. L'affaire du poème », Les Editions de Minuit, Paris, 1988.


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