Artiste atypique, Hamadi Ben Saad expose ses dernières œuvres plastiques à la Galerie S.Feriani à Sidi Bousaid. De fibre underground, les installations tirent substance de matériaux usuels et futiles (papier craft, affiches publicitaires, feuilles d'aluminium…). Technique: le marouflage (toile habillée). A travers collages et plis, l'art-isan tente de relever le défi du promeneur. Il porte un regard amusé sur «l'étendue» ( intitulé de l'exposition) de la cité. Celle-ci apparaît défigurée par une variété chromatique. Elle se façonne au prisme d'une spirale de la consommation et les détritus des affiches publicitaires. Un éphémère risible que l'artiste se propose de figer sur de bas reliefs à l'énoncé évocateur : «geste noir», «lacération », «composition»… Les formes -plutôt difformes- renvoient à la transformation. Ici, point de visages hiératiques de l'esthétique classique ni de paysages retouchés au pastel. De par sa dextérité, Ben Saad est venu à l'art au hasard d'une sensibilité et de rencontres croisées avec les élaborations formelles de ses prédécesseurs ayant marqué le paysage des arts plastiques des années 70 en Tunisie. Il persévère, depuis à creuser son sillon et à marquer la ville de son empreinte sur-impressionniste; entretenant un ressenti que sublime cycle itératif de la construction-destruction. Une singularité. L'exposition se poursuit jusqu'au 4 mars prochain.
