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Le barrage éthiopien de la Renaissance: Quand «le don du Nil» se donne en spectacle une seconde fois !
Publié dans Leaders le 22 - 08 - 2021

Par Mohamed Ibrahim Hsairi - En avril 2020, et à quelques semaines de la première phase du remplissage du barrage éthiopien de la Renaissance, j'ai publié dans la revue «Leaders Arabiya» un article que j'ai intitulé «Le barrage éthiopien de la Renaissance: quand «le don du Nil» se donne en spectacle».
En conclusion de mon article, j'écrivais qu'en comparant la position de l'Egypte vis-à-vis de ce barrage avec la position de l'Ethiopie, on ne peut que constater qu'elles sont diamétralement opposées, et que le gouffre qui sépare les deux parties est tellement profond qu'il sera difficile de le combler. En effet, autant la position de l'Ethiopie est de plus en plus rigide et intransigeante, autant celle de l'Egypte est de plus en plus molle et hésitante, au point qu'elle laisse croire que Le Caire aurait tendance à s'incliner devant le fait accompli.
La montée de tension entre les deux parties qui a accompagné, ces derniers jours, la deuxième phase du remplissage du barrage est venue, comme celle qui a accompagné la première phase, à la même période de l'année dernière, confirmer ce regrettable constat.
En tenant à aller, encore une fois, cette année, au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies, au sujet de son différend avec l'Ethiopie autour de ce barrage, l'Egypte, que l'historien Hérodote grec appelait le «Don du Nil», s'est, malheureusement, donnée en spectacle une seconde fois.
Sachant pertinemment et préalablement qu'au sein du Conseil, les considérations politiques et les intérêts propres des uns et des autres de ses membres sont divergents, elle ne pouvait s'attendre qu'à l'échec de sa tentative de l'impliquer dans ce dossier complexe et compliqué. En appelant à une reprise des négociations sous l'égide de l'Union africaine, le Conseil semble non seulement avaliser le point de vue de l'Ethiopie qui considère que le conflit ne relève pas de ses prérogatives, mais aussi, et comme l'a si bien dit Mariam Al-Mahdi, la ministre soudanaise des Affaires étrangères, encourager Addis-Abeba à davantage d'intransigeance et lui donner un feu vert pour accomplir la deuxième phase du remplissage tranquillement.
De surcroît, en réponse à l'appel qui lui a été lancé conjointement par Le Caire et Khartoum en vue de recourir à la «diplomatie préventive» face à une situation susceptible de se détériorer et de menacer la paix et la sécurité internationales, et ce en exigeant la reprise immédiate des négociations pour arriver à un accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l'exploitation ultérieure du barrage, le Conseil a été foncièrement réticent, et s'est abstenu de prendre des décisions à la hauteur de la gravité de la situation.
Ce revers n'était pas seulement égyptien et soudanais: il était pareillement arabe et tunisien en particulier. En effet, la démarche auprès du Conseil de sécurité a été coordonnée par la Tunisie, en sa qualité de membre non permanent du Conseil, avec le comité arabe chargé du dossier du barrage et qui regroupe la Jordanie, l'Arabie saoudite, le Maroc, l'Irak et le secrétariat général de la Ligue des Etats arabes.
Souffrant depuis longtemps d'un lourd déficit de crédibilité, le refus du projet de résolution arabe, pourtant jugé «équilibré et constructif», infligeait à la Ligue un camouflet dont elle n'avait aucunement besoin. Et quel camouflet quand on sait que le projet était, sans délai, dénoncé par l'Ethiopie comme un parti pris flagrant, rien que pace qu'il était le produit de la Ligue des Etats arabes !
Plus navrant encore, l'Egypte, malgré tous les déboires qu'elle a connus ces dernières années dans la gestion de ce dossier, persiste à faire confiance aux Etats-Unis, à solliciter sa médiation et à croire au «rôle constructif»qu'ils pourraient jouer pour aider à l'aboutissement du processus de négociation. Or, les Américains semblent ne pas vouloir s'investir outre mesure dans ce dossier et se sont dits prêts uniquement à «fournir un soutien politique et technique à l'Egypte, au Soudan et à l'Ethiopie dans la question du barrage». Autrement dit, et comme l'a déclaré leur représentante auprès du Conseil de sécurité, Linda Thomas-Greenfield, Washington veut se suffire dans les négociations qui, pour lui, devraient reprendre sous les auspices de l'Union africaine, au rôle d'observateur (et non de médiateur) au même titre que l'Union européenne et des autres partenaires, peut-être de peur d'être, de nouveau, accusé par Addis-Abeba de manque de neutralité.
En tous les cas, il est exclu, estiment les observateurs, que Washington exerce suffisamment de pression sur l'Ethiopie pour l'obliger à assouplir sa position, à reprendre les négociations et à faire les concessions nécessaires à leur réussite.
C'est probablement pourquoi l'Ethiopie a ignoré l'appel du Conseil de sécurité à la reprise des négociations et fait fi des mises en garde égyptiennes et soudanaises et a procédé au deuxième remplissage comme prévu.
Bien que le succès de cette opération soit, à ce jour, sujet à controverse, il est important de noter que le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali, a tenu, à son terme, à féliciter le peuple éthiopien pour sa réussite, et à adresser à l'Egypte et au Soudan un message où il les assure «une fois de plus que ce remplissage ne lésera aucun de nos pays et que le Grand Barrage de la Renaissance demeurera un véritable gain et un symbole de croissance et de coopération conjointes».
Aussi est-il temps pour l'Egypte et le Soudan de tirer les leçons qui s'imposent de ce nouveau revers dans leur gestion du dossier du barrage de la Renaissance afin de se préparer, dès maintenant, à la troisième phase du remplissage et aux phases ultérieures.
Pour ce faire, ils auront besoin de reconnaître leurs points de faiblesse et d'essayer d'y remédier le plus rapidement possible, afin qu'ils puissent mettre en marche une nouvelle approche autrement plus diplomatique, plus constructive et plus efficace, car fondée sur la conviction qu'une solution de leur différend avec l'Ethiopie demeure possible et qu'elle ne peut être que politique.
Et pour que le Nil éternel continue, comme l'a si bien dit le Président égyptien Abdel Fattah el-Sissi dans l'un de ses discours à ce sujet, «à unir fortement le sud au nord avec les liens de l'histoire et de la géographie», il faudra que toute tentation de régler le différend par le recours à la force soit bannie par toutes les parties concernées.
Faute de quoi, le barrage de la Renaissance risque de devenir le symbole de la déchéance de deux des plus grands pays de notre continent africain.


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