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C'est fait ! La longue marche de Youssef Chahed vers la présidence… de Tahya Tounès
Publié dans Leaders le 02 - 06 - 2019

A-t-il retrouvé la niaque, cette rage de vaincre ? Youssef Chahed, porté samedi soir 1er juin à la présidence du parti qui lui est depuis plus de six mois attribué, a franchi le pas. Un acte fondateur qu'il a décidé après de longues hésitations, des doutes, et des consultations. Il a fini par exprimer publiquement sa détermination à aller aux élections de l'automne prochain et d'y conduire les siens. « La donne a changé, n'a pas manqué de commenter le lendemain le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi. S'exprimant dimanche à Béjà lors du congrès électif des candidats de son parti au Bardo, il a indiqué que « ce changement de contexte exige une nouvelle évaluation de la situation », sans en dire plus sur la position d'Ennahdha quant au choix de son candidat ou le maintien Chahed à la Kasbah. Enigmatique à sa coutume, Ghannouchi dira que « toutes les hypothèses sont désormais ouvertes. »
50 jours seulement pour réussir le premier examen : déterminant !
Le choix qui était proposé à Youssef Chahed ne lui laissait que deux options : rallier un Nidaa Tounès « rénové et ouvert à tous » opéré par Selma Elloumi Rekik et former un commandement restreint mais fondé de tous les pouvoirs. Ou, déclarer publiquement la copaternité de Tahya Tounès comme il vient de le faire et s'installer aux commandes dans le cockpit avec comme co-pilote l'ami fidèle, et non moins désormais reconnu efficace, Selim Azzabi. Les leviers en mains, il ne lui reste plus que 50 jours exactement pour réussir la première grande épreuve du dépôt des candidatures, à partir du 22 juillet prochain pour les élections législatives. Et 93 jours pour ce qui est de la présidentielle à partir du 3 septembre prochain. Un parcours sans faute ? Une reconquête séductrice des Tunisiens avec remontée miraculeuse dans les sondages ? Ou espérer de faux pas de ses compétiteurs ? Youssef Chahed doit sortir dans toute son intensité la Grinta qui est en lui, en prodigieuse envie de gagner comme le promet une célèbre boisson gazeuse.
Le lutteur de Sumo, insaisissable
Les mauvais résultats des derniers sondages ont dû peser sur la décision de Youssef Chahed. Relégué hors du peleton de tête en sixième position avec 4% des intentions de voix, contre près de 38% pour Nebil Karoui, il est difficile de croire qu'il n'a pas été fortement secoué par ce score catastrophique. « Le lutteur de Sumo, insaisissable difficile à prendre en main », comme le qualifie un observateur étranger, a-t-il tangué et senti la terre se dérouler sous ses pieds ? « Sans doute ! commente à Leaders, mais sans perdre sa contenance. Maintenant il veut y aller ! »
« Tenace et déterminé, un peu long à la détente et lent au démarrage, mais une fois chauffé, il se lance » dit de lui une proche parente. « Taiseux de ce qu'il compte faire, quitte à donner l'impression de laisser faire, il a sa propre idée en tête, s'abstient de toute gesticulation, et la mettra à exécution, au bon moment, avec succès » ajoute-t-elle affectueusement dans un portrait à l'eau de rose.
L'instant voulu magique
Ce « bon moment », c'est Selim Azzabi qui le scénarisera en choisissant le cadre, le lieu et la date. Ça sera pour la première réunion du conseil politique, à l'hôtel Thalasso Gammarth. Quant à la date, elle est chargée de symbole : le 1er juin. Une date qui rappelle, toute proportion gardée, le retour triomphal, il y a 64 ans, en 1955, du Combattant suprême Habib Bourguiba, de son long exil depuis le 18 Janvier 1952 à Jalta, puis l'Ile de Groix et sa mise en résidence à La Ferté, dans la région parisienne, auréolé de la proclamation de l'indépendance interne de la Tunisie. Pour les 275 membres du conseil national qui ont convergé de toutes les régions, samedi soir après l'Iftar, l'événement inscrit une nouvelle page de l'histoire de leur parti « né grand », voire plus.

Seul au podium derrière un pupitre qu'il a voulu transparent, Selim Azzabi, veste foncée sur chemise blanche à col ouvert et Jean, déroule le programme, séquence par séquence, faisant passer au vote chacune des résolutions soumises au conseil. Les travaux se poursuivent.
Discrètement, Azzabi se retire pour aller accueillir la vedette de la soirée, Youssef Chahed. Le futur président de Tahya Tounes, affiche un air un peu décontracté cachant mal son émotion, grandissante. Applaudi par la salle, il s'installera à l'une des tables rondes, entre Amel Belkhiria, la fidèle cheville ouvrière de l'équipe dirigeante du parti et Mahmoud Smaoui, un militant invétéré depuis Al Jamhoury.
La locomotive et le boulet
Arrive alors crescendo les moments forts. Trois fauteuils blancs vides, installés sur le podium attendent leurs nouveaux occupants. Kamel Morjane est élu président du conseil national, est accompagné par Selim Azzabi au podium. On passe à la résolution suivante : Youssef Chahed est plébiscité président du parti. Comme dans une catharsis, cette conversion des passions, après crise, en rhétorique salutaire… « Longtemps célébré en locomotive de leur parti pour forcer le passage au Bardo et à Carthage, utilisant son nom pour rallier autour de Thaya de nouveaux adeptes et de généreux sponsors, explique à Leaders un connaisseur, certains ont été pénétrés par le doute au vu des résultats des sondages. Les plus « courageux » ont voulu l'abandonner comme l'avaient fait, dans l'histoire musulmane,« ses frères à Youssef », cherchant à se débarrasser d'un boulet risquant de plomber leurs ambitions électorales. Chahed ne l'ignorait pas, et en souffrait en silence, n'étant plus à une trahison près, lui qui n'a cessé d'encaisser les coups et de subir les assauts de toutes parts.
Ticket indefectible
Selim Azzabi vient donner une accolade très chaleureuse à son vieil ami et désormais président Youssef Chahed. Azzabi a gardé la foi, sans jamais se laisser bercé par l'idolâtrie des uns (pour se réserevr à lui-même la présidence du parti) ou intimidé par les autres menaçant de sécession. Entre eux deux, le ticket est scellé, solidement.
Alors qu'il portait Chahed au podium, l'ovation de la salle, debout, est relayée par l'hymne national entonné avec enthousiasme. Chahed prend place au fauteuil du milieu, entre à sa droite Azzabi et à sa gauche, Morjane. Un chargé de protocole s'empresse pour installer les écriteaux portant les noms.
Discours. Embrassades. Selfies.
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