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A la fin de la conférence de Paris, le monde avertit Israël et Trump: «ne tuez pas l'espoir de la solution à deux Etats!»
Publié dans Leaders le 17 - 01 - 2017

Correspondance spéciale de Paris pour Leaders - Netanyahou attend fébrilement, en comptant les heures, l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et qualifie d'«inutile» la Conférence de Paris qui s'est tenue dimanche 15 janvier 2016 et à laquelle il a refusé de participer. Mais il suffisait d'entendre, sur les ondes de France Inter, dimanche matin, l'ambassadrice d'Israël en France Aliza Bin-Noun, bafouiller et répéter mécaniquement «Abbas refuse de négocier» et la conférence «éloigne de la paix» pour mesurer le désarroi d'Israël face à cette nouvelle levée de bouclier mondiale qui suit le vote unanime de la résolution 2334 par le Conseil de Sécurité le 23 décembre 2016 condamnant la colonisation et l'occupation. Comme il suffisait de voir les piètres gesticulations de soutien à Israël du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France), ce dimanche, devant l'ambassade d'Israël à Paris, pour comprendre que les sionistes sentent le vent du boulet de cette réprobation universelle.
Israël est au pied du mur
Cette conférence met au pied du mur Netanyahou qui a affirmé son adhésion au principe des deux Etats et aux négociations directes avec les Palestiniens, «négociations auxquelles il a tout fait pour les faire capoter» relève l'éditorial de Haaretz (16 janvier 2017) intitulé: «L'inutile boycott israélien de la conférence de paix de Paris». Netanyahou est aussi pris en étau par son ministre (et concurrent au poste de chef du gouvernement) Naftali Bennet, par le parti extrémiste pro-russe de Lieberman et les extrémistes religieux qui clament en chœur: «l'ère de l'Etat palestinien est finie». Tout ce beau monde est excité depuis l'élection de Donald Trump, la désignation de David Friedman- un fervent supporter de la colonisation- comme ambassadeur en Israël et la promesse du déménagement à Jérusalem de l'ambassade américaine. De son côté, le Président Abbas a approuvé les conclusions de la conférence et doit voir bientôt M. Hollande pour discuter des mesures à prendre à l'avenir. Paris se propose de réunir, d'ici la fin 2017, une nouvelle conférence internationale «avec les participants qui le souhaitent» pour faire le point sur les avancées du processus.
Une déclaration symbolique
La conférence de dimanche dernier a enregistré la participation de 72 pays (dont les membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU, le Secrétaire d'Etat John Kerry, l'Union Européenne, La Ligue arabe…) qui ont indiqué dans leur déclaration finale – âprement négociée- que «le seul moyen de parvenir à une paix durable était une solution négociée avec deux Etats, Israël et la Palestine.». Ils appellent Palestiniens et Israéliens de s'abstenir d'actions unilatérales, notamment sur les frontières, Jérusalem, les réfugiés et avertissent que si de telles actions étaient prises, «ils ne les reconnaîtraient pas». Ils ont aussi enjoint aux parties de réaffirmer «leur engagement en faveur de cette solution», de prendre «des mesures urgentes afin d'inverser les évolutions négatives actuelles sur le terrain, notamment la poursuite des actes de violence et des activités de colonisation» et d'entamer «des négociations directes». Ils ont aussi rappelé quelques principes fondamentaux dont «le droit des Palestiniens à un Etat et à la souveraineté», la nécessité de «mettre fin complètement à l'occupation commencée en 1967…». Marianne Meunier (La Croix, 16 janvier 2017) note qu'aucune action concrète n'a été envisagée car il s'agit d'un consensus face au refus d'Israël de discussions multilatérales. De leur côté, les Palestiniens demandent à Israël l'arrêt de la colonisation et des assassinats de jeunes pour reprendre les pourparlers arrêtés en 2014. Ces derniers se sont immédiatement félicités des conclusions de la conférence et le Dr Saëb Erakat (Secrétaire général de l'OLP) estime que la conférence a «souligné la nécessité de mettre fin à l'occupation israélienne.» ajoutant «il est temps d'arrêter de considérer Israël comme un pays au-dessus des lois et de le tenir pour responsable de sa violation systématique des droits humains et des lois internationales.» (The New Times, 15 janvier 2017).
Dans son intervention à la conférence, M. François Hollande a affirmé que «la solution des deux Etats, celle sur laquelle la communauté internationale s'était retrouvée depuis plusieurs années, apparaît menacée. Elle l'est physiquement, sur le terrain, par l'accélération de la colonisation ; elle l'est politiquement par l'affaiblissement progressif du camp de la paix; elle l'est moralement, par la méfiance qui s'accumule entre les parties et, bien sûr, qu'exploitent les extrémistes…Comment penser que le Moyen-Orient pourra retrouver sa stabilité si on ne traite pas le plus anciens de ses conflits? Car il continue de servir de prétexte aux criminels qui enrôlent des esprits égarés. Voilà pourquoi le monde ne peut pas, ne doit pas se résigner au statu quo.»
Bourguiba proposait cette solution des 1967
Il n'en demeure pas moins que, pour beaucoup d'observateurs, la conférence a joué un rôle symbolique mais a cependant signifié à Netanyahou et à Trump que la question israélo-palestinienne ne saurait être ignorée sans risques. La France affirme que la conférence n'est pas conçue pour des pourparlers de paix détaillés mais vise plutôt à définir les grandes lignes d'un accord et à présenter le schéma de mesures économiques incitatives pour les deux parties si elles reprennent les négociations. Elle a aussi en vue la consolidation des capacités du futur Etat palestinien et le soutien de la reprise du dialogue entre les sociétés civiles palestinienne et israélienne. Pour le quotidien londonien The Guardian (15 janvier 2017), la Grande Bretagne- observateur à Paris- n'a pas signé le communiqué final pour préserver sa relation spéciale avec l'administration Trump à l'heure où le Brexit l'a mise hors de l'Union Européenne.
On regrettera que le texte approuvé dimanche à Paris ne fasse aucune allusion à des sanctions possibles à l'encontre de l'Etat sioniste, notamment si la colonisation se poursuit. On relèvera que M. Hollande comme M. Kerry ont tenu à «rassurer» Netanyahou, que les négociations devaient être bilatérales et que «la conférence n'avait pas vocation d'imposer la paix» (L'Humanité, 16 janvier 2017, p. 14). Pour l'éditorialiste de Haaretz cependant «le boycott de la conférence [par Israël] renforce l'image d'Israël comme un Etat récalcitrant et donne un stimulant à tous ceux qui appellent à son boycott».
La conférence de Paris, avec son engagement à la solution à deux Etats, remet en mémoire le discours du Président Bourguiba à Jéricho, en 1965, en faveur de cette option. A l'époque, Golda Meir, Premier ministre d'Israël, la rejetait affirmant: «Un dirigeant arabe épris de paix est l'ennemi le plus dangereux d'Israël». Aujourd'hui, Netanyahou ne démord pas de cette ligne sioniste et refuse, encore une fois, la paix.
Mohamed Larbi Bouguerra
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