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De Lénine en général et de Ridha en particulier
Publié dans Leaders le 10 - 12 - 2019

Par Taoufik Bourgou, maître de conférence Sciences Po Lyon et Sciences Po Grenoble. Le dialogue du 9 décembre avec Bsaies était très intéressant et a montré l'épaisseur de l'homme Ridha. Il pose une ingénierie du pouvoir qui n'est pas nouvelle, la Constitution de l'An1 en France en 1793 avait tenté de l'appliquer en essayant d'enlever les corps intermédiaires et de passer de la base fortement responsable au sommet dédié au contrôle de légalité et de régularité. À l'époque, l'affaire s'est terminée par le Directoire, le Consulat et l'Empire, c'est-à-dire, le pouvoir d'un seul en définitive. Ce fut donc un échec.
Nous concernant, notre problème est plus profond, plus dangereux : la disparition pure et simple de l'Etat. Certes, il était dictatorial, ou fort, mais il avait durant des années posé le paradigme du pouvoir en Tunisie. Bourguiba, Nouira ont construit un cadre. À partir de Mzali, ce construit à été dilapidé. Depuis 2011, c'est à la déliquescence pour ne pas dire l'évanouissement de l'Etat que nous assistons. J'utilise le terme évanouissement de l'Etat en reprenant un terme utilisé par Lénine le vrai pas Ridha.
On a certes les armoiries, le drapeau, les institutions, mais l'Etat a disparu, cannibalisé par des structures parasites. La dernière institution restée debout c'est l'armée, le reste à disparu. Soit dédoublé par des structures parallèles nahdhawistes, soit détruit par d'autres parallélismes comme la contrebande et les trafics divers auxquels participent fonctionnaires et commis de l'Etat. Nous avons un État sur le papier, mais plus personne ne le respecte, car il n'est plus respectable.
Ridha met l'accent sur les jeux de pouvoir et oublie de dire que le schéma actuel est simplement issu de Kasbah 1 et Kasbah 2 auxquelles les "leninistes" et les "islamistes cachés"y ont contribué. Historiquement, il ne peut pas nier que la gauche tunisienne a été l'architecte du régime actuel, de son mode de scrutin qui nous mènent vers le fond de l'abîme. Les choses apparaissent plus claires alors. Le projet de dissolution de l'Etat au profit d'un pouvoir balkanisé, n'est qu'une nouvelle expérimentation après l'échec cuisant de la République parlementaire chère à la gauche et aux islamistes.
Que faire? ( Sans paraphraser Lénine le vrai).
La solution n'est pas une balkanisation du pays et la création de principautés qui vont se constituer autour de l'Imam du lieu, qui deviendra un Émir. On ne va pas refaire un remake des taifas en Tunisie.
L'idée de Ridha et j'ose croire que Kais n'y est pour rien, ce ne sera pas la dissolution de l'Etat que nous constatons chaque jour, c'est simplement la dissolution de la Tunisie. Rappelez-vous, un des représentants de Daech à l'ARP avait dit juste avant l'élection : "au sud nous n'avons pas besoin de l'Etat, la contrebande tient lieu d'Etat". Dans un pays qui sent le kérosène, un pays traversé par des fractures immenses, un tel projet fera exploser le pays. Car contrairement à l'analyse à plat de Ridha, toutes les régions ne sont pas dotées du même potentiel fiscal, ni du même potentiel économique, la Tunisie n'a pas des régions riches, le pays est pauvre, il est traversé par des régionalismes et des antagonismes qui peuvent mener vers une guerre civile. Nous n'avons pas les Landers de l'Allemagne ou les régions françaises ou encore les Generalitat espagnoles.
À contrario de ce projet, un autre est possible.
Réunifier le pays. :
1. Un État fort et responsable avec une rationalisation de l'administration.
2. Diminuer le nombre de gouvernorats et les doter des moyens pour agir.
3. Changer de régime et passer à un régime présidentiel avec un mandat court de quatre renouvelable une fois.
4. Dix pôles ministériels fonctionnels inscrits dans la constitution.
5. Une chambre de 150 députés maximum élus au scrutin uninominal.
6. Une stricte séparation des pouvoirs.
7. Une cour constitutionnelle
8. Un audit de l'Etat et de collectivités.
9. Une réforme de la police et une dissolution du ministère de l'Intérieur.
10. Une réforme du ministère de la justice.
11. Dissolution du ministère des Affaires religieuses. Les imams restent fonctionnaires d'État, les mosquées deviennent patrimoine des mairies.
12. Abrogation du code des collectivités et son remplacement par un code construit autour de la sauvegarde de l'unité du territoire.
Le schéma est simple.


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