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L'eau, bien public ou privé?
Publié dans Leaders le 16 - 12 - 2022

«Sans eau Je suis moins qu'une mouche… Rien moins qu'un amas de pierre» Aragon
Tout le monde le sait: l'eau est essentielle à la vie. Sa formule H2O est connue de tous. Chez l'homme adulte, l'organisme est constitué de 65% d'eau soit 45 litres. L'eau est également un indicateur clé de la santé publique, des niveaux de pauvreté et d'inégalité et de l'état de l'environnement partout sur cette terre. A écouter les candidats aux élections du 17 décembre prochain, la question de l'eau (irrigation, eau potable et assainissement) constitue un problème crucial pour un grand nombre de nos concitoyens et plusieurs centaines de nos écoles n'offrent pas d'eau potable à leurs élèves. Le niveau des barrages est scruté le cœur sur la main : leur eau signifie récoltes irriguées donc alimentation assurée et électricité hydroélectrique.
L'eau ne quitte jamais les préoccupations de nos concitoyens : En 1883 déjà, une manifestation a été organisée dans notre pays, devant le palais beylical du Bardo parce qu'un banquier, le frère du colonialiste Jules Ferry, Charles Ferry, voulait mettre la main sur la société des eaux de la ville. (Lire Jean Ganiage, «Les origines du Protectorat français en Tunisie», PUF, 1959, p. 655).
Dans les pays industrialisés, l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est un marqueur distinctif des pays développés et des pays en voie de développement. L'eau sert aussi grandement aux loisirs des riches: en France, 25 millions de m3 sont utilisés pour produire de la neige artificielle pour les stations de ski.
Aujourd'hui, l'eau courante, les toilettes et les systèmes d'égouts modernes sont élevés à la dignité de droits humains ; ce qui a bénéficié de l'approbation solennelle de l'ONU pour ce qui est de l'eau potable. Plusieurs constitutions dans le monde reconnaissent le droit à l'eau.
Signalons que la conférence des Nations Unies sur l'eau se tiendra à New York du 22 au 24 mars 2023. En prévision de cette conférence, le Forum social du Conseil des droits de l'homme s'est réuni en novembre 2022 à Genève, avec un focus sur l'eau pour les droits de l'homme et le développement durable. A cette occasion, les mouvements pour la justice de l'eau appellent à s'opposer au lobbying et à empêcher la capture de cette future conférence de l'ONU par les intérêts privés, les multinationales de l'eau et les prédateurs environnementaux. L'occupation de la Cisjordanie est, en partie due, au fait qu'elle recèle un riche aquifère qu'exploite l'Etat de l'Apartheid qui prive impunément les Palestiniens d'eau.
A l'échelle mondiale, 2,2 milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau potable à domicile, et 2,3 milliards n'ont pas accès aux toilettes ou aux latrines selon Oxfam (The Guardian, 01/12/2022) comme en Inde par exemple, qui possède pourtant la bombe atomique mais est incapable de fournir des sanitaires aux gens . A Delhi, la capitale, le fleuve Yamuna est un véritable cloaque. Du reste, 80% des eaux usées produite dans le monde sont rejetées sans traitement dans le milieu marin.
Une ville comme Paris a souffert du choléra-maladie hydrique- en 1832 - notamment dans le quartier du Luxembourg - et a déploré 100 000 victimes. En fait, la capitale française n'a atteint le million d'habitants que quand un système d'égouts modernes a été construit sous la conduite du polytechnicien Eugène Belgrand. Victor Hugo écrit: «L'égout, c'est la conscience de la ville. Tout y converge et s'y confronte.» Pareillement, la ville de Londres, du fait de l'absence d'un réseau d'eaux usées notamment dans les quartiers populaires, a souffert du choléra en 1854 et le Dr John Snow a pu prouver l'origine hydrique de l'épidémie en subtilisant la poignée de la pompe du puits de Broad Street, évitant ainsi à la population du quartier de Soho de boire une eau contaminée par les matières fécales de ce point d'eau: l'épidémie s'est alors arrêtée.
La privatisation, panacée ou miroir aux alouettes?
