C'est une figure de proue du mouvement national tunisien, puis de la génération de l'indépendance qui vient de disparaître avec le décès lundi matin à Tunis d'Abdelamjid Chaker, à l'âge de 94 ans. Frère du martyr Hédi Chaker, il avait connu lui aussi dès son jeune âge, l'acharnement contre lui du colonialisme qui l'avait condamné en 1952 à 10 ans de prison. Gracié à la veille de l'indépendance, il partira en France faire sa licence en droit. Chef scout, très actif dans la clandestinité avec Hamed Zeghal, et d'autres militants, Abdelmajid Chaker fera partie des fondateurs de l'Union générale des Etudiants de Tunisie, aux côtés de Mansour Moalla. Au lendemain de l'indépendance Habib Bourguiba le nommera, en 1956, directeur du parti Néo-Destour et le maintiendra en poste pendant six ans. Abdelmajid Chaker sera élu député à l'Assemblée nationale en 1959 et réélu en 1964, puis en 1969. Il sera également élu président du conseil municipal de Sfax (1960 – 1966). Abdelmajid Chaker fera son entrée au gouvernement en 1962 en qualité de secrétaire d'Etat à l'Agriculture puis sera muté en 1964 à la tête du secrétariat d'Etat à l'Information où il officiera jusqu'en 1966. Commencera alors pour lui une longue carrière diplomatique qui le mènera en tant qu'ambassadeur de Tunisie à Alger, Belgrade, Stockholm et Berne.
