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Pr. Ahmed Friaa - Corona-confinement: Et si une Alternative Existait?
Publié dans Leaders le 02 - 04 - 2020

Il ne se passe pas un jour sans que l'on soit submergé d'informations dont le principal sujet n'est autre que cette maudite pandémie du coronavirus. Des chiffres, des statistiques, des projections, des mesures gouvernementales prises ou à prendre, des déclarations, souvent contradictoires, d'experts de toute nature, tels sont les thèmes majeurs de ces informations.
Le citoyen se trouve face à une question pertinente: comment discerner le vrai, le crédible de ce que l'on appelle les «fakenews», ces fausses nouvelles, qui pullulent malheureusement sur le net.
S'ensuit une question que d'aucuns se posent: Jusqu'à quand va durer ce cauchemar et existe-t-il des alternatives à ce confinement imposé qui perdure?
L'objectif ici est de contribuer au débat à ce sujet.
Actuellement, en l'absence de vaccin et de médicament prouvé, différentes stratégies sont adoptées selon les pays, pour lutter contre cette pandémie et en réduire l'impact sanitaire, social et économique.
1- Au niveau des solutions adoptées
Les solutions adoptées par les différents pays pour lutter contre cette pandémie peuvent être divisées en deux catégories, même si, dans chacune, il peut exister des différences en passant d'un pays à l'autre, pour des raisons souvent essentiellement de moyens matériels et humains. Cela relève davantage des détails, pas du fond.
Il y a d'abord les solutions du type «Confinement sélectif», qui consistent à détecter les personnes infectées ou celles à risque, par différents moyens de dépistage, les isoler et les mettre en quarantaine pour un certain temps, en généralisant le terme «quarantaine» à tout confinement indépendamment de sa durée.
Ces solutions sont évidemment consolidées par des mesures, souvent strictes, de distanciation des personnes et l'obligation, souvent, du port d'un masque pour tous.
C'est ce type de solutions qui a été adopté en particulier dans de nombreux pays asiatiques tels que la Corée du sud, Hongkong, Singapour, Taiwan et bien d'autres, en plus de certains pays d'Europe du nord.
La prise de telles solutions dans ces pays est sans doute rendue facile par des considérations culturelles, par des mentalités particulières. Dans ces pays en effet la culture dominante se résume en la primauté du commun sur le particulier qui peut être résumé en l'affirmation disant «Je suis, par ce que je fais partie d'une communauté, d'un groupe partageant les mêmes valeurs» par opposition à d'autres cultures où le maitre-mot est «C'est moi qui fait la communauté et chacun pour soi», autrement dit la grande différence réside dans la façon d'accorder la primauté, à l'individu ou bien à la communauté. C'est pourquoi, ces solutions sont adaptées à cette culture où prévaut l'intérêt collectif.
Les résultats sont là pour démontrer la pertinence de ce type d'approche. L'économie dans ces pays connait une reprise, même si elle demeure lente en raison notamment de la mondialisation de la crise sanitaire, le nombre de morts de ce virus y est parmi les plus faibles au monde et le nombre de gens qui guérissent du coronavirus est en constante augmentation, dans l'ensemble de ces pays.
Il y a ensuite les solutions du type «Confinement total», consistant à obliger les gens à rester chez eux et ne permettre leur sortie et leur déplacement que pour des raisons vitales. C'est l'approche adoptée, à titre d'exemple, par notre pays.
On constate que ce type de solutions est adapté surtout aux pays où prévaut plutôt le « moi ». Compte tenu de cette culture, souvent source d'indiscipline et de marginalisation de l'intérêt général. Et comme changer les mentalités nécessite du temps, beaucoup de temps, les pouvoirs publics avaient raison d'imposer, dans un premier temps, ce type de solution. Il fallait en effet tout faire pour freiner la progression du virus qui se trouve être, malheureusement, à fort indice de diffusion.
