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Abdelkader Maalej: La dictature du prolétariat
Publié dans Leaders le 28 - 11 - 2018

Dans ce papier la mémoire est ma seule source. Par conséquent je voudrai m'excuser d'avance de tout oubli ou de toute omission involontaire que je pourrai commettre dans le récit.
Lorsque l'UGTT fut crée en 1846, j'avais alors à peine 7ou 8 ans, il n'était nullement dans l'intention de son fondateur, en l'occurrence feu Farhat Hached d'aspirer à un poste de responsabilité gouvernementale ou politique. Hached s'était fixé à l'époque deux objectifs essentiels: défendre les intérêts des travailleurs tunisiens pour qu'ils bénéficient des mêmes droits que ceux garantis à leurs collègues français d'une part, et participer à la lutte nationale, de l'autre. Il est vrai qu'à un moment de l'histoire du mouvement national , il avait dû prendre la tête de ce mouvement lorsque les dirigeants du Parti Libéral Constitutionnel et à leur tête Habib Bourguiba furent arrêtés, emprisonnés ou tout simplement exilés. Hached ne pouvait avoir le même sort que celui des autres militants parce qu'il jouissait d'une certaine immunité due à ses amitiés américaines, notamment après le rôle qu'il avait joué pour résoudre les divergences qui avaient surgi entre deux organisations syndicales américaines rivales.
Après Hached, son successeur et originaire comme lui des iles Kerkennah Habib Achour prit lui aussi une part active dans la lutte contre les colons puisqu'il fut même blessé lors des évènements survenus à Sfax au mois d'aout 1947. Achour était aussi l'artisan du congrès destourien tenu à Sfax en 1955. Et c'était grâce à ce congrès que Bourguiba eut raison de son pire adversaire et ex camarade au Parti Libéral constitutionnel en l'occurrence Salah Ben Youssef. Au lendemain de l'indépendance, Achour fut désigné membre du bureau politique, instance suprême de ce parti.
Mais après quelques temps et pour diverses raisons les choses allaient mal tourner pour le Secrétaire général de l'UGTT; il fut emprisonné une première fois après l'indépendance pour ce qu'on appelé alors l'affaire du bac de Kerkennah. Lors des multiples fois que Achour fut délogé de son poste à la tête de l'organisation syndicale et se voyait supplanté par d'autres personnages qui prenaient pour un certain temps la tête de l'UGTT à savoir Ahmed Ben Salah, Ahmed Tlili, Béchir Bellagha, Ismaîl Sahbani et Taieb Baccouche. A la suite d'un désaccord survenu au sein de la direction syndicale l'organistion fut scindée en deux et Abdelaziz Bouraoui originaire lui aussi de Kerkennah créa une autre organisation syndicale rivale appelée Organisation nationale des travailleurs tunisiens. Cette organisation fera long feu et au bout de quelques années les deux organisations furent de nouveau fusionnées.
Habib Achour fut de nouveau emprisonné une seconde fois en 1978 lorsqu'il voulut imposer sa loi au gouvernement de Hédi Nouira en décrétant la grève générale quand on lui refusa les augmentations salariales revendiquées par l'organisation syndicale. Ce fut alors ce qu'on appela le jeudi noir et ce qui s'en suivit à savoir l'instauration du couvre deu qui dura plusieurs jours. Je me rappelle que pour rentrer chez nous à la fin de l'après midi nous les fonctionnaires retenus par nécessité de service pour poursuivre notre travail après le temps prescrit, devions être munis d'un laisser passer fourni par les autorités compétentes.
Pendant les 23 ans du règne totalitaire du Président Ben Ali, l'UGTT était devenue une satellite du pouvoir dirigée par des responsables fantômes agissant selon les appétences du pouvoir tyrannique face auquel personne ne pouvait lever la voix. Ce ne fut qu'à la veille du 14 janvier 1911 date de la chute du régime de Ben Ali que l'UGTT allait décider la grève générale et organiser les deux grandes manifestations qui s'étaient déroulées la première à Sfax le 12 janvier et la deuxième à Tunis le 14 janvier et qui allaient provoquer la fuite du dictateur Ben Ali vers les terres saoudiennes.
Sans vouloir entrer dans dans plus de détails de cette histoire complexe de la vie syndicale tunisienne qui a par ailleurs vu naître la naissance d'une autre organisation fondée par Ismaîl Sahbani, parlons maintenant de ce qui se passe actuellement au plan syndical.
