Une fiscalité excessive et des calamités naturelles successives se conjuguent pour pénaliser doublement l'agriculteur, estime le président de l'Union tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP), Abdelmajid Ezzar. S'exprimant à l'ouverture, vendredi matin, en présence de Youssef Chahed, de la conférence nationale sur les orientations économiques et sociales de la loi de finance pour l'année 2019, il a affirmé que nombre de lois de finance récentes étaient mortes-nées et n'avaient fait qu'aggraver la situation et la compliquer davantage. C'est pourquoi, il exhorte le gouvernement à faire de celle pour l'année 2019, une loi de finance orientée développement et solidarité et y privilégiant l'agriculture. « Jusque-là, regrettera Ezzar, la subvention de l'Etat est allée en faveur du consommateur sans se soucier de l'agriculteur et du pêcheur. Les exemples ne manquent pas. La compensation accordée sur les hydrocarbures ne dépasse pas les 72 millimes par litre. Celle récemment consentie pour le lait ne profite pas à l'éleveur. Elle aussi, l'exportation des produits agricoles est chargée d'une taxe de 10% pour les œufs, à titre d'exemple. Le gouvernement entrave l'exportation au lieu de le soutenir. » Supprimer la TVA non récupérable par les agriculteurs Le président de l'Utap, alignera une série de doléances urgentes : effacer la dette des petits agriculteurs ne dépassant pas les 10.000 D, rééchelonner les autres et annuler les intérêts, accélérer la mise en œuvre des textes d'application du fond des calamités naturelles, créer un fond pour la santé animale, et suppression de la TVA sur les polices d'assurances, l'acquisition d'intrants et équipements agricoles qui est payée sans pouvoir être récupérée. Au passage, Abdelmajid Ezzar n'omettra pas de mentionner la position de son organisation agricole quant à la question des privatisations. « Nous devons préserver les entreprises publiques stratégiques, dira-t-il, notamment celles assurant un service public direct comme celle des secteurs de la santé, de l'éducation et du transport. » Lire aussi Samir Majoul : Décrétez de suite, Monsieur le chef du gouvernement, les mesures économiques d'urgence Youssef Chahed : Je ne lâcherai pas prise, notre génération doit assurer la continuité