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Quand Mohamed Yacoub faisait parler les mosaïques de Tunisie
Publié dans Leaders le 08 - 12 - 2017

Pionnier de l'archéologie tunisienne dès le lendemain de l'indépendance, le Pr Mohamed Yacoub est l'un des grands spécialistes de la mosaïque romaine au monde. Décédé le 19 août 2011, il nous laisse, parmi ses œuvres, un ouvrage de référence: Les mosaïques de Tunisie (Editions Nirvana). En près de 296 pages, il nous fait découvrir les origines et l'épanouissement de son univers iconographique, la prédilection pour le réel, la fécondité des sites antiques, l'organisation du décor et l'évolution du style d'exécution. L'abondante illustration graphique se marie avec un texte précis et raffiné pour promener le lecteur dans un voyage passionnant à travers ce précieux patrimoine.
L'école africaine de mosaïstes a connu une activité qui a duré plus de cinq siècles – de la fin du Ier siècle jusqu'au début du VIIe. Elle fut inventive et créatrice, influente même, ayant marqué de son empreinte des œuvres originaires, entre autres, d'Italie et d'Orient, régions desquelles, naguère, elle puisait sa source. Cette influence a surtout été exercée par les officines de Carthage, au cours notamment du IVe siècle après J.-C., justifiant ainsi la phrase de l'auteur gaulois Salvien (De Gubernatione Dei, VI): Carthage naguère rivale de Rome et aujourd'hui Rome en Afrique. Les milliers de mosaïques qu'elle nous a laissées constituent un précieux trésor. Reflet d'un monde d'opulence, elles dénotent une véritable explosion artistique qu'a rendue possible la rencontre de maîtres mosaïstes à l'imagination féconde et une riche élite sociale qui les a stimulés par ses commandes. Par leur exceptionnelle variété, elles constituent un ensemble documentaire d'un intérêt exceptionnel, dans la mesure où elles fournissent une multitude de témoignages vivants et d'enseignements de première main dont l'histoire est avide.
En effet, la grande innovation des mosaïstes africains demeure la création et la diffusion de thèmes nouveaux inspirés par la réalité contemporaine, tels la vie des grands domaines ruraux, la chasse, la pêche, les banquets ou encore les spectacles d'amphithéâtre et de cirque. Cependant, la question qui se pose est de savoir si l'art de la mosaïque, implanté dans le pays depuis l'époque punique et qui a connu, à l'époque romaine, une splendeur sans précédent, a pu survivre en Tunisie dans le nouveau contexte créé par la conquête arabe du VIIe siècle. Certains auteurs ont pensé, sans l'appui de preuves évidentes il est vrai, que cette conquête a entraîné la fuite de la population romanisée des villes africaines – notamment les artistes dont la production ne pouvait se concilier avec l'esthétique rigoriste de l'art islamique – vers d'autres provinces, telle la Sicile, ou même en Orient, mettant fin ainsi à l'activité des ateliers des mosaïstes.
Il faudrait cependant noter qu'après la conquête de l'Afrique par les Arabes, c'est avec un pavement en mosaïque que le calife fatimide Al Qaiem (IVe siècle de l'hégire = Xe siècle après J.-C.) choisit de recouvrir le sol de la salle d'apparat de son palais de Mahdia. Cette œuvre – aujourd'hui partagée entre les musées du Bardo et de Mahdia – offre, conformément aux principes de l'esthétique islamique qui bannit les représentations figuratives, un décor géométrique et végétal, dans lequel s'inscrivent des volatiles stylisés, noyés dans une trame opaque. Celle-ci emploie des motifs – tels les quadrilobes et les fleurs de lys – empruntés au répertoire byzantin.
Ainsi, le présent livre se veut l'ébauche d'une synthèse où sont inclus non seulement les représentations figurées mais aussi les décors géométriques et floraux d'un artisanat d'art qui a connu une vogue de longue durée. Son objectif premier est qu'il soit un hommage à la multitude de ces «poseurs de cubes» tant anciens que contemporains, auxquels la Tunisie doit son impressionnante collection de mosaïques, contribue à rendre plus familier un art qui constitue l'une des branches les plus valorisantes de notre patrimoine dans lequel, malgré son caractère utilitaire, les réussites les plus hardies ne relèvent pas de l'exceptionnel, qui a plu et qui continue à plaire et à séduire.


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