A l'heure actuelle, économistes et politiciens nous chantent sur tous les tons les mérites de la privatisation des entreprises publiques et infusent dans l'esprit du public tunisien les dogmes d'un libéralisme échevelé assurant, comme Mme Thatcher, qu'il n'y pas d'autres solutions (TINA). Ce qui ne va pas sans soulever de graves questions !
Voyons ce que donne la privatisation des entreprises publiques ailleurs.
Ainsi, en France, en 1996, le maire de Grenoble, M. Alain Carignon, ancien ministre, a été condamné à quatre ans de prison et cinq ans d'inéligibilité ainsi qu'à une lourde amende. M. Carignon a, en échangeant l'attribution du service de l'eau de la ville de Grenoble à une filiale de la Lyonnaise des eaux, bénéficié d'une série de gros avantages matériels et commis, dit le tribunal «l'acte le plus grave qui puisse être reproché à un élu.»
Quant à la ville de Paris, elle a été servie par deux entreprises privées, Suez et Véolia, l'une sur la rive gauche de la Seine, l'autre sur la rive droite afin de faire jouer la concurrence disait-on. En fait, il y avait là des stratagèmes pour alimenter les caisses de certains partis politiques. En tout cas, les deux entreprises se sont enrichies considérablement : ainsi, entre 1985 et 2001,la Compagnie des Eaux de Paris – qui n'a pas investi la somme convenue dans l'entretien et la maintenance du réseau- a néanmoins versé 56 millions d'euros de dividendes à ses actionnaires, alors que le capital initial était de 4 millions d'euros à peine.
Mais, entre 1985 et 2009, le prix de l'eau à Paris augmenta deux fois plus vite que l'inflation. «On avait un système très opaque, avec des flux financiers qui sortaient du service. Avec une non optimisation technique….. Enfin, le contrôle de la mairie était difficile à mettre en place, parce que les opérateurs privés ne donnaient pas toutes les informations», affirme la présidente d'Eau de Paris, la régie municipale qui gère la production et la distribution d'eau aux Parisiens depuis 2009. En 2008, le maire socialiste Bertrand Delanoë, procède à la remunicipalisation : la régie publique Eau de Paris est créée le 1er janvier 2009. En 2010, après des années de hausse, le prix de l'eau baissera de 10%.
En Angleterre, rapporte Sandra Laville (The Guardian, 1er décembre 2022), l'un des rares pays au monde où l'eau est entièrement détenue par des entreprises privées, l'industrie de l'eau est en piètre état. Trente-trois ans après sa privatisation, avec la promesse que tous les Anglais seraient des actionnaires de leur notre propre eau, le Guardian révèle comment la propriété et le contrôle de cette eau sont passés des mains publiques à un réseau complexe d'entreprises d'investissement financier opaques, de capital-investissement, des entreprises hébergées dans des paradis fiscaux et des fonds de pension où des pays comme les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, la Chine et le Qatar ont tous des intérêts dans l'eau vendue aux Anglais.
Sandra Laville écrit : «Dans le même temps, l'infrastructure qui garantit que l'eau en Angleterre est propre et potable, que nos rivières et nos mers ne sont pas polluées par les eaux usées, et que le système peut relever les défis futurs d'une planète en surchauffe, semble s'effondrer par manque d'investissement.»
The Guardian a commencé à couvrir le scandale des sociétés d'eau privatisées anglaises traitant les rivières et les mers comme une décharge d'eaux usées en 2020. Le quotidien londonien a signalé, pour la première fois, grâce à ses demandes d'accès à l'information environnementale adressées aux responsables, comment les entreprises d'approvisionnement en eau utilisaient les rivières pour déverser des eaux usées et un lanceur d'alerte a indiqué que les rejets d'effluents non traités dans les cours d'eau étaient fréquents. On a ainsi appris que ces rejets d'eaux usées atteignent près de trois millions d'heures par an. C'est ainsi que les rivières souffrent couramment de pollution chimique et biologique en Angleterre Aucune rivière, de la Tamise à la rivière Avon et jusqu'au plus petit des affluents, n'est classée comme étant en bonne santé chimique ou biologique en Angleterre. En d'autres termes, «la pollution est si grande qu'aucune rivière n'est proche de son état naturel.»