Or en période de crise, il appartient aux décideurs de choisir parmi les solutions possibles, celle de moindre mal et de moindre coût, sur les plans social, économique et politique. Dans ces périodes-là, il n'existe pas en effet de solution miracle, sans impact, sans coût. Il s'agit en somme d'un problème d'optimisation, qui doit plaire, soit dit en passant, à nos amis mathématiciens.
Si bien que même si, comme indiqué précédemment, le confinement général s'imposait au début de la pandémie, il nous faut, aujourd'hui, se poser la question de savoir si oui ou non une alternative est possible?
Cette question nous conduit à une autre question aussi grave: Un confinement généralisé pour une longue période est-il supportable psychiquement, socialement et économiquement?
Les manifestations qui bravent l'interdiction de sortir de chez soi que connaissent certains quartiers et villes du pays, l'énervement et le stress qui s'observent au sein des foyers, de même que les grands risques de faillite de nombreuses entreprises en raison de cet arrêt forcé de leurs activités, toutes ces considérations militent en faveur du non, comme réponse à cette dernière question.
2- Que faire alors ? Quelle alternative peut-on adopter?
La réponse, me semble-t-il, réside dans l'adoption d'une stratégie qui se décline en cinq mesures principales, quitte à les faire valider par les spécialistes et particulièrement par le corps médical, à qui, il convient de rendre hommage de nouveau, en ces temps difficiles, pour son abnégation et son dévouement, face à cette crise sanitaire sans précédent et malgré des moyens limités.
Première mesure: Instaurer l'obligation du port d'un masque agrée, pour tous.
Deuxième mesure: Instaurer un système de dépistage à généraliser autant que faire se peut, obliger au confinement les personnes infectées ou porteurs du virus et mettre en place des systèmes de traçabilité. A cet égard, il convient de souligner que les moyens technologiques disponibles le permettent.
Troisième mesure: Mettre fin progressivement au confinement généralisé, sous la supervision du comité national de prévention contre les catastrophes naturelles, selon une démarche tenant compte des risques encourus, de la préservation de la santé de nos concitoyens, et de la nécessaire sauvegarde de notre tissu économique.
Quatrième mesure: Débloquer rapidement les fonds nécessaires pour venir en aide aux personnes nécessiteuses, aux entreprises et aux petits artisans impactés par cette crise sanitaire, de même que pour renforcer l'équipement des personnels en lutte contre cette pandémie
Cinquième mesure: Acquérir et mettre sur le marché au plus tôt les masques de protection et les équipements de dépistage et de soins, répondant aux normes internationales, et en nombre suffisant pour appliquer cette stratégie. Il est à signaler que la compétition est rude, sur le plan international, pour l'acquisition de ces biens.
D'aucuns seraient tentés de dire, à juste titre, mais où va-ton trouver l'argent nécessaire pour appliquer toutes ces propositions. Il est vrai que les caisses de l'état sont plutôt vides et les moyens disponibles sont limités. Mais il s'agit en réalité d'une question mal posée.
La vraie question consiste à savoir quelle est la solution de moindre coût pour notre pays entre continuer à imposer le confinement à tous, pour une durée indéterminée, et l'adoption de la stratégie proposée.
Faisons rapidement une comparaison des coûts
Pour la solution du confinement prolongé: Risque de voir une bonne partie de la population sombrer dans la psychose et la dépression, risque de voir une autre partie de la population, notamment parmi les plus démunis, descendre dans la rue pour protester leur mécontentement, enfreindre les règles sanitaires et favoriser la progression du virus, mettre en péril une bonne partie de notre tissu économique et gonfler considérablement le nombre de chômeurs qui est déjà assez élevé.
Pour la solution proposée: Aggravation du déficit budgétaire et de l'endettement et fort probabilité d'une hausse du taux d'inflation.
Bien sûr que les deux solutions ont un coût assez élevé. Néanmoins, j'estime pour ma part que celui de la solution proposée est nettement moindre, à condition que chacun prenne la peine de se rappeler que le salut ne peut être que collectif et qu'il est temps de changer de mentalité et de s'imposer un minimum de discipline. Cela y va de la santé de tous.
Et que chacun prenne ses responsabilités devant le peuple et devant l'histoire !


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