Au lendemain du changement, du 14 janvier 1911, l'UGTT va pouvoir jouer un rôle très prépondérant couronné par le dialogue quadripartite qui a épargné à la Tunisie l'entrée dans de mauvais jours et récompensé par l'obtention du Prix Nobel de la paix. Mais au lieu de continuer sur cette lancée l'UGTT commença à faire sortir ses dents en présentant au gouvernment un nombre interminable de revendications salariales que le budget de l'Etat ne peut supporter sans recourir aux emprunts accordés par le FMI, la Banque mondiale la Banque africaine , la banque islamique le marché financier international et bien sûr le marché intérieur à savoir les banques tunisiennes. les choses ne se sont pas arrêtées là. L'UGTT exige d'avoir son mot à dire dans toutes les questions politiques et en premier lieu la formation du gouvernement exigeant à un moment donné l'insufflation d'un sang nouveau au sein de l'équipe gouvernante. Les relations entre certains syndicats-surtout ceux de la santé et de l'enseignement des trois niveaux- n'ont pas alors cessé de s'envenimer pour diverses raisons et particulièrement les revendications salariales.les syndicats ont fini par obtenir l'éloignement de l'ex compétent ministre de la santé Saîd El Aidi qui pour assainir la situation catastrophique où se trouvait l'hôpital régional de Sfax désigna à sa tête un compétent directeur qui avait fait ses preuves dans d'autres institutions similaires. Les syndicats de céans avaient refusé cette désignation sous prétexte que ce personnage était un cadre militaire et que les syndicalistes ne voulaient pas militariser leur hôpital. Les relations étaient aussi plus que tendues entre le syndicat de l'enseignement secondaire et l'ex ministre de l'éducation nationale Nèji Jalloul qui avait essayé de réformer le système éducatif au primaire et au secondaire. Prenant les élèves en otages les syndicats décidèrent de ne pas remettre les notes à l'administration , chose qui ne s'est jamais produite non seulement en Tunisie en mais probablement aussi dans le monde, et si ce n'était la décision de dernière minute prise par la direction dr l'UGTT, l'année scolaire a failli être blanche. Mais les syndicats ont fini par faire limoger le ministre, accusé d'avoir humilié le corps enseignant, et tout était revenu au statuquo d'avant.les relations entre les syndicats du supérieur avec le ministre de l'enseignement supérieur n'étaient non plus au beau fixe et l'année a failli également être blanche. Après un bref soupir de soulagement illusoire, les syndicats du secondaire reviennent maintenant à la charge en décidant de boycotter les examins du premier trimestre de l'année en cours, une première unique en son genre, passant outre une décision de la direction syndicale qui, assagie par l'expérience de l'année passée, a enjoint aux syndicats du secondaire de faire réussir l'année scolaire.
Par ailleurs la position de la direction de l'UGTT et à sa tête son SG Noureddine Tabboubi n'a pas été ces derniers jours conciliante à l'égard du gouvernement de Chahed .Malgré les points marqués dans les négociations afférentes aux secteurs privé et public l'UGTT exige encore une augmentation du salaire des agents de la fonction en dépit du fait que le budget de 2019 ne prévoit pas et ne peut supporter une telle augmentation, sachant aussi que pour pouvoir obtenir toutes les tranches de l'emprunt accordé par le FMI à la Tunisie le gouvernement a promis entre autres choses de ne pas laisser croître le pourcentage de la masse salariale par rapport au PIB au dessus d'un certain seuil. Et après une grève générale d'un jour appliquée le 22 novembre courant, la direction syndicale décide une autre grève générale prévue pour le 17 janvier 2019 englobant tout le secteur publique, compagnies et institutions publiques comprises. Si cette grève générale a effectivement lieu ses résultats seraient catastrophiques. Une lueur d'espoir pointant à l'horizon nous permet pourtant d'être un tantinet soit peu optimistes. Lors de son discours au parlement à l'occasion de la discussion du projet de budget de l'Etat de l'année 2019, le Chef du conseil a promis de reprendre les négociations afin d'arriver à une solution à ce problème épineux.
Où veut arriver la direction de l'UGTT ? Nul ne peut mais est ce pas la dictature du prolétariat ?


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