The Guardian interroge : Etant donné le réseau mondial d'instruments financiers, de capital-investissement, d'entreprises, de milliardaires et de fonds de pension qui siphonnent des milliards de ce système défaillant, comment ces entreprises peuvent-elles être tenues pour responsables de la pollution continue de l'environnement, et du risque pour la santé publique d'un système d'eau et d'assainissement qui n'est pas adapté à l'usage?
La facture d'eau de l'anglais
Le Guardian a regardé où va la facture d'eau de l'Anglais.
L'eau propre dans la maison et les eaux usées de l'Anglais, coûtent aux compagnies d'eau 4 milliards de livres dans une année moyenne.
Certains paient pour l'investissement.
Les fuites doivent être réparées et de nouvelles conduites doivent être construites. Les compagnies d'eau d'Angleterre investissent en moyenne 4,9 milliards de livres chaque année.
Dans un système public comme l'Ecosse, ce sont les deux principales dépenses.
Mais le système d'eau de l'Angleterre est privé...
Ce n'est donc pas si simple.
Les clients paient également des dividendes
Les actionnaires des sociétés d'eau gagnent de l'argent sous forme de dividendes.
Les compagnies d'eau anglaises ont contracté de grandes dettes.
Lorsqu'elles ont été privatisées, elles n'en avaient point. Trente ans plus tard, les neuf grandes entreprises ont accumulé 54 milliards de livres de dette.
En temps normal, les entreprises s'endettent souvent- pour financer la croissance ou traverser une période difficile.
Mais les analystes ont remarqué quelque chose d'inhabituel dans la dette des compagnies d'eau.
Ils prétendent que la dette est utilisée par les compagnies d'eau pour payer des dividendes.
Les versements moyens de dividendes s'élèvent à 2,1 milliards de livres par an.
Ils soutiennent que les entreprises n'ont pas besoin de la dette pour payer des dividendes mais les entreprises s'en servent pour payer de gros dividendes.
Et les dettes doivent être remboursées- avec intérêts, bien évidemment. Mais ce ne sont pas les actionnaires qui remboursent ces prêts. C'est l'entreprise, et l'entreprise empoche de l'argent des clients.
1,5 milliard de livres par an est dépensé pour payer les intérêts sur ces prêts.
Dans un système public comme celui de l'Ecosse, la compagnie des eaux s'endette toujours, mais l'argent ne quitte pas le système via des dividendes.
Trente ans après la privatisation...l'Anglais hérite d'un système financier complexe - et une dette de 54 milliards de livres.
Les neuf grandes compagnies d'eau et d'égouts de l'Angleterre n'avaient aucune dette en 1989 lorsqu'elles ont été vendues au secteur privé.
Il est normal que les entreprises s'endettent pour financer par exemple l'investissement.
Mais ce sont en fait les clients qui paient la note des investissements, disent les chercheurs.
«Les investissements ont été entièrement financés par les paiements des clients, presque chaque année», affirme David Hall, professeur invité à l'Université de Greenwich et commentateur principal sur l'industrie de l'eau en Angleterre, dans une analyse de 2021.
Dans l'argument de Hall, cela signifie que les prêts ont été utilisés pour autre chose. Il affirme : «Les entreprises ont néanmoins emprunté de grosses sommes d'argent, accumulant une dette conséquente et une grosse facture annuelle d'intérêts. Cette dette n'a pas été contractée pour financer des investissements, mais pour financer le paiement de dividendes.»
Environ 20% de nos factures d'eau chaque année sert à payer des dividendes et des intérêts, a constaté l'autorité de la concurrence et des marchés en Angleterre.
La dette des compagnies d'eau est passée de zéro en 1989 à 54 milliards de livres en 2022. Dans le même temps, 66 milliards de livres sterling ont été versés en dividendes aux porteurs d'actions.
Les neuf grandes compagnies d'eau et d'égouts de l'Angleterre n'avaient aucune dette en 1989 lorsqu'elles ont été vendues au secteur privé. Ce chiffre est encore plus élevé si l'on inclut les six plus petites entreprises de distribution d'eau seulement.
Plusieurs entreprises disent au Guardian que les dividendes sont importants pour les actionnaires et permis par le système de réglementation. Certains soulignent qu'on dépense moins en dividendes qu'en investissements.
Plusieurs entreprises soulignent que les actionnaires externes n'ont pas reçu de dividendes cette année, bien qu'il soit évident, d'après les états financiers, que les neuf grandes sociétés réglementées du secteur de l'eau, à l'exception de Southern, ont versé des dividendes au cours de l'exercice se terminant en mars 2022, même si ces dividendes sont allés à des actionnaires « internes » comme les sociétés mères. Une fois que ces paiements quittent la société des eaux sous le titre de «dividendes», il peut être difficile de savoir où ils vont, mais nous savons que l'argent n'est plus dans le bilan de la société des eaux.
Les entreprises affirment également avoir dépensé des sommes importantes en investissements depuis la privatisation. En utilisant les chiffres d'Ofwat, nous pouvons voir que les neuf grands ont dépensé un total de 158 milliards de livres sterling en dépenses d'investissement entre 1991 et 2022.
Un système public est-il meilleur?
Comment l'Angleterre se compare à l'Ecosse pour la gestion de l'eau ?
Un regard sur le système écossais montre que les factures sont légèrement plus basses, et les investissements légèrement plus élevés, pour chaque ménage en Ecosse.
Un ménage écossais paie 7% de moins pour ses services d'eau et d'égouts qu'un ménage anglais ou gallois. La facture annuelle moyenne pour un ménage anglais ou gallois est de 419 livres dans l'année 2022-23 par rapport à 391 livres en Ecosse.
Les comparaisons ne sont pas faciles mais nous pouvons voir que le système écossais public a investi davantage dans l'entretien et la mise à niveau de son infrastructure de l'eau au cours de la dernière décennie que les entreprises exploitant le système en Angleterre et au pays de Galles.
Au cours de l'année se terminant en mars 2021, les dépenses en immobilisations en Ecosse ont augmenté de 7 %, passant de 243 livres par ménage à 228 livres par ménage en Angleterre et au pays de Galles, selon une analyse des données officielles. La situation financière de Scottish Water est différente de celle des compagnies d'eau de l'Angleterre puisqu'il s'agit d'un organisme public, mais elle avait une dette de 3,9 milliards de livres sterling en mars 2022.
Les canalisations en Ecosse ont laissé fuir 9 % d'eau de plus. En moyenne, 10,5 litres d'eau par mile de canalisation ont été perdus en Ecosse chaque minute au cours de l'année jusqu'en mars 2022, comparativement à 9,7 en canalisations anglaises et galloises par minute.
Un rapport de Water UK publié cette année montre que toutes les entreprises ont réduit les fuites de 2004 à 2020, l'Ecosse enregistrant la plus forte réduction.
Un porte-parole de Water UK a déclaré que «les fuites sont une priorité absolue pour l'industrie» et que ces dernières années, elles ont diminué de 10 %, «L'objectif était de maximiser les profits».
Réfléchissant sur la façon dont le système d'eau de l'Angleterre a fait depuis la privatisation, un expert écrit: « La triste réalité de 30 ans de privatisation a été un endettement élevé, des bénéfices et des dividendes élevés, et des investissements bien en deçà de ce qui aurait pu être réalisé.»
«Le but des sociétés privées de l'eau était en effet de maximiser les profits. Il serait étrange de s'attendre à ce que les fonds d'infrastructure et de capital-investissement aient décidé d'y renoncer.»
Privatiser ou ne pas privatiser ? Telle est la question shakespearienne qui se pose à nous.
Mohamed Larbi Bouguerra
Lire M.L. Bouguerra
1- «Les batailles de l'eau. Pour un bien commun de l'Humanité», Editions de l'Atelier, Paris, 2003. Traduit en arabe, anglais, espagnol et portugais.
2- «La pollution invisible», Presses Universitaires de France, Paris, 1997. Traduit en portugais (Brésil).
3- «Il y a loin de la coupe aux lèvres», Editions ECLM, Paris, 2009 (coauteurs : K. Darmame et M. Diop)
4- «Travailleurs de l'eau», Editions de l'Atelier, Paris, 2009.


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